« La passion s'accroît en raison des obstacles qu'on lui oppose. » et cela n'a jamais été aussi vrai que pour le professeur Sievinen. Ces mots qui résonnaient dans ses pensées, memento de son passé, poussa l'audacieux scientifique à mettre un terme à sa passable routine maintenant révolue. Renouvelé par sa soif de connaissance, enivré par sa liberté, Erland comme un feu de bois ravageant la forêt, enfumait la masse de ses boniments cynique pour le "normal" d'autrui. Après tout, qu'est-ce le normal pour une personne non-conforme ? La réponse logique serait le contraire de normal: Anormal. Seulement, le professeur ne se considérait comme tel ou tel, à ses yeux cela n'était qu'un terme pour désigner le côté fallacieux de la société. Nah, le monsieur était au-delà de ça, le train de leurs injures roulaient sur les rails de son indifférence.

Il fut un temps où Mehujael était sans conscience, au-delà de l'éthique et de la morale. Il n'avait peur de rien. Il voulait avancer, téméraire, dans le noir, dans l'inconnu. Critiqué. Jugé. Détesté. Le bonhomme n'en avait que faire, il voulait savoir, il voulait découvrir, il a faim, faim d'exploration, d'innovation. Comme un conquérant il se jetait corps et âme dans sa passion, cobaye vivant et cadavre humain, il n'en avait que faire. Il se baignait dans le matérialisme. Se baignait dans la superficialité, à ses yeux personne ne pouvait l'enchaîner. Le mégalomane Mehujael sur sa tour au-delà des hommes du commun. Parfum, maquillage, vêtements extravagants, il crachait sur les standards, sur la norme d'Okeanos. Pourquoi ferait-il comme ses ennuyeux compères ? Soyez spectateur de sa flamboyante réussite et taisez-vous.

« A la question : est-il coupable ? il faudrait en ajouter une autre : est-il incorrigible ? » cette citation non plus n'a jamais était aussi vrai pour lui. Blâmable. Damnable. Infâme. Il est bien des choses et il le sait. Il le sait. Terriblement bien même. Mais, est-il capable de changer ? Reformulons la chose, veut-il changer ? Une partie en lui aimerait, cacher la bête qui blesse autant son aimée. Une autre ne veut pas assumer non. Ne veut pas assumer du tout. Il est ce qu'il est. Très bien comme il est. Pourquoi devrait-il se donner la peine ? Pourquoi devrait-il se prouver ? Le monde est-il venu ramper devant lui gémir leurs lamentations hypocrites ? Non. Alors pourquoi. Pourquoi le ferait-il. Point d'interrogation.

Il n'y a que deux raisons. Elle et elle.

▌ Né dans une famille aisée d'Okeanos, Erland a très vite pris le relais de son père dans le domaine scientifique. Intéressé depuis tout petit à la science en général, le petit Erland avait toujours surpris et surprend encore aujourd'hui.

▌ Il avait vécu une enfance plutôt ennuyeuse. Toujours à la recherche de l'excellence, pour satisfaire son père, pour satisfaire son ego, pour satisfaire sa soif de connaissance. Erland passait la majorité de son temps le nez devant des livres, cela ne l'empêcha pas d'avoir une copine ou deux, seulement rien d'exorbitant. C'était un enfant bien sage. Enfin. Cela était avant d'être victime de l'hypocrisie de ses camarades de classe.

▌ Distancé de tous, fuyant leur haine injustifiée, le garçon tomba dans le dégoût. Le dégoût des autres. Le dégoût de soi. Comment un élite comme lui pouvait être aussi détesté. Il ne comprenait pas. Il décida qu'il n'y avait rien à comprendre. Il ferait ce que lui-même décidera. C'est ici que son côté mégalomane et extravagant a vu le jour.

▌ Erland s'était caché derrière un mur d'indifférence, ce que les autres pouvaient penser de lui ne l'intéressait plus. Apathique. Égocentrique. Démolir le semblant de satisfaction qu'une personne pouvait avoir pour elle-même lui semblait être une promenade de santé. Cela n'avait pas d'impact sur lui. Il n'en avait que faire. Il ne se concentra que sur sa passion.

▌ Vint le jour où il obtint son doctorat de médecine. A l'aise. Les neurosciences sont sa spécialité et il prit rapidement sa place parmi les chercheurs et médecins du domaine. Le cerveau et le système nerveux étaient devenus ses terrains de jeux. Bien qu'il avait obtenu rapidement un intérêt particulier pour la bio-ingénierie, spécifiquement les prothèses bioniques. Cela l'amusait, ce savant mélange de l'être humain à la machine. Il se demandait s'il était possible d'aller plus loin. Ses recherches et ses prouesses forçaient le respect dans plus d'un et la crainte dans d'autres. En effet, Erland s'était lancé dans le transhumanisme. Une chose qui est souvent très mal vue.

▌ Son caractère démoniaque s'était fait connaître à travers tout Okeanos, à partir de là, cette image a été engravé à jamais dans leurs. Il est horrible. Il est néfaste. Un cancer à la science et la médecine. Et il ne fallut pas longtemps pour que le professeur réalise enfin l'irréparable. Un tabou auquel on ne veut pas parler, un incident que ses collègues scientifiques ont vite oublié, renié, jetant tout au feu après qu'Erland décide de s'exiler loin d'Okeanos. Loin de tout. Il n'était plus accepté ici et il ne cherchait pas à l'être de toute de manière.

▌ Cela fait plusieurs années qu'Erland fait partie des exilés, se faisant passer tout bonnement comme un simple scientifique et médecin nommé Mehujael Lowe qui veut explorer le monde en quête d'aventure et de savoir. Le professeur a été marqué au-dessus du dos, vers l'épaule droite, Mehujael fit toute une scène d'ailleurs. Il s'y résigna tout de même, c'était sa nouvelle famille après tout et il devait se soumettre à leur coutume. Mehujael s'occupe d'une bonne partie d'entre-eux, médicalement parlant bien sûr. Il vit aussi avec sa dame, Eve, dans un escargot tout jolie. Seulement, même sous un nom et une vie différente, Erland restait le même homme qu'il était autrefois. Un homme exécrable.

Cinderine. Male Cinderella. J'aime bien le cacao. Mon pseudo rime avec mandarine. C'est bon les mandarines. Mais, c'est mieux le cacao. C'est bon. Le. Cacao. Cakao. Kakao. Kko. Ko. o.