L’indifférence marque son visage.
Masquant ses sentiments, ses pensées tandis que son corps arbore ses cicatrices, ses vécus, ses douleurs du passé.

Oui, Eddard est un homme discret.
Il ne peut faire taire son corps qui vous glisse des bribes de son passée, mais son visage restera neutre et sa voix éteinte. Ce n'est pas qu'il n'aime pas parler de lui-même, simplement qu'il préfère choisir le moment de le faire.

C'est un homme qui ne parle que lorsqu'il le juge nécessaire, lorsqu'il en a envie, un homme qui n'aime pas gaspiller sa salive pour rien et qui vous offrira sans doute plus d'un silence, parfois agrémenté par un regard dédaigneux ou menaçant au possible. Tout dépendra de l’origine de ce silence : provocation, marque d’irrespect, abstinence ou encore un simple manque de réponse. Pour faire simple, un mutisme peut tout dire avec Eddard.

Eddard est loin d’être un homme bête.
Il a appris à faire preuve de calme en quasiment toutes circonstances, ce sang-froid presque insultant lorsqu’il se met à siffler face à un adversaire ou d’une quelconque situation épineuse.
Oui, il siffle beaucoup.
Qu’il soit joyeux, triste. Qu’il soit en ville, dans la forêt. Peu importe le lieu ou le moment, il s’agit là d’une habitude, souvent considérée comme mauvaise, qu’il ne perdra sûrement pas.

Certes, Eddard n’est pas bête. Pourtant, celui-ci n’est pas à l’abri des stupidités et gamineries.
Un combattant hors pair, mais parfois trop téméraire et souvent trop sûr de lui. Un guerrier qui vit pour se battre et relever toutes sortes de défis, voilà ce qu’est Eddard. Ce n’est qu’un homme de passage, un vagabond, un étranger qui aime à s’exprimer de son épée.
Cet homme, amoureux des bars, des combats et de la liberté. Eddard est cet homme qui s’efforce de se montrer calme, droit, brave. Mais Eddard est également cet homme dont la peur ne le quitte jamais.

Le professeur Noctem était relativement bon dans son rôle de paternel.
Il l’aurait bien plus été si son travail n’avait pas pris autant de place dans sa vie. Mais lorsqu’Eddard y repense, il finit toujours par arriver à cette conclusion : son travail était sa vie.
Jeune et naïf qu’il était, Eddard pensait inconsciemment qu’en suivant la même voie que son géniteur, il aurait enfin un peu d’attention.
« Plus tard, je serai comme papa ! » qu’il répétait si souvent.

Eddard a longtemps été un enfant seul.
Sa mère n’était plus et son père tentait de noyer son chagrin dans ses recherches. Personne ne se pressait pour devenir son ami, alors il dût se contenter des quelques jouets que le professeur prit la peine de lui offrir.

Puis un jour, il rencontra une certaine personne.
Une petite fille, dans la même tranche d’âge.
Ce jour-là, Eddard avait pleuré. Ce jour-là, il put se glisser dans les bras de son père pour la première fois depuis longtemps. « Elle est comme maman… » C’est tout ce qu’il put dire entre deux sanglots.
Il sécha ses larmes lorsque son père dit qu’il allait la sauver.

Et le petit Eddard décida que lui aussi, il allait l’aider.
La première et seule idée qui lui vint en tête fut de devenir son ami. Parce qu’elle était seule. Parce qu’il pensait que ça devait être effrayant.
« Ça c’est le gâteau préféré de papa. »
« C’est mon nouveau jouet mais je te le donne. »
« Moi j’aime bien tes cheveux. La couleur elle est jolie. »
Il se montrait doux avec elle. Il l’appréciait. Il ne savait pas si c’était réciproque, elle était étrange parfois mais il s’en fichait. Et pourtant, il la jalousait un peu. Un jour il lui demanda : « Dis, tu crois que papa te préfère toi plutôt que moi ? » Il ne se souvenait pas de sa réponse. Il ne se souvenait même pas si elle avait effectivement répondu.

Le jour où tout cela prit fin, Eddard avait prévu de lui lire une histoire.
Il serrait son grand livre dans ses bras alors qu’il regardait défiler les scientifiques et le laboratoire être détruit. La dernière personne à se faire emmener fut son père. Eddard eut à peine le temps de croiser son regard, à peine le temps de l’appeler.

Il fut lui aussi emmené peu après.
Le petit Eddard, les yeux larmoyants ne faisait que réclamer la présence de son paternel et demanda même comment allait la petite fille.
« Elle est où ? Et papa il est où ? »
« Papa il a dit qu’il fallait pas trop la brusquer. »
« Elle va être triste toute seule. » Au fond, il n’en savait rien, il ne faisait qu’imaginer. Parce qu’Eddard était triste, tout seul. Alors ça devait forcément être son cas à elle aussi. Tout ce qu’il voulait, c’était rentrer à la maison.

On s’était contenté de le mettre seul dans une pièce, avec un unique lit. Rien d’autre. La tête baissée, l’estomac sur les genoux. Même aujourd’hui il ne saurait dire combien de temps il resta ainsi, seul dans cette pièce froide, monotone. Mais il ne doutait point du fait que plusieurs jours passèrent avant sa libération.

Affaibli, d’une petite voix, il demanda une dernière fois s’il pouvait voir son paternel bien aimé.
Il n’obtint aucune réponse avant de sombrer dans l’inconscience. Et lorsqu’il ouvrit enfin ses petits yeux, il se trouvait dans un sous-marin s’en allant pour une destination qui lui était inconnue. Et encore une fois, recroquevillé dans un coin, Eddard ne put contenir ses larmes.

Il n’a jamais réellement su où il s’était retrouvé. Et au fond, ça n’avait pas de réelle importance
Bien sûr, il désirait rentrer chez lui, retrouver sa vie d’avant, aussi seul qu’il ait été. Ça ne pouvait pas être pire que ce qu’il vivait. Mais le plus important était de se remplir le ventre. Mais tout était trop cher pour lui. Une faim lancinante lui traversant le corps, le petit garçon ne tarda pas à effectuer son premier vol.

Quant à savoir s’il avait oui ou non volé la bonne personne, Eddard ne saurait le dire.
S’il ne l’avait pas fait, sans doute ne l’aurait-il jamais rencontré, il n’aurait sûrement pas été recueilli par ce dernier et peut-être aurait-il bénéficié d’une vie plus douce. Peut-être pas.
Avant que le petit garçon ne puisse aller bien loin, il fut intercepté grand homme, à la chevelure incroyablement longue et à l’air menaçant.

C’est en étant tétanisé qu’Eddard répondit à son interrogatoire, la voix tremblante.
Il ne se souvient d’ailleurs plus vraiment par quel miracle il s’en était sorti. Tellement bien sorti qu’il entama un long voyage avec cet homme. Aujourd’hui encore, il ne cesse de penser que c’est grâce à cet heureux hasard qu’il trouve une toute nouvelle famille au sein des nomades.

D’ailleurs, son bienfaiteur ne lui donna jamais son nom.
Les autres l’appelaient « la Bête ». Il ne fallut pas beaucoup de temps au garçon pour comprendre pourquoi. Non seulement son apparence n’avait rien de rassurant, mais on pouvait également dire qu’il n’était pas des plus jovial. On a même plusieurs fois plaint Eddard du fait qu’il soit sous la responsabilité de celui-ci et pas d’un autre membre de leur petit groupe de nomades.

La Bête lui a d’ailleurs mis une arme dans les mains quelques jours à peine après l’avoir recueilli. « Les hommes, les vrais apprennent à utiliser une arme. » Au moins, il se montra un minimum raisonnable en lui donnant une réplique en bois pour commencer.
Le point positif, c’est qu’il n’était pas le seul enfant à être sous la responsabilité de cette personne. Il y avait Onyx, un orphelin tout comme lui et Beryll un pur nomade. Et les trois devinrent rapidement inséparables. Eddard était le plus peureux et le plus faible du trio. Il se faisait d’ailleurs souvent réprimandé et qualifié de mauviette par l’homme qui lui servait de parent.

Mais malgré une éduction aussi sévère, Eddard appréciait cette vie.
Il réussit à se faire une place au sein de la petite communauté. Il devint même le chouchou de tous. Même si en grandissant, il devint l’exemple typique de l’adolescent en pleine crise. Insupportable pour faire court. Et ce fut difficile autant pour lui que pour les autres.

Et ce jour arriva.
Celui où l’on décidait qu’il était temps pour la Bête de redevenir poussière. Rongé par la maladie, on lui permit pourtant de mourir paisiblement. Ce n’est que lors de ce triste jour qu’il apprit son véritable prénom.
Lazuli.
Cette découverte lui arracha à sourire. Il se permit même un commentaire : « Pas très viril comme prénom. » Tandis que de petites larmes coulaient sur ses joues.

Peu après son décès, ses trois protégés pensèrent qu’il serait peut-être temps de quitter le nid.
Les trois s’en allèrent ensembles, laissant leur famille continuer sa route. Ils étaient jeunes, désireux de découvrir le monde et naïfs. Pourtant, tout se passa très bien deux années durant. Malgré les quelques excès et problèmes qu’ils purent avoir. La vie était belle. Eddard était passionné par tout ce qui touchait aux armes. Il dit même qu’un jour, il se poserait quelque part et deviendrait maître d’arme ou quelque chose dans le même genre. Alors qu’Onyx s’intéressait principalement aux femmes et Beryll à l’argent.

C’est d’ailleurs la cupidité de ce dernier qui fut en partie responsable d’un événement qui changerait à jamais leurs vies.
Quelqu’un payait généreusement tous hommes l’accompagnant lors d’une expédition sur Earthea. Beryll parvint à convaincre les deux autres jeunes hommes qui étaient plutôt réticent au départ.
Aujourd’hui, Eddard ne cesse de penser qu’il aurait effectivement dû refuser.

Car rien ne se passa comme prévu.
Plus de la moitié des membres de l’expédition perdirent la vie. Et Beryll en faisait partie.
Eddard ne donne jamais les détails. En réalité, il s’efforce d’oublier cet événement traumatisant.
Onyx et Eddard ont continué de voyager ensemble. Rien n’était pareil. Parce que quelque chose manquait. Beryll manquait.

Un jour, Onyx n’était plus là.
Il était parti, laissant derrière lui une simple lettre. Parti pour une certaine danseuse avec qui il désirait finir sa vie apparemment. Eddard ne doutait pas que ce fameux épisode était la principale cause de son départ précipité.
Et honnêtement, le jeune Noctem ne pouvait que comprendre son choix.

Aujourd’hui, il vagabonde à travers le monde, seul. Vendant parfois ses talents de combattants pour pouvoir vivre, à la recherche de défis, à la recherche d’un but, sans doute.

OUI J'AI FAIT LONG POUR POSTER. Mais j'avais pas de PC jusqu'à hier, comprenez moi. (presque deux semaines sans, j'ai cru que j'allais mourir). Sinon j'aime Kingdom Hearts. D'ailleurs faudra que j'aille m'acheter une console pour pouvoir jouer au prochain adieu toutes mes économies En plus y a Fire Emblem Fate que je dois acheter aussi et je suis censée être pauvre voilà. Bref sinon je regarde une tonne d'animes, je fais presque que ça de mes journées. Et si je regarde pas des animes j'écris ou je joue aux jeux vidéo because Square Enix et Zelda is life. Je passe rarement sur les CB parce que... Parce que.
Bref c'est vide pour l'instant, mais j'essaye de remplir demain (enfin dans quelques heures) parce que c'est le week-end et j'ai tout mon temps Ouais pour l'instant y a qu'un autoplay, je sais pas si ça ira avec ce que je vais écrire mais osef j'aimais bien la musique.
Amour sur vous