Loann est avant tout un garçon râleur. Il lui arrive souvent de se mettre à grogner pour un oui ou pour un non, de se plaindre et de gémir comme un gosse qui décide de faire son caprice. Petit, il trépignait lorsqu’il n’était pas satisfait et en grandissant, il a appris à se défouler sur toutes sortes d’objets, que ce soit des portes ou des crayons.
Le jeune homme est aussi toujours resté très susceptible. À l’adolescence, il se souvient que sa sœur s’amusait beaucoup avec cette facette de sa personnalité. Il n’affectionne pas beaucoup les surnoms – surtout quand ces derniers ne sont pas très valorisants –, ne supporte pas les railleries et déteste tout particulièrement que l’on se moque de ses cheveux. Quiconque ose rire de ses précieuses mèches rousses risque de très vite le regretter. Vers sept ans, il se mettait dans tous ses états lorsqu’on lui disait qu’il était petit et faible.
Le garçon est aussi resté extrêmement jaloux que ce soit parce que quelqu’un détient quelque chose qu’il convoite ou tout simplement par égoïsme envers son frère Maxime et sa sœur Shawna.
En prenant un peu de maturité, Loann s’est tout de même amélioré sur certains points : il n’est plus aussi tête brûlé qu’avant, même plus du tout. Depuis son accident, il a appris à se poser et à réfléchir à ses actes. Maintenant, il reste calme en toutes circonstances et fait l’effort de cogiter avant d’entreprendre quelque chose. Le bijoutier est aussi beaucoup moins naïf alors qu’il atteignait les sommets vers quatorze ans. Là aussi, l’accident lui a appris à réfléchir et à discerner le vrai du faux.
D’un autre côté, en grandissant, le jeune adulte a aussi perdu certaines de ses qualités : plus aussi déterminé qu’avant, il attend que les choses viennent à lui et ne s’embête plus à tendre le bras pour aller les chercher. Beaucoup moins énergique, il a acquis une certaine paresse qui est en réalité de la lassitude. Oui, Loann s’est lassé de la vie, devenu aigri à cause de son accident. Il essaye de se raccrocher à son métier pour avoir un but, quelque chose à faire, pour se sentir ne serait-ce qu’un tout petit peu utile à la société... Son accident l’a marqué physiquement mais aussi mentalement, peut-être même plus d’ailleurs. Il s’est souvent retrouvé à pleurer son désespoir et sa tristesse, ne pouvant plus aller chasser, sa malvoyance l’handicapant énormément. Le fait que son petit frère Maxime ait pris sa place dans la forêt aux côtés de son père n’a rien arrangé. Sa vieille amie la jalousie a refait surface et il est devenu de plus en plus rêche avec son cadet. Une dispute a fini par éclater et depuis, ils ne se parlent plus, s’évitent constamment.
Souriant, serviable et attentionné avec ses clients, Loann passe aux yeux de tous comme un bon garçon qui a le cœur sur la main, ce qui n’est pas tout à fait faux, même s’il cache la majeure partie de sa personnalité – surtout la plus délicate. Il ne confit ses peines et ses craintes à personnes excepté sa chère sœur qui fait de son mieux pour l’encourager et lui redonner goût à la vie.
Depuis quelques temps il recouvre un peu de son enthousiasme et de sa joie d’avant, au grand bonheur de Shawna.
Pour finir sur un bon côté, lui qui était si maladroit avec un arc entre les mains est devenu très méticuleux dans la confection de bijoux. Aussi, il en est particulièrement fier. Oui, car Loann est aussi un jeune homme très orgueilleux qui ne manque pas de faire remarquer ses prouesses aux gens qui comptent beaucoup pour lui.

Shawna était assise sur une chaise. Elle attendait. Elle attendait que l’on vienne la chercher, qu’on lui dise de venir. Elle était seule, seule dans le salon. Sa mère était dans la chambre à coucher, avec le médecin. Ce matin, elle avait ressenti des tas de contractions et l’avait vite appelé. En effet, le bébé avait bel et bien décidé de montrer le bout de son nez... Ce n’était plus qu’une question de temps, il naîtrait sans aucun doute dans la journée.
La jeune fille avait six ans. Six ans qu’elle était élevée en enfant unique, un peu comme la dernière merveille d’Atlas. Aussi, alors qu’elle n’avait encore jamais vu le visage de son petit frère ou de sa petite sœur, elle savait déjà qu’elle ne l’aimerait pas. Non, elle ferait tout pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu dans cette famille... Et puis elle avait été là en première, alors pourquoi devrait-elle lui partager la maison ? Après tout, le premier arrivé était toujours le premier servi ! Sa mère lui avait répété maintes et maintes fois durant la grossesse qu’elle allait devoir être tolérante... Et qu’elle l’aimerait autant que le bébé. Était-ce la vérité ? Shawna n’en était pas sûre... Si ses parents l’aimaient tant, alors pourquoi s’étaient-ils sentis obligés de faire un deuxième enfant ? La gamine n’arrivait pas à comprendre. Oui, c’était cela, elle ne comprenait rien du tout.
Un bruit attira son attention. Elle tourna la tête vers la porte de la chambre et croisa le regard du médecin : il était jeune, une trentaine d’années tout au plus. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front. Il lui adressa un sourire que Shawna se retint bien de lui rendre :


La jeune fille fronça légèrement les sourcils et après quelques instants de silence, se leva et s’approcha du médecin, de la porte, de l’entrée... et elle s’engouffra dans la chambre. « Le » voir ? Était-ce un garçon ? Dans ce cas, c’était encore pire que ce qu’elle pensait : elle aurait voulu une petite sœur pour pouvoir lui apprendre à jouer à la princesse et aux poupées.
Sur le lit, sa mère se reposait, un petit paquet dans les bras. Elle le berçait et le couvait d’un regard attendri. À cette vu, Shawna se figea... Elle détestait la manière dont sa mère fixait ce bébé... Lorsque ce dernier poussa un petit cri, la jeune fille frémit : et en plus, ça faisait du bruit ! :


La voix de sa mère. La gamine fit une petite moue avant de s’avancer près du lit. Là, elle se hissa sur la pointe des pieds et fixa d’un air dégoûté le bébé tout rose aux fins cheveux roux vifs :


Sa mère se mit à rire. La jeune fille la dévisagea un instant puis se vit forcée de sourire :


La main de Mme Leroux vint caresser les cheveux de sa fille :


Shawna obéit et effleura des doigts le crâne du nouveau né. Là, son sourire s’intensifia :




Les cheveux de Loann étaient dressé comme les piquants d’un hérisson. D’une main assurée, sa sœur essaya de les lui remettre en place, en vain. Elle se tenait à ses côtés, un livre sur la médecine à la main. Le rouquin, quant à lui, jouait avec une épée de bois. Elle faisait presque sa taille et il avait du mal à la soulever.  Lorsqu’il perdit équilibre et tomba sur les fesses, Shawna éclata de rire :


La petit garçon la fusilla de ses yeux émeraude.





Loann lâcha un grognement rageur et traînant son jouet, alla le porter plus loin. Shawna le regarda s’éloigner, un large sourire aux lèvres. Elle avait onze ans et son petit frère cinq. Il était tellement mignon avec sa tignasse rousse et ses grands yeux verts ! Vraiment adorable, on aurait presque dit un véritable petit ange. Pourtant, c’était loin d’être le cas ! Les parents le surnommaient « Petit Démon », et elle « Boule de feu ». Non, Loann n’était pas tout calme et tout gentil comme on aurait pu le croire : il était fougueux et débordait d’une fierté très mal placée... Et surtout, il avait l’art de tous les faire rire jusqu’aux larmes : un vrai petit comédien ! Et râleur en plus.
La jeune fille s’assit sur les marches qui se trouvaient devant le palier et ouvrit son bouquin à la bonne page, celle où elle s’était arrêtée de lire. Médecin, c’était ce qu’elle voulait faire une fois adulte. Un rêve de gosse...
Elle jeta un dernier coup d’œil à son petit frère qui tombait pour la énième fois, l’épée atterrissant deux mètres plus loin : et lui, que ferait-il ? Guerrier ? Chasseur ? En tous cas, c’était mal parti !



Loann était enfermé dans sa chambre. La fenêtre était ouverte et donnait sur la rue. Des passants déambulaient sur les pavés, lui jetant parfois quelques coups d’œil étonnés. Le garçon était appuyé contre le rebord de l’ouverture, et, la tête reposant sur une de ses mains, il lorgnait les alentours d’un regard mauvais. Pourquoi l’avait-on puni ? Qu’avait-il fait de mal ? Bon... Il était vrai qu’il avait, sans faire exprès bien entendu, renversé un verre d’eau sur le livre de sa sœur mais était-ce une raison suffisante pour le congédier dans sa chambre jusqu’à que ce soit l’heure du dîner ? Il boudait, ronchonnait, se parlait à voix basse et jurait contre sa mère ainsi que sa stupide sœur. En ce moment, Shawna n’arrêtait pas de lui répéter qu’il n’était rien de plus qu’un idiot... Idiote elle-même ! Elle n’avait qu’à pas laisser traîner son bouquin sur la table de la salle à manger ! Et puis sa mère... Sa mère se fâchait contre lui tous les deux jours... Surtout depuis qu’elle leur avait annoncé qu’elle attendait un troisième enfant. Ça, ça avait eu l’art de mettre Loann de mauvaise, très mauvaise humeur : Pourquoi devaient-ils, lui et sa sœur, se coltiner un petit frère ou une petite sœur ? Il n’en voyait pas l’intérêt : n’étaient-ils pas tous heureux, à quatre ? Apparemment pas... Et puis, Shawna avait conforté le choix des parents en se montrant ravie d’apprendre que la famille allait s’agrandir.
Le père du rouquin avait alors annoncé, comme pour exciter d’autant plus sa fille, qu’ils avaient déjà choisi les noms : Milla pour une fille et Maxime pour un garçon... Sublime : Loann trouvait ces prénoms horribles ! Pourquoi ses parents n’avaient-ils pas trouvé des noms plus... cool ? Pauvre bébé ! Il hésiterait par deux fois avant de naître s’il savait comment il s’appellerait !
Le garçon à la tignasse flamboyante laissa échapper un long soupir et fixa jusqu’à la perdre de vue une fille de son âge qui gambadait le long de la rue, la main enfouie dans celle son père.
Il lui tardait demain. Oui, demain, il sortirait et irait manier l’épée. Il essaierait même de proposer à un ami de l’école de venir s’amuser avec lui : après tout, il n’avait plus peur de défier des gens, il était devenu rudement fort à l’épée. S’il croisait une bête sauvage, pour sûr, il saurait se défendre !
Un petit sourire bien naïf s’afficha sur son visage à cette pensée : ses yeux semblaientt avoir tout à coup retrouvé leur lueur espiègle et ses joues avaient repris des couleurs.
Se détournant de sa fenêtre, il s’approcha de son bureau et s’empara d’une feuille blanche avant de s’asseoir et de saisir un crayon à papier. Là, il se mit à griffonner... Il allait dessiner l’épée de ses rêves, oui ! Même que quand il serait grand, il s’en ferait forger une comme celle-là !



La mère de Loann adressa à son fils un grand sourire tout en serrant un drôle de foulard autour de son petit cou. Le garçon fronça les sourcils : il était vraiment ridicule dans ce costume ! Pour l’avait-t-elle forcé à le mettre ?! Il détestait les tenues traditionnelles d’Earthea... Surtout parce qu’elles ressemblaient à des robes et que les robes c’étaient pour les filles !
Faisant la moue, il détourna la tête lorsque sa sœur fit son entrée dans le salon :



Le bébé qu’elle berçait doucement dans ses bras gazouillait, semblant approuver ce qu’elle venait de dire.




À ces mots, l’adolescente tourna les talons et disparut. Loann fusilla sa mère du regard :



La mère se mit à sourire tout en posant le peigne, abandonnant toute tentative de coiffer les cheveux indomptables de son fils :


Loann garda le silence, méditant à ce que venait de lui dire sa mère. Les siècles abandonnés... La première fois qu’il en avait entendu parler c’était dans l’histoire que lui avait conté sa grand-mère, il y avait de cela deux bonnes années... Il ne savait pas quoi en penser... Et puis, les Dieux pouvaient-ils vraiment se disputer jusqu’à mettre Atlas sans dessus dessous ? Tout cela paraissait vraiment surréaliste.



Sur la table de la salle à manger, une énorme bête. Mr Leroux venait juste de la rapporter de la chasse. Elle mesurait au moins deux mètres de longs et un bon mètre de haut. Loann l’observa, époustouflé :


Le jeune garçon acquiesça avec enthousiasme, tourna autour de la table pour voir l’animal sous tous les angles et dévisagea sa sœur qui restait à l’entrée de la pièce, un air dégoûté à la figure :



Loann regarda sa sœur disparaître de la salle à manger. Elle avait été prise pour faire un stage en compagnie du médecin du coin... Après toutes ces années d’efforts et d’études, elle l’avait bien mérité. Le rouquin était content pour elle.
La voix de son père le tira finalement de ses pensées :


Les yeux du garçon semblèrent étinceler de mille feux :




Elle était jolie, cette fille. Cela faisait la troisième fois que Loann la croisait dans la rue et il ne ratait jamais l’occasion de l’observer de la tête aux pieds. Cheveux de jais, yeux bleus foncés, traits fins... Il rêvait de savoir quel était son nom. Non : il rêvait d’elle tout court. Était-il tombé amoureux ? Amoureux de son physique d’athlète alors. Oui, elle était bien faîte : fine, musclée, pas trop petite, pas trop grande non plus... Il savait qu’elle avait seize ans et qu’elle chassait déjà en forêt. C’te chance... Lui, il n’en était encore qu’à la case apprentissage. Son père essayait coûte que coûte de lui apprendre les bases de son métier mais il s’avérait que l’adolescent n’était pas des plus doués en la matière : il était bien meilleur avec une épée entre les mains... Pourtant, Loann ne se permettait jamais de baisser les bras : il voulait devenir chasseur, être auprès de son père... Et depuis qu’il avait rencontré cette fille, il savait qu’il devait réussir, peut-être qu’à ce moment-là, elle le remarquerait. Peut-être qu’ils sortiraient ensemble, qu’ils se marieraient...
Lorsque leurs regards se croisèrent, le garçon baissa tout aussitôt les yeux, ses joues devenant rouge pivoine. Sa sœur qui marchait à ses côtés, lunettes sur le nez, sac sur l’épaule, le fixa, un léger sourire aux lèvres :


L’adolescent ne répondit pas. Il n’en avait pas besoin. Shawna connaissait déjà la réponse.


Assez ! Loann lui jeta un regard assassin et accélérant le pas, la sema vite fait bien fait. Pourquoi sa sœur était-elle si pénible ? Pourquoi faisait-elle tout pour le faire se sentir gêné ? Elle l’insupportait : c’était limite mieux de rester avec Maxime toute la journée.



Première fois que Loann mettait les pieds dans la forêt racinière. Son coeur battait plus fort et plus vite que jamais. À ses côtés, son père. Plus loin, la fille aux cheveux ébène accompagnée de son copain. Son petit copain. Le jeune homme avait senti sa gorge se serrer lorsqu’il avait appris qu’elle était déjà prise. Dommage, il allait devoir abandonner.
Bref. Il n’était pas là pour réfléchir à l’avenir d’une simple histoire de cœur, il était là pour chasser. Sa première parie de chasse. Cela faisait maintenant une heure qu’ils déambulaient dans cette forêt souterraine... Tout était magnifique : il n’avait jamais vu un endroit aussi beau.
Il tourna les yeux vers son père dont le front dégoulinait de sueur. Dans sa besace, deux gros lièvres... Déjà de quoi se faire un peu de sou. Lui, il n’avait toujours rien attrapé. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé : Loann avait déjà tiré trois flèches, trois cibles manquées qui s’étaient empressées de se carapater dans les fourrés. Il était passablement dégoûté : arriverait-il à faire un bon chasseur ? Il en doutait au fur et à mesure qu’il progressait dans cette forêt.
Le couple, lui, avait attrapé un marcassin et ce qui semblait être un écureuil... Deux bonnes prises qui pourraient en ravir plus d’un.
Le coup de coude que son père lui asséna dans les côtes le tira de ses pensées. Discrètement, il lui pointa du doigt un lapin qui grignotait quelque chose au pied d’un arbre. Réagissant au quart de tour, le garçon aux cheveux roux tira une flèche de son carquois, banda son arc et visa le rongeur... C’était sûrement sa dernière chance d’attraper quelque chose ce jour-ci... Il devait s’appliquer... Prenant une grande inspiration, il tira un peu plus sur la corde de son arme, ajusta la flèche et tira au bout de quelques secondes de concentration. Le projectile se mit alors à fendre l’air à une vitesse hallucinante et atteignit comme pas miracle l’arrière train du lapin. Un large sourire trôna alors sur le visage de Loann qui, encouragé par son père, alla chercher sa prise. Il était fier, extrêmement fier.
Finalement, il y avait peut-être un espoir. Il pourrait peut-être faire de la chasse son métier...



Loann n’avait jamais eu aussi mal. Son oeil gauche pleurait abondamment. L’oeil droit, lui, n’existait plus... Sa sœur le compressait avec un tissu vert qui était presque devenu rouge. Rouge pourpre. Rouge sang. Du sang. Le visage du jeune homme en était crépi ; du sec, du frais... Il ne cessait d’en couler, sa peau était écarlate à présent. De son autre main, celle qui ne tenait pas le tissu, Shawna lui caressait doucement le front, comme pour l’apaiser. Ses doigts avaient eux aussi pris la couleur de l’hémoglobine. Elle, elle ne pleurait pas. Elle semblait peinée mais ne pleurait pas. Elle faisait son travail, celui qu’elle avait toujours rêvé d’exercer. Elle le soignait avec toute la douceur du monde.
Un œil crevé, à vingt-et-un ans... Loann n’arrivait pas à réaliser. Il n’arrivait pas à réaliser qu’il ne retournerait sûrement plus dans cette forêt, qu’il ne serait plus chasseur... Pourquoi, au diable pourquoi cette sale bête l’avait-elle attaqué ?! C’était un félin, sans aucun doute. Ça avait des poils, d’énormes pattes et de longues griffes. Griffes qui étaient venues lui labourer le torse ainsi que la partie droite de son visage. Griffes qui l’avaient rendu borgne.
Son père avait pu intervenir par la suite. Heureusement, sinon cette sale bestiole n’aurait pas hésité à le bouffer. Merde, merde, merde... Non. Ce ne pouvait être vrai, il ne pouvait pas avoir perdu un œil... Il ne pouvait l’accepter. Il ferma la paupière de celui qui était encore valide, chassant deux grosses larmes qui dégoulinèrent sur sa joue gauche :


La voix de Shawna... Un murmure. Un doux murmure qu’il n’avait encore jamais eu l’occasion d’entendre. Il le calmait, tout comme sa main et ses doigts qui lui caressaient le front.
Tout de sa sœur l’apaisait... Mais rien ne lui présageait ce qu’il allait devenir. Il avait l’impression que son monde, sa vie venait de s’effondrer.



Le borgne. C’était le surnom que l’on donnait à un jeune homme aux cheveux roux et pleins d’épis qui tenait une petite boutique de bijou à Earthea. C’était lui qui les fabriquait et il était d’ailleurs très doué.
Son oeil droit était toujours caché sous un carré de cuir noir, son front enveloppé dans un bandana vert sur lequel l’on pouvait discerner des taches plus foncées, quelque peu marrons qui s’estompaient avec le temps. Ce bijoutier, il s’appelait Loann. Avant, il avait exercé le métier de chasseur, mais un jour une de ses parties de chasse avait mal tourné et il avait perdu un oeil. Depuis, il s’était passionné pour les pierres d’Earthea, trouvant leurs propriétés médicinales fantastiques et les montait sur des bagues, des pendentifs... Les gens racontaient même que sa grande sœur devenue médecin lui en achetait parfois pour guérir les maladies de ses patients. Il avait aussi un petit frère, nommé Maxime, qui avait pris sa place dans la forêt et qui faisait un excellent chasseur aux côtés de son père... On racontait d’ailleurs qu’il s’était fâché avec lui pour des raisons que tout le monde ignorait.
À présent, il vivait seul dans un petit appartement et travaillait tous les jours dans sa boutique qui se trouvait à peine à dix minutes de chez lui. Les gens l’aimaient bien mais gardaient tout de même leurs distances, comme si le fait qu’il soit borgne les révulsait. Les enfants en avaient aussi souvent un peu peur mais il se contentait de leur sourire et d’essayer de prendre tout cela plutôt bien, comme si c’était une évidence... On disait qu’il était heureux comme cela, et qu’il ne regrettait pour rien au monde la chasse ainsi que la forêt, mais ce n’étaient que des rumeurs.

Alors... Que dire, que dire ?  °^° Moi c'est Lisa, 14 ans et des bagues aux dents /pan/ (<--- d'ailleurs elles sont en train de bien me faire souffrir, ça fait deux jours que je les ai  T-T ). Ça doit faire... Euh... 1 an que je rp sur des multitudes de fow :D et j'en cherchait un sur lequel m'inscrire au tout début des vacances donc je suis tombé sur le votre, mes yeux sont sortis de leurs orbites et je l'ai choisi  *^* ! Non, vraiment ! J'adoooooore le design, le contexte et tout et tout... il est vraiment top  ♥
Bref ! Voilà ! Un peu de blabla pour rien, désolée x')
Et je voulais rajouter que c'est la première fois que j'écris une histoire aussi longue donc désolée à l'admin (ou aux admins je sais pas) qui devra me validoshe si c'est chiant... :3 ^^'  
Voilà voilà ♥♥♥