Quadesh était née pour créer.
Son père en avait toujours été persuadé, jusqu’au moindre détail, sauf un.
Sa fille ferait comme lui, elle fabriquerait des armes. Là où il avait pensé qu’elle ferait des bijoux, ou des armures qu’à cela ne tienne, sa fille forgeait des lames, excellentes en plus.
Mais Quadesh n’est pas sanguinaire, au contraire.
C’est une gerbe de vie, avec de l’imagination, des rêves et aussi des utopies.

Ce qui est amusant, c’est que personne ne soupçonne, au premier abord, à quel point elle peut se montrer enragée, entêtée, têtue et impulsive. Parce que tout le monde vous dira que Quadesh – ou Martel,  parce que Martel en Tête obtient ce qu’elle veut, est une personne étonnamment calme, paisible, patiente et chaleureuse. Et n’allez pas croire qu’elle est hypocrite, elle est particulièrement honnête – au point où ça pourrait lui attirer des ennuis si elle n’était pas intelligente et roublarde. Non, Quadesh sait juste à qui elle peut montrer la part sombre, l’artisan brusque, fantasque, démesuré, voire même effrayant qu’elle peut devenir.
Essayez un peu de parler d’arme avec elle, vous aurez la nausée bien avant qu’elle n’ait fini de vous expliquer comment dépecer un être humain avec une larme courte et courbée…

Quadesh observe, tout le temps, les gens, les objets, la vie, parfois on l’attrape à regarder le ciel, puis on réalise qu’en fait ce n’est pas le ciel qu’elle regarde, mais un oiseau – dont elle s’inspirera pour faire on ne sait quoi, on ne sait comment, comme à son habitude. Elle oscille entre le silence et le monologue, elle oscille entre le féminin et le masculin – et ça l’amuse infiniment de trouver des hommes plus petit qu’elle. Quadesh n’a jamais aimé la couture quand il s’agissait de robes et d’atours, elle préférait apprendre à se servir des armes qu’elle fabriquait, parce qu’il était incontestablement nécessaire de connaître les failles de chacune pour fabriquer des armes équitables.

La justice aussi, c’est une notion importante, et même si elle a une vision un peu utopique d’égalité et de monde sans guerre ni conflit, ou ses armes ne seraient là que pour satisfaire un besoin esthétique ou sportif uniquement, ou simplement les besoins essentiels des hommes : à savoir – naïvement, se nourrir. Mais Quadesh a compris que l’homme aime la guerre, il a besoin de désaccords pour conserver son énergie et ne pas sombrer dans la folie de l’ennui, du moins c’est ce qu’elle croit.
Elle sait qu’elle fabrique la mort et les blessures, mais pour elle c’est une création merveilleuse qu’une lame solide et belle, satisfaisant deux de ses exigences principales : l’esthétique et le pratique.

Quand Quadesh est née, ce n’était pas du sang mais du métal qui coulait déjà dans ses veines.
Et cet était de fait n’avait pas changé avec l’âge, au grand dam de sa mère… Là où sa mère aurait voulu une petite princesse, Quadesh avait développé dès son plus jeune âge une fascination dangereuse pour le métal et les flammes.

« Tu devrais te marier, tu es largement en âge d’y prétendre non ?... » Et à cela Quadesh ne répondait rien, car s’il y avait bien une chose qu’elle réprouvait c’était les convenances, elle préférait se sacrifier au travail, et qui voudrait épouser une femme aux cheveux courts, aux mains brûlées par la forge et calleuses à cause du marteau et de l’enclume ? Personne, c’était une conviction, pour cela d’ailleurs qu’elle n’avait cure des relations amoureuses – charnelle oui, comme toute femme elle avait des désirs, mais une relation amoureuse ? Inimaginable dans sa tête, elle craignait le jour où ce drame la frapperait de plein fouet. Elle n’était pas féminine à outrance – déjà de par sa grande taille et par sa carrure qui sans être de l’armoire n’allait pas vers la danseuse gracieuse, son médaillon était le seul bijou qui frôlait sa peau, ses vêtements clairs n’étaient jamais tâché par la suie et le sang qu’elle versait dans sa forge. La seule chose qu’elle entretenait c’était son gilet de cuir qui protégeait sa poitrine aussi discrète qu’une étoile filante en plein jour.

« Qui voudrait épouser une femme qui passe son temps à frapper du métal ?... » Et elle ne pouvait qu’acquiescer, d’ailleurs depuis son enfance elle avait toujours préféré passer son temps dans la forge, de toute façon il n’y avait bien que là qu’elle se sentait à sa place. Son père avait bien essayé de la pousser à socialiser avec des filles de son âge, mais la plupart étaient si insipide que Quadesh avait moult fois failli s’attirer des ennuis en faisant preuve d’une franchise qui ne déplaisait pas aux garçons, mais qui les effrayait un peu aussi… Elle portait depuis l’enfance des bracelets de cuirs pour cacher ses brûlures et justifier ses manches qui s’arrêtaient aux coudes, manie des forges.

Venu un moment Darn, son père, avait baissé les bras et cessé de chasser sa fille de sa forge – il avait même cessé de soutenir sa femme quand à faire porter des robes à Quadesh, il l’y fit entrer de la plus dure des manières, la première chose que l’enfant forgea – elle n’avait alors que huit ans, fut étonnamment réussie, mais au-delà de ça son père avait refusé qu’elle porte des gants. Il lui avait dit qu’elle travaillerait comme lui, ou qu’elle devait aller apprendre la couture, résultat Quadesh s’était brûlée mainte fois, avait pleuré pendant des jours parce que son bras la faisait souffrir atrocement, mais éprouvait une immense fierté et un sentiment de rage, d’entêtement, de foi intense qui lui dévorait la chair.
Un don divin, voilà ce que son père avait donné comme excuse à sa mère hystérique de voir sa fille revenir avec les mains bandées jusqu’au coudes, couverte de suie et de larme mais heureuse.

Adolescente, elle forgeait déjà des épées, des pointes de flèche, des plaques d’armures, son travail était propre, sans imperfections handicapantes, et là où les filles apprenaient parfois à danser, elle préférait mille fois s’entraîner à l’épée. Pendant un moment son père craignit qu’elle ne rejoigne l’armée, mais sa crainte fut au grand soulagement de son épouse sans fondement – oui, paradoxal, mais compréhensible quand on a une fille comme Quadesh, qui semble ignorer la peur et travaille sans gants ni protections inutiles. A dix-sept ans, elle savait se battre avec deux épées, déjà quand elle n’avait que huit ans, elle savait tirer à l’arc et toucher une cible à cinquante pas, elle avait construit sa première arbalète à dix ans, fabriqué un bouclier à douze – de ses mains, entièrement, sans aide, c’était là que tout le monde l’admirait, tout sortait de sa tête presque entièrement construit.
Quand elle le faisait, cela semblait facile.
Tout semblait facile, la hallebarde, la lance, les sabres, les chakrams, les poignards, les stylets, les masses, les marteaux de guerre, les haches, les claymores, rien ne semble impossible entre ses mains.

« Quadesh a fabriqué une nouvelle épée, je ne sais pas d’où elle sort tant d’idée mais son travail vaut mille fois mieux que celui de son père… » Voilà, c’était la consécration, pour venger ses brûlures sur les mains, sur les bras, elle avait dépassé son maître, son père lui-même ne fabriquait rien d’aussi bon, elle n’avait que vingt ans.
Un don du ciel, littéralement.
Peu d’amis d’enfance, peu d’amis tout court, ses seules amies étaient les flammes de la forge, l’enclume ou elle battait le fer et les mannequins de bois sur lesquels elle essayait ses prototypes d’armes, le génie malsain de quelqu’un qui n’aime pas tuer mais qui adore les armes, plus dangereuses elles sont, plus d’amour elle éprouve pour elles. Quand elle prie, c’est pour obtenir la force de forger des nuits durant pour produire son génie, mais ce génie lui dévore l’âme, passer par les flammes ne fait pas de vous un héros de guerre, et hélas fabriquer la mort et les blessures c’est parfois lourd à porter.
Si elle ne cessera pas de forger, elle espère silencieusement qu’un jour ses armes ne servent qu’à nourrir, décorer et se défouler dans des combats aux termes purement sportifs. Elle ne formule jamais ce souhait, même pas aux Dieux, elle préfère encore le garder dans son cœur de braise plutôt que d’avouer qu’elle exècre la mort, l’armée, la guerre.
Il y a des nécessités, elle le sait, elle fait avec.
Nul ne saurait l’extirper de sa forge et l’empêcher de forger ou de se servir de ses armes.
Et si cette personne avait le malheur de se présenter à elle, je lui conseille de courir vite, très vite.

Non, j'aime pas les ananas, désoley.
Trêve de conneries, heu ben je vais sur mes vingt-deux balais, je vais commencer une licence de chinois, j'aime fumer (du tabac, ts.) sous les étoiles, j'aime le cinéma, les mangas, la musique, les jeux vidéos (LoL, Skyrim, Lineage, WoW, bjr.) les bouquins, la glace à la framboise, les chats, l'odeur du feu et... oké j'me tais.