Nebula
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seconds march into the past — june

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Esel Vaughan
Esel Vaughan
Messages : 276
Date d'inscription : 09/05/2015
seconds march into the past — june écrit le Mar 22 Sep - 23:22


Moments pass and just like that
they're gone


Il n'avait jamais dit au revoir à personne. A quoi bon, d'ailleurs ? Il y avait toujours un après, un demain. Dire au revoir, c'était comme poser le point final. La rupture, l'adieu.

Il n'avait jamais dit au revoir.
Jamais il n'avait pris soin de se préparer à l'éventualité de sa mort ; car ce n'était pas dans la nature des choses. Les jeunes ne partaient pas les premiers.
Il agissait en automate, faisant le nécessaire. Mais tout ça ne remplissait pas le creux à l'intérieur de sa poitrine. Un vide immense qui se forait depuis longtemps maintenant. Un gouffre qui avait toujours existé. Que certains arrivaient à colmater par instants, par leur présence et leur sourire, par les souvenirs qu'ils créaient en sa compagnie pour empêcher le creux de se faire trop sentir.

Alekseï, son ami, son frère.

Il avait cherché des jours et des jours pour accomplir les volontés de son ami. Il l'avait cherchée elle, une inconnue, la soeur d'un de ses amis les plus précieux. Il était le seul à pouvoir le faire.
La sonnerie retentit, annonçant le plus dur à venir. Puis la porte s'ouvrit. Dans un silence oppressant, Esel leva son regard vers la jeune femme devant lui.
Il allait retourner son univers en quelques mots.

« Vous êtes June Von Rosenbach ? »



June Von Rosenbach
June Von Rosenbach
Messages : 344
Date d'inscription : 02/06/2015
Re: seconds march into the past — june écrit le Mer 23 Sep - 0:43

Seconds march into the past

○ I tried to walk together. But the night was growing dark. Thought you were beside me. But I reached and you were gone. Sometimes I hear you calling, from some lost and distant shore. I hear you crying softly for the way it was before. Where are you now? Are you lost? Will I find you again? Are you alone? Are you afraid? Are you searching for me? Why did you go? I had to stay. Now I'm reaching for you. Will you wait? Will you wait? Will I see you again? You took it with you when you left, these scars are just a trace. Now it wanders lost and wounded, this heart that I misplaced.



Fuir. Survivre pour vivre. June n’avait pas eu le choix que de ramper, nager à contre-courant pour quitter la cité aquatique. Okeanos, ou le Dieu Noyé qu’elle s’ironise à appeler dans un jargon épineux, la petite brune se réveille ce matin avec une boule au ventre. C’est un soupir qui accompagne son retour à la surface. Un second qui s’extirpe de sa gorge sèche lorsqu’elle s’oblige à se lever. Abandonner son repère de chaleur à Okeanos pour se retrouver confrontée au néant qui règne en ce lieu. Le regard vague, elle effleure les contours de ce décor qui la laisse de marbre. Le luxe ou la pauvreté, elle s’en fiche. Bien que le premier la dérange plus amplement que le second.

Encore endiguée dans les méandres du sommeil, la petite June décide de s’offrir un bon bain chaud. Tant qu’elle est à Earthea, elle profite des coutumes locales, et les bains semblent être quelque chose de très apprécié dans la région rurale, si on peut dire. Elle soupire d’aise alors qu’elle se délecte un tant soit peu. Suite aux récents événements, rien ne pouvait amener une quelconque réjouissance pour le peuple de la mer.

Après un bon bain, elle chauffe de l’eau sur le feu quand soudain on frappe à sa porte. Sceptique, elle va ouvrir et tombe nez à nez avec un homme en armure. Surprise, son visage se crispe sous la méfiance tandis qu’elle le scrute silencieusement. Elle ne parvient pas à se souvenir où, mais son visage lui semble étrangement familier.

Oui c'est moi, et vous êtes ?

Coupée du monde, ses sens atrophiés n’entendent pas la menace qu’il lui apporte.
Esel Vaughan
Esel Vaughan
Messages : 276
Date d'inscription : 09/05/2015
Re: seconds march into the past — june écrit le Sam 26 Sep - 1:11


Moments pass and just like that they're gone


Elle avait les mêmes yeux que lui ; cette lueur de confrontation, dirigée vers le monde entier... Esel sentit son courage se faire la malle comme l'eau s'échappe d'une passoire.
La pauvre fille... Il était encore temps de reculer. Il esquissa presque un pas en arrière…

C’est qu’il était si facile de lui épargner la réalité.

- Je suis un ami de votre frère.

Oui, c’était ce qu’il était. Avant d’être le Champion, avant d’être un mentor. Avant qu’Aleksei ne parte pour l'ultime voyage qui avait précipité sa mort. Est-ce qu'il avait bien le droit de s'appeller ami ? Est-ce qu'il n'était pas un usurpateur, en fin de compte ? Ils n'avaient pas parlé depuis si longtemps... il s'en voulait tellement de n'avoir pas pris le temps de lui dire au revoir. Dès l'instant où on lui avait annoncé la funeste nouvelle, Esel avait su qu'il s'en voudrait toujours.

- Alekseï est mort.



June Von Rosenbach
June Von Rosenbach
Messages : 344
Date d'inscription : 02/06/2015
Re: seconds march into the past — june écrit le Sam 26 Sep - 15:18

Seconds march into the past

○ I tried to walk together. But the night was growing dark. Thought you were beside me. But I reached and you were gone. Sometimes I hear you calling, from some lost and distant shore. I hear you crying softly for the way it was before. Where are you now? Are you lost? Will I find you again? Are you alone? Are you afraid? Are you searching for me? Why did you go? I had to stay. Now I'm reaching for you. Will you wait? Will you wait? Will I see you again? You took it with you when you left, these scars are just a trace. Now it wanders lost and wounded, this heart that I misplaced.



Elle ne saurait pas expliquer quel est cet étrange sentiment qui lui entrave la gorge, mais la petite June voit l’apparition de cet homme comme un néfaste présage. Prisonnière comme dans un étau, elle aurait voulu le chasser pour ôter cette sensation de malaise, mais quelque chose la retenait d’agir à sa guise. Ce visage, cette chevelure, cette armure. Elle sait qu’elle l’a déjà vu, mais où ? Souviens-toi ! songea la petite brune.

Un ami de son frère ? Elle hausse un sourcil sarcastique avant de le détailler une seconde fois du regard, puis soudain elle se souvient. Les Jeux Atlasien, son altercation avec cette petite garce que le peuple céleste appelle Reine. Courber l’échine et se prosterner à ses pieds comme des ignares, June ne les comprendra jamais. ; Il était celui qui écarta la Reine de ses coups qu’elle lui avait donné afin de lui faire fermer son clapet. Son regard pacifique se drapa du voile du mépris, mais June scella sa bouche pour ne pas déverser ses propos haineux sur le peuple auquel il appartient. Elle croise les bras sur sa poitrine en signe évident de protection et de refus de communication, mais les propos qu’il lâcha de but en blanc la clouèrent sur sa croix mortuaire.

Aleksei est mort. L’air se raréfie. Plantée devant Esel, elle vient d’encaisser la laideur d'une vérité ou la créativité d'un demi-mensonge, qui peut en être juge ? Cette annonce lui arrache les couleurs des joues brutalement. Un coup dans la vitre de la fenêtre à l’entrée de la petite maison, un virage raté, perforé par le verre, régurgité de tout abri et laissé pour mort sur le perron entouré de débris. Abandonnée. Une fois de plus. Un accident orchestré par la même personne. La Reine … Encore une fois, tout est de sa faute.

Son regard meurt dans celui de son interlocuteur, alors que son bras pend dans le vide, là où le sang de sa main s’égoutte à gros bouillon. Sa bouche destituée de vie remue et se heurte à son mutisme, elle n’est déjà plus branché sur le bon canal. La réception est mauvaise en enfer.

Pourquoi lui ?

Parmi tous les hommes, parmi tous les autres, pourquoi lui ? Son interrogation accentue son déni et ses oreilles se décident à la préserver de cette affolante révélation.

Elle rêve silencieusement d’étrangler la Reine autant qu’elle se plait à vouloir la kidnapper. La maintenir en vie pour lui faire payer. Lui faire regretter sa Justice bancale qui l’a puni, June, pour les crimes d’un autre qu’elle n’a pas commit  –  belle vengeance méritée. Mais qu’en ferait-elle donc de cette créature déjà vouée à nourrir les goules en Enfer lorsque June expédiera Mihael six pieds sous terre ? Pourquoi donc cette sensation de rupture intérieure ? Sa main valide chemine à son tour, elle pourfend l’air avant de s’écraser violemment sur la joue du valeureux Champion qui lui fait face. Qu’il ne la fasse pas rire, s’il vous plaît !

Qu’est-ce que vous venez de dire ?

Elle ne voit plus rien, juste une vision floutée dans laquelle se dessine la physionomie du jeune Champion. Sa chevelure bleue se découpe parfaitement. Elle tente de balbutier quelque chose, mais sa bouche se noie dans un charabia incompréhensible. Elle cligne des yeux et ses larmes s’écrasent et tombent lourdement sur ses joues exsangues. Elle serre les poings, ses phalanges deviennent blanches, elle tremble si fort qu’elle croit que son corps va se rompre à tout moment. Elle pointe un index qui se veut inquisiteur, mais ses tremblements n’offrent aucune alternative au contrôle de ses gestes.

Ce que vous dites là, ce n’est juste … pas possible !

P.S : Gloups, sorry bb ♥ j'ai pas su m'arrêter.
Esel Vaughan
Esel Vaughan
Messages : 276
Date d'inscription : 09/05/2015
Re: seconds march into the past — june écrit le Mer 30 Sep - 22:54




La furie qui s'était battue avec Mihael ce jour-là.
Bien sûr, comment avait-il fait pour ne pas la reconnaître ? Celle qui s'était jetée à la gorge de sa Reine pour la rouer de coups devant l'audience entière des Jeux, et dont la main venait de s'abattre sur sa joue avec la même violence qu'elle avait utilisée pour frapper Mihael.
Il ne pensa même pas à s'indigner. Il n'avait jamais eu à se confronter à une situation comme celle-ci. Esel était complètement désemparé - il l'était souvent, dernièrement.
Mais à côté de ce qu'il se passait dans la caboche d'en face, n'importe quoi était préférable.

« Je suis désolé. » Peut-être pas ça. Oui, il aurait mieux fait de ne pas s'excuser. Sa gifle brûlait encore sur sa joue, elle était corrosive de la part d'une personne qui s'en voudrait sûrement toujours de ne pas avoir pu dire au revoir à l’une des personnes qu’elle aimait le plus au monde. A un membre de sa famille. La chair de sa chair, une chose qu'il ne comprenait que vaguement.
La pomme ne tombait pas loin de l'arbre, constata-t-il ironiquement.

« Alekseï était à Okeanos lors de la catastrophe. Il n'a pas survécu. » Il ne voulait pas parler de cadavre qu'on aurait retrouvé. Vraiment pas. C'était froid et aseptisé, pas assez lui ; on aurait pu dire ça de mille autres malheureux qui s'étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment... mais il lui devait des explications. Ils lui devaient des explications. Esel s'éclaircit la gorge, clairement mal à l'aise.

« Si je, hum, peux faire quoi que ce soit... » bafouilla-t-il. Il sut que ces paroles étaient vaines au moment où il les prononça. Son être entier, tout ce qu'il dégageait et venait de lui apprendre, n'était pas le bienvenu ici. Mais il ne pensait même pas au fait qu'elle était une Okeanos, ce qui était, là aussi, une nouveauté ; le spectacle de cette inconnue lui fendait le coeur.



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Re: seconds march into the past — june écrit le

seconds march into the past — june

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