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BÊTE PRIMAIRE ♦

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BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Mer 27 Mai - 18:41

Surnommé l'idiot, l'abruti, l'imbécile ou le clown.
29 ans.
Né le 1er Juin.
Sexe masculin.
Asexuel.

Mesure 1m94.
Pèse 93kg.
Cheveux blonds, yeux bleus.
A souvent du maquillage de clown non lavé sur le visage.
Faible mentalement.

NOMADE
ARTISTE CLOWN
SUIT LE GROUPE PRINCIPAL DES NOMADES

Evangelisto, indigeste.
Evangelisto et sa masse de minotaure, son souffle de buffle, son cou de bœuf. Evangelisto et ses mains si grandes qu'elles pourraient y cueillir deux crânes adultes. Evangelisto et ses yeux ciel, sans cils et dénervés.

Evangelisto se barbouille le visage de peinturlures enfantines et difformes. Ses gamineries font pouffer les bouches qui posent sur le titan des œillades condescendantes. Il ne s'en formalise pas, roule ses omoplates, bande tous ses muscles si immenses et si nourris que l'effort lui en fait suer sa couronne de cheveux pisse. Puisant dans sa maigre mémoire et ses automatismes acquis à force de soleils, Evangelisto se pare de pitreries. La tâche est simple et quotidienne puisqu'il lui suffit, pour faire rire le grand nez du monde, d'exhiber son front imbécile et ses sourires faussement fiers. Un peu de barbouillage, un sourire de rouge sur ses lèvres exsangues, du cobalt pour des larmes qui n'ont jamais lavé ses joues de leur crasse et voilà que Evangelisto le clown retombe sur son large derrière et soulève les éclats dans les diaphragmes.

Il rit brièvement avec eux, par mimétisme. Leurs éclats résonnent dans la caverne vide de sa tête. Ses yeux bleus stagnent, en marre poisseuse, sur la clavicule d'une jeune fille brune dans le public.

Il en a envie.

Il a envie d'elle, l'aberration dont les nomades ont appris à ne couvrir sa carcasse que de haut-le-cœur abjects et de bouches dégoûtées. On lui réserve, quand il revient dans le campement avec ses peintures étalées de transpiration, l'intérêt le plus succin, les paupières les plus fuyantes, les gestes brefs.

Comme si on savait qu'il ne fallait surtout pas qu'il existe.

Mais il est trop tard pour que Evangelisto, l'enfant monstre, l'excroissance contre-nature n'existe pas. S'il avait été seulement faible dans ses pensées, avec ses clignements hagards et sa gaucherie attendrissante, le monde n'aurait pas souffert du foulement des talons de la bête. Mais il y a autre chose, dans les plis des yeux qui ne pleurent pas de Evangelisto, dans les poings gros comme des roues de charrues de Evangelisto, dans les traits impassibles de Evangelisto qui fait que le monde doit trembler comme une fille que l'on violente.

Il y a quelque chose qui ne va pas, chez Evangelisto.
Et puis, aussi, il a envie d'elle.

Il a eu envie, alors qu'il ramassait son petit tabouret et les quelques breloques bruyantes qu'on lui a confié pour son métier, de saisir la clavicule de la fille aux cheveux bruns dans ses gros doigts épais. Doucement, il se voyait les pincer entre le pouce et l'index et appuyer suffisamment fort pour qu'elle craque. Puis il aurait posé ses mains de géant sur son cou. Il l'aurait étranglé.

Les cous, c'est ce qu'il préfère. Leur pâleur et leur finesse l'obsède.
Mais il suffit d'un dos, d'une tête, d'une chevelure, d'un poignet pour que Evangelisto ait envie de tuer. Mais c'est plus que ça ! Ce sont ses poings et ses pieds qui mangent le colosse d'une violence primaire, bestiale. Il en aurait de la bave au gencives si il pouvait, dès qu'il le souhaite, dès qu'un mot le pique où une main le gêne, retourner son gigantesque poing d’airain contre l'arête d'un nez.

Il veut tellement frapper, et cogner, et casser, et briser, et écrabouiller, et fracasser que Evangelisto en gémit quand son ventre hurle famine mais que les oreilles du ciel demeurent sourdes pour lui. Sa frustration lui vient de sa mère qui lui a expliqué après un autre de ses éclats qu'il ne devait pas faire du mal aux gens, au risque d'avoir mal lui aussi.

Et la bête la plus sauvage se plie face aux sursauts lancinants de la douleur.

Alors Evangelisto garde sa violence pour les bêtes qui n'ont pas de bouche et pas de bâtons qui pourraient lui faire du mal. Il cogne dans le ventre. Il regarde les nuques des filles et des garçons, apprend le chemin que prennent leurs reins quand ils glissent devant lui, continue d'être un idiot. Il a tué deux de ses escargots, déjà. Il se retient, beaucoup, grogne dans ses entrailles.

Mais un jour, Evangelisto sera trop bête et sa violence trop forte pour qu'il ne puisse retenir son poing de s'abattre sur un crâne, et son coup sera si fort que ses rotules en grinceront.




*



Evangelisto, simple d'esprit, se moque des siècles abandonnés. Il ne comprend même pas l'idée de mort alors, l'idée d'histoire est un concept bien trop complexe pour lui.

Une femme hurlait.
Elle s'appelait Pierina. Elle était née et avait grandi chez les nomades où elle était tombée amoureuse de Temitope. Ensemble, ils avaient le cœur au bout des doigts à chaque fois qu'ils empoignaient les mains des leurs pour les aider. Pierina avait attendu un temps et beaucoup d'étreintes avant d'accepter d'avoir un enfant, puisqu'elle savait que de devenir mère lui volerai pour longtemps les versants des fouilles et la poussière des terrains empoisonnés. Mais elle aimait Temitope et Temitope l'aimait aussi fort en retour. Elle avait fini par accepter, certaine que le bonheur d'entendre les premiers murmures de son nourrisson soulèverai sur ses paupières des larmes salées de joie.

Elle avait eu si tort.

Pierina hurlait.
Les déchirement de sa gorge s'ourlaient d'une sueur sale et collante provoquée par l'effort de milliers d'heures et la chaleur angoissante de l'été. La toile carmin la protégeait à peine de l'astre qui semblait avoir concentré ses bras brûlants à embraser la tente poussiéreuse. Il cherchait la suffocation.

Il savait déjà, de là haut, qu'il fallait qu'il meure.

Le ventre de Pierina le savait aussi et luttait contre sa volonté. Il se contractait à revers, soulevant ses hoquet et ses larmes et parfois, son estomac crachait une bile d'or qui venait tapisser sa langue d'amertume. Pierina ne se laissait pas abattre, jurait, criait, vociférait, serrait de toutes ses forces de femme la main de son époux Temitope et alpaguait son ventre rond d'insultes et de supplications.

Mais son ventre savait déjà qu'il ne devait pas naître.

Pierina avait mal. Elle souffrait.
Comme toutes les femmes, elle était condamnée à enfanter dans la douleur ; mais comme elle serait la mère de cet enfant, elle devait souffrir plus que les autres. Ce n'était pas une vie qui sortait de ce ventre en déchirant toutes les parois sous ses mains gigantesques ; c'était un monstre.

Quand il parut, Pierina n'avait plus de couleur sur ses joues mais encore de la vie au bout de ses seins. Elle y pressa son enfant ; il lui pinça les mamelons à l'en faire couiner et, alors qu'elle caressait son crâne difforme avec toute la tendresse qu'on les mères qui viennent de donner naissance, elle baisa son front et pleura dans un souffle :

― Evangelisto.

Pierina aimait Evangelisto.
Il ne lui suffirait que de quelques heures pour que ses regards d'amour se muent en méfiance et ses sourires en tremblements de terreur.

Elle serrait pour la première fois son enfant et déjà, Pierina savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec Evangelisto.



*




Très vite, Evangelisto aspira tout ce qu'il y avait de bon, de solide et de fort sur le derme pâle de Pierina. Il vagissait le jour et la nuit, éclatant son thorax de cris qui relevaient du porc plus que de l'homme et épuisait sa mère en refusant la présence de son père. Chaque moitié d'heure il réclamait le sein si bien que Pierina avait la poitrine sèche et les joueuses creuses. Il pendait, insatiable, au bout de ses mamelons purpurins et dès qu'ils avaient l'audace de glissait hors de son gosier de géant, Evangelisto reprenait ses vociférations accusatrices et affamées.

Rien ne pouvait nourrir le monstre sinon le sacrifice de sa mère.

Temitope avait essayé plusieurs fois de séparer la femme de leur enfant. Au début, il le faisait avec des sourires tendres et patients, tendant ses mains abîmées sous les reins de Evangelisto pour l'amener contre sa poitrine velue. Mais jamais ses hurlements n'étaient plus féroces et agressifs que lorsque Temitope prenait son fils dans ses bras. Il en paniquait aussitôt, jetant à sa femme des œillades inquiètes, s'interrogeant sur une blessure, un mal qu'il aurait provoqué avec ses immenses mains d'ours. Evangelisto braillait, tapait de ses talons trop gros et de ses poings trop fermes pour un nourrisson de quelques jours. Temitope, effrayé, remettait l'enfant dans les bras de sa femme en ignorant le hoquet de désespoir qui soulevait ses clavicules. Il passait une main gênée dans sa nuque, incertain de ses compétences paternelles et retournait travailler. Evangelisto mordait le sein de Pierina et Pierina pleurait.

Un soir, pendant une minute de miracle durant laquelle Evangelisto s'était endormi, Pierina traîna l'arc de cercle de ses cernes jusqu'aux bras de son époux. Il lisait à la lueur d'une chandelle. Elle raffermit sa prise sur le châle autour de ses épaules avant de murmurer très bas, comme s'il était capable de les entendre :
― Temitope, il y a quelque chose qui ne va pas avec Evangelisto.
― Qu'est-ce que tu racontes, mon amour ?
Il s'était approché, avait noué ses deux grande mains d'homme honnête autour des épaules osseuse de sa femme. Il reconnaissait très peu ses nouvelles formes faméliques. Elle posa une main sur sa poitrine et récita rapidement :
― Temitope, il faut que tu m'écoutes. Il y a quelque chose qui ne va pas... La façon dont il me regarde...
― C'est un nourrisson, Pierina.
― Temitope tu dois me faire confiance... Il y a quelque chose... Il réclame tellement... Ses hurlements, ne les entends-tu pas ? Tu ne vas pas dire que tu ne ressens rien quand tu le prends dans tes bras, tu as vu comment il se comporte. Est-ce que les enfants de nos amis étaient comme ça, nourrissons ? Gémit-elle en une supplique silencieuse.
― Tout va bien aller ma chérie, ne t'en fais pas, conclu rapidement Temitope en baisant le front de son épouse. Ce n'est rien, tu ressens des peurs que ressentent beaucoup de femmes après l'enfantement, j'en suis sûr...

Pierina ne fut pas rassurée ce soir là mais elle ne pouvait pas non plus se résoudre à abandonner son enfant qui lui faisait si peur.
Parfois, elle songeait à le tuer.

Mais comme Pierina rapetissait, Evangelisto grandissait. Bientôt, une nouvelle malheureuse pour le monde mais heureuse pour Pierina vint éclairer ses sourires et ses joues de grès. Evangelisto avait un problème de croissance. Comparé à ses compagnons né à la même époque que lui, il n'avait pas la même habileté dans ses mots, ni la même intelligence qui luisait dans ses petits yeux bleus. Il était grand, gourd, avec le cou épais, des épaules de bœuf et le souffle d'un veau. Il gardait sa bouche entrouverte comme si sa lèvre supérieure était trop lourde pour s'accrocher à son visage et pas un mot encore n'était sorti de sa gorge animale. Il n'y avait pas de vie dans les cils translucides d'Evangelisto.

De soulagement, Pierina porta une main sur son cœur.
Son enfant était un imbécile, pas un monstre.

Elle pleura des averses et des tempêtes sur l'épaule de son fils alors qu'il n'avait que trois ans. Rien n'aurait pu la combler de joie que l'échappée de cette certitude qui avait tenaillé sa raison depuis que ses yeux d'or s'étaient posés sur les petits yeux vitreux de son enfant. Il ne serait jamais adroit, malin, débrouillard, talentueux, grand. Mais jamais, non plus, il ne serait l'abomination dont elle avait cauchemardé, paranoïaque, depuis qu'elle l'avait enfanté.

Elle le pressait de toute ses forces contre sa poitrine, coupable et désolée.

Elle n'avait aucune idée comme elle avait tort.





*




Les nomades voyageaient énormément et traversaient les foules comme les hommes l'histoire. Ils s'arrêtaient dans les trois grandes villes, parfois dans des recoins plus timides et croisaient des poignets chaleureux avec les sédentaires.

L'amour de Pierina et Temitope n'avait pas survécu à Evangelisto.
Ses braillements, la possessivité de sa mer, ses yeux bleus et vides, sa moue sans sourire eurent raison de Temitope qui, progressivement, se mit à fuir leur couchage d'abord, puis leur escargot ensuite. Il se noyait dans le travail, prétextant des expéditions, fouillant les sols à la recherche d'artefact dans l'espoir de ne pas avoir à croiser le regard désespéré de Pierina. Pourtant, il l'aimait encore, un peu.

Pierina avait compris que sa vie s'était stoppée au moment où Evangelisto avait dégagé sa grosse tête ronde de son sexe. Comme pour le lui prouver, il avait tout ravagé sur son passage, déchiquetant l'intérieur comme s'il s'agissait de sa propriété.

On lui avait appris, récemment, qu'elle ne pourrait plus avoir d'enfants.

Mais les mères ont la force du désespoir qui leur font tenir fermement le poignet de leur enfant, même si celui-ci les effraie, même si celui-ci les possède. A chacun de leur arrête dans une ville, Pierina attrapait les murmures d'oiseaux et les rumeurs glissées aux coins des ruelles. Elle cognait à la porte des guérisseurs et, mettant devant leur yeux le visage bouffi de Evangelisto, elle leur quémandait de le soignait.

― Est-ce que vous pouvez faire quelque chose pour mon enfant ?

Des mains vieilles, jeunes, des médecins, des charlatants, des bohémiennes soulevèrent le menton de Evangelisto et cherchèrent un peu d'intelligence derrière ses lourdes paupières. On annonçait à Pierina avec regret qu'on ne pouvait rien faire pour son état mental, sinon de le couver d'amour. Puis Pierina ajoutait au moment de partir, sa lèvre inférieure mordue, la gêne sur le coin de ses yeux :

― Et pour... l'autre chose ?

Quelle autre chose ? Lui répondait-on.
Puis elle secouait la tête, certains qu'ils ne comprendraient pas et ramenait son enfant dans la rue. Mais Pierina était une mère et Pierina savait ce qu'il se passait avec Evangelisto.

Et elle avait la certitude, le souffle court, lorsqu'elle baissait son regard vers son enfant et qu'il lui rendait ses deux globes vides, que lui aussi, savait.

Il parlait mal, mais dans l’inertie de son visage, elle pouvait y lire le murmure suivant : tu aurais dû me tuer quand tu le pouvais.




*




L'enfance d'Evangelisto fut jalonnée d'accidents que Pierina eut beaucoup de mal à effacer avec son affabilité bouffante. Si elle avait été la première à avoir compris que quelque chose n'allait pas avec son enfant, bientôt tout le groupe darda sur Evangelisto le dégoût que l'on réserve aux bêtes mutilées, mauvaises, charognardes.

Plusieurs fois, Evangelisto frappa les autres enfants de son âge. Toujours pour des raisons futiles et déraisonnables, des éclats de colères, des coups de sang qu'un enfant de huit ans ne devrait pas avoir. Il était si massif qu'il leur faisait mal. Devant les autres parents, Pierina excusait son enfant en mettant ses actes violents sur le compte de son imbécillité. Mais dans son cœur, elle savait qu'il y avait autre chose.

Elle le savait lorsqu'elle contemplait les yeux constamment secs de Evangelisto.
Elle le savait lorsqu'elle le surprit, un jour, en train de blesser un animal.
Elle le savait lorsqu'il plongeait ses yeux bleus sur la nuque d'une petite fille qui passait près de lui.
Elle le savait lorsqu'elle apercevait sa bouche s'entrouvrir sur la contemplation du jeu de deux de ses camarades.

Tous les accidents furent étouffés – les bousculades, les coups, les vociférations. Ceux avec les animaux, personne en dehors de Pierina ne s'en apercevait puisqu'elle était celle qui devait nettoyer ses atrocités. Mais un indicent plus grave qu'un autre survit lorsque Evangelisto avait seize ans.

A cet âge là, il était un homme.
Il était immense, titanesque. Blanc comme le sec mais solide et Royal comme une montagne. Son air bête lui donnait des airs terrifiants. Ses cils, inexistants, faisaient luire ses petits yeux bleus de nuisance. Ses mains étaient deux grimoire vides de caractères ; ses bras des cuisses de taureau ; sa poitrine, un plateau aride.

Une jeune fille l'avait approché de trop près et Evangelisto lui avait retourné une claque puissante sur le côté droit de sa tête. Elle en avait perdu l'audition de cette oreille. Maintenant qu'il était presque adulte, il n'aurait plus d'excuse. Pierina, toute petite face à l'immensité de son fils, lui avait pris les deux mains le soir dans leur escargot. Elle revenait d'une discussion avec les parents de la jeune fille qui étaient furieux. Pierina tremblait de tout son petit squelette.

Elle essaya de capter les yeux globuleux de son fils. Le désespoir hachurait ses mots.

― Evangelisto, tu m'écoutes ? S'il te plaît, écoute-moi. Il ne faut pas que tu frappes les gens, est-ce que tu comprends ? Est-ce que tu comprends, Evangelisto ?
Evangelisto secoua la tête à droite et à gauche, comme si un insecte lui dérangeait le cerveau. Il dit :
― Non. Non, je ne comprends pas.
― Evangelisto écoute-moi, écoute maman. Si tu ne t'arrêtes pas, si tu n'arrêtes pas de faire tes bêtises, tu vas finir par avoir des ennuis. On va finir par te tuer. Te tuer, Evangelisto. Est-ce que tu comprends ?

Bien sûr, il ne comprenait pas un concept aussi abstrait que la mort. Il dit non, secoua encore une fois la tête. Pierina prit une inspiration muette pour ne pas se disloquer :

― Evangelisto, Evangelisto... Dis-moi, est-ce que tu te rappelles, le jour où le doyen t'a donné des coups de ceinture dans le dos ? Dis-moi, tu t'en rappelles ?

Face à la remontée du souvenir, Evangelisto grogna. Ses gros poings se contractèrent et il gémit de fureur. D'un coup de tête, il pouvait casser les côtes de sa mère. Elle posa une main sur sa joue :

― Tu vois, tu te souviens. Ça faisait mal, et tu n'aimes pas quand tu as mal, n'est-ce pas ? Tu n'aimes pas avoir mal. Si tu continues de frapper les gens, Evangelisto, tu vas avoir très mal. Beaucoup, beaucoup plus mal que ça ! Tu vois, comme ça ? mima-t-elle en écartant ses deux bras autant que ses épaules chétives le pouvaient.

Evangelisto leva ses yeux creux vers sa mère et la peur blanchit son visage de buffle. Il hocha frénétiquement de la tête pour signaler qu'il avait compris. Pierina l'enlaça et le lova contre sa poitrine.

― Voilà mon fils, voilà. Tu as compris. Si tu frappes encore les gens, si tu essaies de les tuer, eux te tueront, et mourir, ça fait mal comme ça. Comme ça.




*




Lorsque Evangelisto eut vingt ans, Pierina mourut.
Un nomade eut pitié de lui et le prit en apprentissage quelques jours pour qu'il apprenne à user de son imbécillité pour faire rire les autres ; il devint clown.

Bien sûr, il ne pleura pas à l'enterrement de sa mère. Pourtant, elle était probablement la seule pour qui il ait ressenti quelque chose proche de l'amour ; une excroissance, un appendice d'attachement.

Evangelisto était incapable de se débrouiller totalement seul, si bien qu'il resta greffé comme un parasite aux errances du groupe principal des nomades. Il y accrochait sa carcasse sans y prendre garde, plus par habitude que véritable volonté. Il était difficile pour lui de réfléchir, de se projeter un pas en avant dans le temps, même s'il s'agissait de penser au repas du dîner.

Il y avait, dans son crâne, une cacophonie de violence.
Il y avait, dans ses poings, des spasmes d'obsession. Il y avait sur sa langue le goût des peaux salées et dans ses yeux le balancement des reins de la nomade qui circulait souvent à côté de lui. Il pensait souvent aux craquements que ferait son bassin si il l'écrasait entre ses mains ou alors il pensait à la nuque de l'homme, là bas, qui allumait un feu en se disant qu'il pouvait la rompre comme ceux des biches.

Parce qu'il en avait envie.
Parce qu'il en avait besoin.

Parce que Pierina ne s'était jamais trompé sur Evangelisto et qu'il existe des être qu'il aurait fallut tuer avant que leurs chevilles ne foule le monde.

Coucou alors je sais que le petit Evangelisto peut paraître un brin flippant raconté comme ça (même si vous ne voyez pas encore le pire) mais je vous jure que je le tiens bien et que moi je suis plus sympa que lui quand même. J'aime les pizzas et les kebabs, les meringues, le saucisson et les jus de fruits. J'aime les câlins, le fluffy, et en tant que 100ème membre officiel je propose que l'on m'intronise nouvelle divinité et je créerai Cutiteus, la terre des cuties (un câlin par entrée).
Zackary Wise
Zackary Wise
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Mer 27 Mai - 19:15
Alors rien que le début ... JE SUIS DÉJÀ ACHEVÉ ! Je veux être débile avec toi. Bienvenue mon petit clown ♥️ Bonne chance pour terminer ta fiche ! (dire que j'ai quitté mes révisions juste pour toi, je sais pas quoi dire à part que la faiblesse est mon prénom cry ) (ok j'y retourne parce que base de données me dit DELETE FROM depanneurs WHERE dep_id=5; ... Voilà, je retourne me jeter du haut de Internet Explorer)
Cain von Heimdall
Cain von Heimdall
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Mer 27 Mai - 19:17
BIENVENUE OFFICIELLEMENT ♥
Sache qu'on est marié depuis 2H
Love
Courage pour ta fiche ♥♥♥
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Mer 27 Mai - 19:54
Corazon for the win (on se lève tous pour Corazon) ♥
Ton personnage a l'air d'envoyer du pâté ; je pense que je vais finir fan.
Amour sur ta bouille et bienvenue ♥
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Mer 27 Mai - 21:37
comment tu nous fais du teasing sans pression
ça devrait être illégal et je pense même qu'on devrait t'interdire pour PERFECTION
Rhéa N. Tomeïn
Rhéa N. Tomeïn
Messages : 860
Date d'inscription : 14/05/2015
Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Mer 27 Mai - 22:57
Mais c'est qu'il a l'air tout mignon ton Evangelisto 8D
BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE ! Ta fiche est super jolie, j'adore ♥
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Mer 27 Mai - 23:29
Cyrus a écrit:
comment tu nous fais du teasing sans pression
ça devrait être illégal et je pense même qu'on devrait t'interdire pour PERFECTION
idk jappuie pas. mignon vient mon bruh on se sauce des morts love
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Jeu 28 Mai - 3:26
Mais vous êtes tellement adorables avec mon messages, dites bonjour à Evangelisto la flaque de guimauve.

Zack si tu veux qu'on soit débile ensemble ça me va, on va pouvoir s'échanger nos tuyaux 8). MERCI POUR LE BIENVENUE ♥. J'essaie de compléter au plus vite je sais que c'est pas cool de poster avec si peu d'informations ! (et je suis super honoré si tu as quitté tes révisions pour me souhaiter la bienvenue djskdjsldsds) (puis-je te remercier d'en t'offrant des coeurs ?) (j'attendrai ton autorisation)

MERCI OFFICIELLEMENT CAIN-WAIFU ♥
(et maintenant nous sommes mariés depuis 10h) (j'aime le début de notre idylle)
(va falloir discuter lune de miel)

Merci Aleksei ♥ ! Je suis heureux si le (maigre) (très maigre) début te plaît et j'espère que ce sera le cas pour la suite. I will do my best

Cyrus jtm

RHEA MERCI ♥ et oui n'est-ce pas qu'il est tout mignon hehe.
hehe.
he.
(surprise)

Requiem pardon mais j'ai pas pris mon décodeur aujourd'hui i do not understand.

Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Sam 30 Mai - 15:14
Bonjour je t'aime.

En plus tu suis le groupe principal c'est rare mais c'est bien parce que y a Heze et moi et qu'on le swag un peu.

Bon courage pour la fiche Evangelisto <3
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Sam 30 Mai - 22:55
Superbe fiche, je t'aime déjà ;A;
Hâte de voir la suiiite, Evangelisto semble être un personnage très intéressant rien qu'au portrait (8
Bienvenue chez nous ♥
Hestia Winkler
Hestia Winkler
Messages : 420
Date d'inscription : 18/05/2015
Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Jeu 4 Juin - 15:59
IT'S SO FLUFFY I'M GONNA DIIIIIIIIIIIIIIIIIIE
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Sam 13 Juin - 2:07
CROYEZ LE OU NON MAIS.
J'AI FINI MA FICHE.

BÊTE PRIMAIRE ♦ Giphy
(bon je sais que c'est pas l'endroit pour le dire mais je voulais répondre à vos messages fluffy et tout) (MON DIEU VOUS ÊTES TROP MIGNONS ET J'AI MIS TELLEMENT DE TEMPS SHAME ON ME)

Axel je t'aime (tu me veux toujours dans le groupe principal ? plz)
Alexius je t'aime et Hestia JTM. Voilà je vais signaler ma fiche adieu.
Cain von Heimdall
Cain von Heimdall
Messages : 522
Date d'inscription : 06/05/2015
Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Sam 13 Juin - 9:48
Ok well mon portable est pas d'accord pour c/c le code de validation donc j'éditerais & l'ajouterais plus tard & du coup : FELICITATION TU ES VALIDÉ

J'aime tellement Evangelisto omg; bon d'accord je le pensais pas aussi FLIPPANT (aka le "il a envie d'elle" (j'imagibais un truc mignon, mais en fait non)). Ta fiche est d'ailleurs super bien écrite elle se lit toute seule et y a des formulations de phrases super belle je jalouse bye. Maintenant, j'ai hate de voir ça inrp & TKT ON VA APPRENDRE A ENVANGESLISTO A AIMER SNIF. (d'ailleurs sa maman est genre trop attachante quand elle lui parle adieu)(enfin parlait)(rip)
BREF JE M'ATTARDE PAS BELLE FICHE , J'AJOUTE LE CODE DE VALIDATION PLUS TARD, LOVE & je cours mettre ta couleur !
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Sam 13 Juin - 12:26
Ohlalalala merci pour cette validation ultra rapide OMFG OMFG OMFG
Il va falloir que je te remercie en bonne et due forme aiden il rit comme u (c'était l'occasion de ressortir le smiley kinky)

PAS BESOIN DE CODE DE VALIDATION tkt on est nature ça pose pas de problème et, je sais que Evangelisto est pas très mignon mais promis je le tiens en laisse et puis si on lui apprend à aimer alors tout va bien (a).
MERCI ET LOVE PARTOUT handsome.
Invité
Invité
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Sam 13 Juin - 14:39
Tu et demandais si la suite allait me plaire ? BAH OMG OUIIIII
(J'adore ton style omg ! Need un rp et lien avec toi /Die)
BREF AMOUR SUR TOI
June Von Rosenbach
June Von Rosenbach
Messages : 344
Date d'inscription : 02/06/2015
Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le Sam 13 Juin - 15:08
J'attendais tellement la fin de cette fiche ♥ je l'ai dévoré, j'adooooooooore ton style de rp !
Et punaise, l'histoire m'a transporté o___o ; Je me suis même surprise à "approuver/comprendre" ce passage :

De soulagement, Pierina porta une main sur son cœur.
Son enfant était un imbécile, pas un monstre.


C'est déstabilisant, j'aime !
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Re: BÊTE PRIMAIRE ♦ écrit le

BÊTE PRIMAIRE ♦

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