Musique ▬ Tu étais définitivement partie. Partie sans dire un mot ; sans prévenir personne. Partie avant que tu ne tombes dans les bras de Morphée, comme tout être vivant sur Atlas. Laissant par ailleurs ton poste de stratège en chef de l'armée de Caelestis vide ; la reine était morte et tu ne comptais pas assister ce fameux nouveau roi. Tu n'as rien contre lui, mais finalement, tu ne regrettes pas ta décision d'être partie : tu veux mener ta propre vie, après tout il y a encore quelques mois tu étais encore au fond d'une cellule. Il faut bien que tu rattrapes six ans de ta vie en faisant quelque chose de… revigorant ! C'était l'occasion rêver et puis tu as toujours été comme ça Thaleia, même lorsque tu étais Généralissime, parfois tu te rendais sur Earthea afin de t'entraîner et simplement pour profiter de cet endroit. De toute façon, quand ils remarqueraient ta disparition, tu seras bien vite remplacer et considérer comme une renégate.

Cela dit, il se passe des choses plutôt intéressantes depuis que tu es partie, le couronnement du nouveau roi avait eu lieu et Okeanos qui déclare la guerre à Caelestis n'était presque pas une surprise. Les pauvres enfants des cieux, mais le couronnement était beaucoup trop calme pour qu'il ne se passe rien et que les autres nations restent calme relevait du miracle, c'était une occasion en or pour déclarer la guerre et ils l'ont fait. Mais ce n'est plus tes affaires, tu n'as jamais réellement porté ta propre nation dans ton cœur de toute façon, si on leur a déclaré la guerre c'est certainement pour une raison. Est-ce qu'on peut dire de toi que tu es une traître ? Probablement... Ils t'oublieront certainement, comme ils t'ont probablement oublié pendant six ans. Mis à part elle, celle qui a pu raccourcir ton temps passé en cellule mais qui se retrouve dorénavant six pieds sous terres... Tu ne voyais donc plus aucune raison de rester dans les cieux, ta place est sur terre et cela l’a toujours été.

Le froid de l'hiver te fait frissonner, tu peux apercevoir ton souffle chaud dans l'air, cela ayant créé comme une espèce de fumée légèrement opaque. Levant la tête vers le ciel, tu peux toujours voir ton fidèle Tlaloc volant au-dessus de toi ; cet oiseau majestueux que tu as pu dresser toi-même, même si entre- nous cela fut une rude épreuve où tu as failli y laisser ta vie de nombreuses fois, il fut ton pire ennemi devenu ton meilleur ami. Il avait dû se sentir si seul lorsque tu étais enfermé, tu ne pouvais plus aller le voir tous les jours, le nourrir et t'occuper de lui. Fort heureusement, il se portait bien, même si apparemment certains éleveurs ont perdu leur bras lorsqu'il voulait le nourrir : c'est bel et bien un rapace n'obéissant qu'à son maître.

La nuit était déjà tombé, enfin, elle ne tombe jamais à cet endroit, il fait toujours « nuit ». Ici, le soleil ne se lève et ne se couche jamais, on ne peut que simplement contempler ce ciel étoilé et il fallait que tu trouves un endroit où vous pourrez dormir à la belle étoile. Tu ignores s’il y a des bêtes féroces, mais si cet endroit accueille les peuples nomades, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Tu évites simplement de t’approcher trop du lieu où tous les nomades se retrouvent, tu ne comptes pas aller les voir. Tu n’es pas venue sur l’île des Constellations pour te faire marquer au fer rouge et tu ne souhaites pas être marqué, tu es libre de ta vie et de tes choix, tu ne veux pas dépendre de personnes qui ne te considéreront pas comme l’une des leurs.

Cependant, voilà que l'oiseau t'accompagnant se met à pousser un cri strident. Un vaisseau tente d'atterrir à une bonne grosse centaine de mètres plus loin. De ce que tu as pu apercevoir, il ressemble aux zippelins de Caelestis, mais... en plus petit. C’est toujours impressionnant ce genre d’engin, tu es déjà monté dans un lorsque la mère de Mihael s’était déplacé une fois, l’ancienne reine en somme. T'approchant alors de ce mystérieux véhicule volant, tu utilises avant un sifflet pour le rapace afin qu’il vole légèrement plus haut, lui faisant un signe en indiquant le ciel. Tirant la tête en arrière, tu sens la brise caresser tes joues et tu peux également admirer ce ciel étoilé ; tu ne t’imaginais pas voir autant d’étoiles dans le ciel un jour, c’est impressionnant, ce n’est pas le sommet d’Atlas pour rien, cet endroit est digne de son nom.

Mais tu ne restes pas là à observer le ciel étoilé, tu t’avances vers l’endroit où a atterrit le dirigeable… De loin, tu peux apercevoir une silhouette, si tu plisses les yeux tu peux même voir une chevelure assez claire et des formes féminines. Serait-ce elle qui a forcé l’atterrissage ? Tu l’ignores, mais tu avances tranquillement, tu veux voir cet engin de plus près. Tu es de nouveau curieuse, comme tu l’étais enfant, tu as l’impression de voir quelque chose de merveilleux ; tu es enthousiaste ; émerveillée pour pas grand-chose. Tu te fais la plus discrète possible, évitant de faire trop de bruit pour intrigué la demoiselle à la chevelure rosâtre. Tu te faufiles derrière l’engin, l’observant en tirant la tête en arrière pour mieux apercevoir ce qui se trouve sur le pont. Intriguée, tu souhaites aller voir, mais ce n’est peut-être pas très approprié, elle n’est sûrement pas seule. Cesse donc de te comporter comme une enfant émerveillé.

Tu souris, étant amusé par toi-même et tu te recules, mais le bruit d’un craquement de branche retentit après que tu aies marché dessus. Tirant une légère grimace,  tu entends la voix de la demoiselle qui demande s’il y a quelqu’un. Merde. Toi qui voulait être discrète, tu as finalement fais du bruit. Est-ce que tu restes cachée où tu es, ou bien te montres-tu … ? Tu ne risques rien de toute façon, tu as deux katanas à ta ceinture et en plus il y a le rapace juste au-dessus de toi. Sortant finalement de ta cachette, tu viens faire face à la jeune femme qui a une arme pointée vers toi. Eh bien, eh bien, quel drôle d’arme semblable à une épée.

« N’ayez craintes, je ne vous veux aucun mal. »

Comme si elle allait te croire sur parole. Ce serait bien pourtant, car après tout, oui, tu ne lui veux aucun mal, mais ce n’est pas plus mal si elle se méfie. Vaux mieux toujours avoir de la méfiance. Tournant la tête vers le vaisseau, un sourire se dessine sur tes lippes.

« J’ai aperçu cet engin atterrir non loin d’où j’étais et j’ai voulu venir voir ça d’un peu plus près, même si de base je cherchais un endroit où dormir pour mon Tlaloc et moi. » Un léger soupire s’échappe de tes lippes, indiquant alors le ciel de ton index pour montrer le rapace qui tourne en rond. Fermant doucement les paupières en allant près d’elle, tu te mets à ses côtés, posant ta main sur son arme pour la baisser en la fixant dorénavant dans les yeux.

« Réellement, je ne vous veux aucun mal. »

Tu n’en vois pas l’intérêt, car après tout, tu ne la connais pas. Glissant une main dans ta nuque, tu la masses doucement, tirant de nouveau la tête en arrière afin d’observer les étoiles.

« C’est étrange que cet endroit ne soit jamais éclairé par les rayons du soleil, est-ce que les dieux se réunissaient ici afin d’observer les constellations ? C’est plutôt paisible… »