Élio est une créature calme donc le mental se repose surtout sur l’organisation et un instinct maternel naturel avec qui elle traite tous les gens de son peuple. Croyante tranquille, elle considère ses pousses comme le fruit de son Dieu et les traite avec le même respect qu’une offrande qui lui revient. Facilement appréciable, la dame porte pourtant un regard doux, perçant et plein d’intelligence sur ce qui l’entoure. Son premier réflexe est d’analyser, d’étudier, d’observer, de noter. D'une écoute affûtée, peu de chose passant à travers les lignes et les mots qui se disent au quotidien, entre les manies du langage et le laissé allez d’une confiance rapidement accordée. Pourtant, il est véritablement facile de donner sa confiance, ou du moins sa sympathie, à cette femme mature. Son grand regard capture souvent l’attention, mais c’est d’abord la sincérité de ses intentions qui s’en dégagent. Nullement mauvaise, bien que non dupe, on trouve dans sa compagnie un réconfort rapide. Sans enfant ni conjoint, elle semble se prendre d’affection de ceux qui entourent sa demeure. On l’aperçoit parfois apporter des paniers de nourriture aux orphelins ou prendre simplement de leur nouvelle en leur lisant certains passages de ses livres et de ceux de la science. La dame dit toujours «  Une bonne graine se forme au plus tendre de son existence, ne pas y prendre soin c’est négliger sa terre  » .

Lorsque le devoir et la passion pour les plantes l’amènent en dehors des zones habitables, elle se munie des essentielles qui lui permettrons de survivre sur les terres toxiques. Armes blanches, un arc, masque pour respirer… On dit qu’elle a rencontré quelques personnages, dans les zones dangereuses, mais sa santé de fer et sa rapidité l’on toujours ramenée saine et sauve dans son foyer.
Lors des journées où rien ne se passe, un raffinement discret dans les manières et les habillements de la botaniste se manifeste. Sa patience et son goût pour les choses simples se traduisent par les kimonos de couleurs et de motifs très naturels. On peut assez bien deviner les occupations de sa journée par rapport aux vêtements qu’elle portera une fois passée le bas de sa porte, révélant une façon de faire méthodique et organisée généralement bien appréciée par la population locale, faisant de cette femme mature une sorte de calendrier pour certains regards attentif. Aujourd’hui du vert et des fleurs blanches? Probablement le jour du ravitaillement aux orphelins. Cette manipulation de son entourage, finement pensée et mise en pratique durant de très nombreuses années par Elio, cache sous ces habitudes cousues serrées quelque chose de bien plus sauvage et vivant dans le cœur de l’habitante de la terre.

Qui pourrait bien penser qu’en dehors des zones habitables, cette femme déjà âgée ait des habitudes beaucoup moins rassurantes ?

Quarante et un an d’histoire ne se raconte pas tous les jours comme l’on ferait d’un recueil d’histoires courtes, de nouvelles ou de poèmes dans le vent d’un après midi agréable. Quarante et un an d’histoire, ça se lit posé dans une chaise, avec le temps dans les mains et une théière pleine… mais la créature clémente que je suis vous racontera son histoire au temps des rayons qui se couchent à l’automne venu.
Dans ses nombreuses années qui ont forgé qui je suis, j’ai pu observer le monde comme si mes grands yeux avaient été à eut seul la prophétie de mon existence. Ma mère m’amenait, dès que j’ai eut l’âge d’être consciente, avant même de faire serment à mon bon Dieu, dans les terres où l’homme ne vit plus. J’y ai découvert par ses enseignements patients et précis un intérêt pour les miracles de la terre. J’ai appris, particulièrement, à revivre les espèces que nous ne voyons plus dans les sous-sols de notre belle cité. Il est très difficile de désintoxiquer des pousses… et j’y travaille encore à ce jour, je dois bien dire. Les plus jeunes sont les plus faciles, mais celles que l’ont doit déraciner est une tout autre paire de manche. Si pleines de poison qu’elles ont-elles-mêmes appris à vivre avec leurs acquisitions. Les amener dans les profondeurs n’est pas très dangereux, l’oxygène y est si pur qu’elles ne contaminent personne, mais si l’on apprenait mes occupations, je serais sûrement…

Je disais donc que ma mère m’a apprise bien des choses, je la voyais d’ailleurs parfois parler avec des gens, d’autres passionnés et certains aux couleurs et ont habits très différents des nôtres, J’en profitais parfois pour jouer avec les enfants s’il y en avait, mais c’était tellement rare que le peu que j’ai vue sont encore gravé dans ma mémoire, à travers les informations et le poids de mes années clandestins. Papa était un être occupé et je dois bien dire qu’avoir tous ces secrets avec ma mère avait quelque chose d’excitant. Je n’ai jamais glissé un seul mot qui puisse nous trahir et à ce jour, après leurs morts, le secret subsiste.

Il semblerait que j’ai un demi frère quelque part dans ce monde, qui parcourt les routes en cet instant, s’il n’est pas mort depuis… qui sait à quoi il ressemble maintenant, la dernière fois que je l’ai vue c’était à mes seize ans. Ne pas savoir ne me donne aucun regret, je m’ennuis bien plus du temps qui est passé que de celui qui m’est inconnu, vous comprenez.
Ceci sont les grandes lignes de mon histoire, devrais-je également vous dire que je suis incapable de porter un enfant ? Physiquement incapable ? Je l’ai découvert lorsque j’ai eut, paix à son âme, un mari… il y a déjà une dizaine d’année. La vie serait bien plus simple si nous poussions tous de la terre, je l’ai toujours dit.

Mes visites chez les orphelins n’est forcément pas un hasard à ce stade et personne n’est dupe par ces dernières. Lorsque mon infertilité est devenue connue de ceux qui s’y intéressèrent, me faire approcher par les hommes fut histoire du passé…On doit parfois faire de ses choses pour protéger ses recherches, je ne vous fait pas dire.

Oh que dire, on m’a annoncé tout joyeusement que l’on tâtait de son chemin sur un forum qui semblait incroyablement actif en si peu de temps d’ouverture et la curiosité m’a piquée. Visiblement, mon appréciation a dépassé le simple coup d’œil septique ! Je ne pourrais dire combien il est agréable, d’ailleurs, de dépasser ce stade et d’avoir enfin l’envie de faire quelque chose de ses dix doigts et de sentir l’air du renouveau vous chatouiller de l’intérieur *-*
On peut m’appeler Varg ou par le nom de mon personnage, il n’y a pas de soucis!
Je suis une petite créature toute gentille et pleine de joie <(0-0)>