avant, elle était mirabelle faust.
elle est la brindille, qui ploie mais ne se brise.
22 ans — 05 décembre — femme — bisexuelle

rousse aux yeux bleus — 1m56 — 47kg
son oeil gauche est fortement photosensible, souvent protégé sous un cache-oeil noir.

elle est une nomade ayant quitté earthea. désormais, elle squatte des bâtiments abandonnés et plante sa tente un peu partout. simple voyageuse, elle s'improvise parfois chasseuse de trésors.

Iseult a un feu permanent qui lui brûle les lèvres, lui ronge les os et lui empoisonne le sang. Sa langue claque des provocations et parfois même des calomnies, fruits d'une méfiance gravée dans ses veines. L'inconnu lui fait peur et instinctivement, Iseult se barricade derrière une attitude téméraire et violente, comme pour défier ce fragile corps d'enfant qui est le sien, comme pour s'attribuer une force qu'elle ne possède pas. Elle reste toujours calme, mais ses mots se font âpres et son visage fermé. Aux yeux de l'extérieur, Iseult est un mystère aiguisé sur lequel on n'ose se pencher de peur de se couper.

Elle qui pourtant déteste la solitude, elle s'y condamne souvent à cause de cette satanée méfiance. Ce n'est pas qu'elle cherche volontairement à éloigner les gens, c'est juste que bien souvent, Iseult s'y prend trop maladroitement. Elle ne sait pas être franche et dire ce qu'elle pense si bien qu'un masque de sarcasme voile souvent ses pensées. On la trouve bizarre, cette femme qui déblatère des paroles crues et de l'humour noir, cette femme trop discrète ou trop explosive. On la juge au premier regard, on lui colle une étiquette de vandale sans même savoir qui se cache sous cette tignasse enflammée.

Mais Iseult est la première à vous juger de loin, à vous attribuer un préjugé pioché dans son esprit. Elle projette sur vous idéaux et envies, dégoûts et amertume. Elle aime comme elle déteste une idée qu'elle se forge de vous, bien souvent éloignée de la réalité. Et quand vient le temps d'apprendre à vous connaître, le choc est souvent brutal mais elle accepte que vous ne soyez pas la peinture de ses pensées. Et alors, Iseult se délecte des différences qu'elle trouve entre l'apparence et l'actuel, elle se régale de connaître la moindre parcelle de votre être. La curiosité s'empare d'elle et elle devient attentive au moindre de vos gestes : Iseult est celle qui se rappelera la façon dont vous remonter vos manches, le parfum de thé que vous préférez, les odeurs qui vous font froncer le nez. Chaque détail trouve sa place sous les pupilles de la rousse.

Elle a une soif de savoir contrastant avec son attitude blasée, une envie de pallier à ce manque intellectuel qui est le sien. Si elle n'aime pas se documenter à travers des milliers de pages, elle laisse traîner ses oreilles dans les conversations des autres, vole des regards sur les cultures qui lui sont étrangères, enroule sa langue autour des accents qui diffèrent. Sa vie cloîtrée dans Earthea l'a laissée débordante de lacunes sur le reste du monde et elle déteste la stupidité que beaucoup lui confèrent, elle crache sur ceux qui osent l'appeler "simple d'esprit". Iseult se prend à espérer qu'elle est plus que cela, qu'il y a une intelligence en elle qui se mesure par plus que celle de la connaissance, enfouie quelque part dans sa petite tête. Mais elle creuse, elle creuse et elle ne trouve rien et alors son pessimisme la rattrape. "Tu es stupide, Iseult".

Ce manque de confiance en elle est un poignard qui frappe sans arrêt, qui la blesse d'un façon qu'elle ne sait qualifier. Elle envie ces gens qui pavanent pleins de fierté car son assurance n'est que tromperie. Elle se persuade qu'elle se moque du regard des autres parce que peut-être que c'est plus simple que d'avouer qu'elle a peur de ce qu'elle pourrait lire dedans. Iseult est une vagabonde éternelle qui ne se sent à sa place nulle part, destinée à errer. Le malaise d'un être qui n'a rien à faire là, elle ne le connaît que trop bien, alors elle fuit le rejet pour ne pas être blessée.

Mais malgré la fragilité qui fissure son corps, Iseult est une brindille. Peu importe combien on la piétine, peu importe combien elle plie sous le poids des autres, elle ne se déchire pas et finit par se relever. Iseult est un corps en incandescence, brûlant et plein de vie, une âme qui ne cesse de persister. Son propre pessimisme semble ne pas l'atteindre et elle est là, toujours plus déterminée, à vagabonder vers un but qu'elle ignore.

Iseult ne se contente pas d'un bonheur modeste, elle est à la recherche du grand tout, du frisson et de l'adrénaline, de la joie et de la complétude. Elle ne s'arrêtera pas avant de le trouver et même si elle dit à voix haute qu'elle ne croit pas en une fin heureuse dans un monde ayant été déchiré, elle continue de le chercher. Et un jour, Iseult sera distincte de son passé, Iseult aura réussi à se débarrasser des chaînes qui l'entravent. Un jour, Iseult sera libre.Le dos de sa mère est voûté, son visage creusé de rides. La vieillesse l'a enlaidie, la pauvre femme ; elle a marqué son visage au fer rouge, la laissant n'être qu'un visage parmi une foule de fantômes du passé. Ses doigts s'affairent et dans ses mains, les aiguilles dansent au rythme désordonné de ses pensées. Un tissu d'une élégance rare et aux mailles parfaites se déroule et tombe de la table, fruit du talent cultivé au cours de sa vie. Belinda Faust, celle qui était renommée pour ses travaux de tissus, celle qui parait de son or filé Démétrio tout entier.

Mais Belinda est vieille et plus personne ne se rappelle d'elle. Elle n'est plus que brume, un souvenir fugitif d'une illustre notoriété. Elle qui fut un moment gloire a chuté dans l'oubli. Maintenant, Belinda, vieille, ridée et isolée, elle fait jongler ses aiguilles, dans sa petite maison en périphérie de la ville. A l'image de ses cheveux grisonnants, elle se ternit dans l'ombre de son toit.

Mirabelle paraîtrait presque grande à côté de la silhouette recroquevillée. Un panier de fruits dans les mains, elle observe sa mère en silence. Pendant ses instants, Belinda n'est plus dans le même monde qu'elle et Mirabelle se prend à rêver des merveilles que sa mère voit. Est-ce un monde défait de toute blessure ? Est-ce un monde dépourvu d'amertume ?

Une main posée sur son épaule, et sa mère la voit. Ses yeux clairs se raniment quand ils se posent sur l'épaisse chevelure douce et un sourire doux vient flotter sur ses lèvres. Mirabelle l'aime, oh, elle sent cette chaleur se répandre dans son être au moindre de ses sourires. Elle vit pour l'amour que sa mère lui porte et en tire une joie. Une joie coupable, une joie triste, une joie qui n'est qu'un paradoxe dont elle n'arrive à s'extriquer.

« Maman, tiens. Un fruit. »

L'odeur sucrée des pommes lui semble trop doux, comme s'il amplifiait l'acidité de la vie. La chaleur se transforme en froid mordant, qui la paralyse et la dégoûte.

« Oh, Sibylle, que tu es attentionnée.  »

Sibylle. Ce nom lui râpe la gorge alors qu'autrefois elle le caressait de sa voix. Sibylle. Quatre consonnes et trois voyelles qui lui écorchent la peau. Sibylle. Un S qui s'enroule autour de son cou comme un serpent pour lui faire lâcher son dernier souffle. Sibylle. Sibylle, Sibylle, Sibylle. Mirabelle retient sa respiration, comme pour empêcher d'expirer le soupir de trop, comme pour retenir avec lui tous les sentiments qui se bousculent et se contredisent dans son être.

« Tu es belle Sibylle, ma belle Sibylle. Oh, comme tu es belle Sibylle. Il serait fier de toi. »

Mirabelle se voile derrière son sourire figé. Comme si elle était imperméable à tout ça, comme si elle s'était habituée à cette situation. Mais à l'intérieur, Mirabelle commence à être toute craquelée. C'est de plus en plus profond, de plus en plus étendu, ça s'étale sur elle un peu plus vite chaque jour. Entendre son père réduit à un "il", comme s'il n'était que ça, comme si sa mère avait oublié le prénom de son époux. Il n'est plus qu'un pronom, deux vulgaires lettres qui remplacent l'homme, deux vulgaires lettres qui piétinent les souvenirs construits avec lui.

« Et Sibylle, ton rêve enfin réalisé ! Te voilà chasseuse, ma douce, je suis fière, si fière. »

Sibylle. C'est du poison qui la brûle de l'intérieur, la consomme et la consumme. Chasseuse, comme son père. Chasseuse, un rêve qui n'est pas le sien, qui ne l'a jamais été et qui l'emprisonne, la torture. Et ce nom, Sibylle. Répété, encore et encore. C'est une ritournelle poignardante, c'est une cacophonie assourdissante. Sibylle. Le sourire figé disparaît, les larmes montent aux yeux. Si belles, si ivoirines, si fragiles.

« Maman, c'est moi. Mirabelle. »
« Je t'aime, Sibylle. »
« Maman j'ai besoin de toi. »
« Je sais ! Je vais te faire une robe Sibylle, pour que tu sois la plus belle de toutes. Rien que pour toi. »
« Maman- »

Une voix qui se brise, qui fait écho aux morceaux qui éclatent, aux fissures qui détruisent. Mirabelle hurle à présent, mais sa mère ne l'entend pas : elle est à l'ouvrage, elle s'est à nouveau égarée dans cet univers où tout semble plus clair.


« Sibylle est morte, maman. Mais je vis. Je vis ! Maman, ne m'oublie pas. »

Sibylle. Autrefois synonyme de rires cristallins et de douce malice. Sibylle, cette soeur dont elle a enfilé le fantôme, cette soeur qui l'a esclavagée à une vie de mensonges. La mort fut rapide : un masque à gaz défectueux lors d'une excursion sur les terres empoisonnées. Le choc, la dévastation, les larmes, la peine, la colère, le deuil. On s'habitue à la mort, on apprend à l'accepter, à la cotôyer et éventuellement, elle disparaît de la vie pour aller hanter d'autres foyers.

Belinda à refuser l'entrée à la mort. On la dirait tombée dans la folie, perdue dans le déni, totalement déconnectée du monde dans lequel elle vit. Belinda a conservé son bonheur du passé en restant dans celui-ci, un passé dans lequel sa fille n'est jamais partie. Mirabelle a été sacrifiée, évaporée dans l'obsession qui s'est emparée de sa mère. Les hurlements, les pleurs, les supplications se sont éteints et Belinda n'entend pas sa fille éclater. Eventuellement, les sons s'arrêtent, Mirabelle craque et se tait.

Le silence est lourd et c'est comme si ses frêles épaules s'apprêtent à craquer sous tout ce poids. Le poids de la réalisation, la lucidité qui s'est emparée de son esprit : Mirabelle est lassée. Lassée de devoir jouer le rôle de quelqu'un qu'elle n'est pas, lassée de vivre sous les règles d'un macchabée, lassée de n'être qu'un pantin. La colère de ces deux dernières années disparaît, la culpabilité et la tristesse également.

Parce que Mirabelle sait finalement, que quand Sibylle est morte, elle est morte également.

« J'y vais, maman. »

Dans sa chambre, elle empoigne le sac rempli de vêtements et de ses économies. Un sac prêt depuis des semaines, un sac que jamais encore elle n'avait pu se résoudre à confronter. Aujourd'hui, ce choix est facile et l'hésitation ne vient pas troubler sa résolution. Mirabelle est animée d'une envie nouvelle, un sentiment qu'elle avait oublié : la volonté de vivre.

Belinda a arrêté son travail, elle couve sa fille des yeux et a relevé sa masse toute voûtée. Dans ses pupilles dansent des mirages, des illusions qui l'ensorcèlent.

« Tu t'en vas ? Tu vas me manquer, Sibylle. Chasse bien, montre à tous ton talent. »
« Au revoir, maman. »

La porte s'ouvre et c'est le goût de la liberté. Mirabelle. Elle laisse ce prénom avec sa mère, ce cadavre croûlant d'un fardeau qu'elle ne veut plus, ce sucré acidulé qui lui pique le coeur. Elle déchire la page souillée d'encre, la précipite dans les abysses de ses pensées.

« Tu seras la plus belle dans ta robe, ce soir. »

Elle s'éloigne et elle sait que cette fois, elle ne reviendra pas. Elle ne laisse pas la culpabilité la ronger, celle d'abandonner sa mère au silence et au vide de la maison. Iseult naît à ses dix-huit ans et son premier cri est un adieu. Iseult, c'est doux. Doux comme le sourire qui demeure mystère sur les lèvres de sa mère.

Jamais elle ne remettra les pieds dans la bâtisse enterrée. Jamais elle ne reviendra sur sa décision. Iseult s'est détachée de toute racine, s'est délestée d'un passé trop lourd pour elle, et maintenant, elle est à la recherche d'une identité. Elle se cherche dans tout Atlas, inlassablement, pour savoir qu'elle est quelqu'un. Peu importe la marque brûlante écarlate gravée dans son dos, peu importe la douleur d'une chair qui brûle sous le fer incandescent, peu importe tout. L'exclusion, la solitude, le dépaysement. Iseult sait qu'elle ne sera jamais une nomade à part entière mais au moins, elle peut essayer de commencer à chercher sa place. A vivre. Libre.SALUT MOI C'EST ISEULT. sinon, j'suis de l'espèce culotte sur patte et j'aime bien parler anglais in the middle de mes phrases u know. j'aime l'anglais, osu, la mythologie, parler pour rien dire et puis je peux vous annoncer mon amour étrange pour les snickers et les framboises et le couscous et la tartiflette et fuck, j'aime bouffer. sinon, j'passe ma vie devant un écran, j'aime les jeux vidéos (tales of, the last of us et ff parmi tant d'autres + ib, the witch's house et d'autres pixelgames comme ça), j'aime lire des mangas plus que mater des animes et 90% de mon temps est consacré aux séries (htgawm, spn, the 100, oitnb, arrow, got, et cie).

cette fiche est pourrie, j'en suis navrée.