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dry and dusty — axel

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dry and dusty — axel écrit le Mer 20 Mai - 22:41

never leave me walk close beside me
your hand my hand fits so easy



Cyrus avait beaucoup couru.
Il s'était perdu sous les ombres les plus vertes. Il avait fui la lumière et laissé la touffeur l'engloutir. Il s'était noyé dans les cris âpres des oiseaux et enseveli près des racines, les mains écorchées à force d'écarter les ramures. Il s'enfonçait toujours plus loin, là où le chemin de roche se faisait inextricable : Cyrus aimait cette grotte, car nulle part ailleurs il n'aurait pu entendre toute Earthea pulser si fort. Depuis la plante de ses pieds, son bruit lourd et vivant retentissait au travers de sa peau, ricochait dans sa poitrine, se perdait en soubresauts jusqu'aux bouts de ses mains.

Il était en son centre ! Il avançait bon train.
Il ne voyait plus grand-chose. La pénombre devenait si dense que plus rien ne pouvait se distinguer. Tout prenait des allures de spectres informes ; tant mieux, dans l'obscurité il s'était toujours mu à son aise. Il se sentait vivant. Il sentait son sang.

Après un moment à tâtonner dans ce camaïeu de bruns et de gris, Cyrus repéra enfin une embrasure. Ses yeux plissés s'irriguèrent doucement de lumière, et d'un pas furtif, il se hissa vers la sortie. Sur le chemin, aucun travers, à part peut-être une vilaine soif qui le tenait depuis déjà un bon bout du trajet.

L'antre s'élargissait pour repousser les hauteurs : plus de bas plafond, ce qui se profilait devant lui donnait corps au mot grandeur. Un dôme interminable, des arcades submergées de lierre, une lumière irréelle qui inondait les voûtes de pierre. Ce panorama s'esquissait en couleurs chatoyantes qui lui donnaient l'air d'un absurde petit pantomime égaré dans la verdure.

Cyrus, les bras écartés comme pour accueillir d'un beau geste le temple tout entier, n'avait même plus d'haleine à perdre : lorsqu'il vit la monumentale idole divine s'élever par dessus les arches, son souffle en fut tranché net.
Sa transe n'avait rien de spirituel, bien sûr - le mysticisme n'était pas ce qu'on pouvait nommer son domaine de prédilection. Mais il fallait s'accorder sur les faits : cette statue était un trésor de symétrie et d'architecture. Une pièce d'art pur qui chantait le transport des yeux.

L'explorateur repéra un énorme rocher sur lequel s'asseoir un instant pour contempler la sculpture, et ouvrir sa besace. Il n'y tenait plus, sa soif lui avait creusé la gorge : il lui fallait de l'eau s'il ne voulait pas tomber de déshydratation.

Fort malheureusement pour ses amygdales, Cyrus ne trouva d'ingurgitable, en fouissant longuement dans les profondeurs de ses bagages, qu'un énorme morceau de viande salée enroulée dans un torchon.

- Ah. Mince. J'ai dû oublier ma gourde.

Résigné, il éleva son visage desséché vers le halo de clarté qui provenait des ogives. C'était manifestement la lumière céleste.

- J'ai eu une bonne vie.

Avoir pour éternel tombeau le sanctuaire d'Earthea n'était pas forcément un déshonneur !

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Re: dry and dusty — axel écrit le Lun 25 Mai - 18:58

Je poussais un long soupir et passais la main sur mon front pour essuyer la sueur qui me brûlait les yeux. Malgré le bandeau de tissu qui retenait ma tignasse, des mèches trempées pendaient dans mon champ de vision. Je pouvais sentir la transpiration couler dans mon dos courbatu, la soif me creuser la gorge et ma tête était au bord de l'explosion. Il était grand temps de faire une pause.

L'eau tiède de ma gourde avait un goût incomparable, sublime, divin à mon palais desséché qui goûtait la poussière et la fatigue. Une fois ma soif étanchée, je retirais mon bandeau et attrapai une serviette dans mon sac pour éponger la sueur. Ah, qu'est-ce que je ne donnerai pas pour pouvoir enlever ma chemise ! Mais nous étions ici dans un Temple, et je ne pouvais décemment me déshabiller.

Je travaillais depuis les premières lueurs du jour dans un coin reculé du Temple dédié au dieu Earthea. J'avais été contacté par nos informateurs sur place, qui avaient mis à jour une stèle aux dimensions remarquables suite à un léger éboulement dans l'une des nombreuses galeries labyrinthiques serpentant autour du dôme principal. Devant le caractère exceptionnel de cette découverte, j'avais quitté précipitamment le groupe d'Heze pour procéder à une inspection. Hélas, pour l'instant, je n'avais rien fait d'autre que déblayer des gravats ! Le temps que j'arrive, un autre effondrement avait eu lieu et je n'avais d'autre choix de dégager le chemin pour pouvoir enfin jeter un œil à la ruine dont on m'avait vanté les qualités historiques.

- Je devrais vraiment faire plus de sport... murmurai-je en me laissant tomber par terre comme une loque lamentable.

J'avais l'impression d'avoir déplacé huit tonnes de rocher, ce qui d'ailleurs n'était pas si éloigné de la vérité. Je commençais enfin à voir le bout, mais mes membres criaient grâce. Je mâchonnais un bout de boeuf séché et croquais une pomme, appuyé contre une pierre moussue, fixant d'un regard haineux l'ouverture obstruée. Les inscriptions sur cette stèle avaient intérêt à se montrer à la hauteur de l'effort que je déployais pour les mettre à jour !

Un peu restauré par mon encas, je me relevais et m'étirais longuement. Le courage me manquait pour reprendre mon travail herculéen, aussi décidais-je de faire un tour avant de me remettre à l'ouvrage. Il serait idiot de ne pas apprécier la grandeur et la majesté des lieux ! J'époussetais ma tenue de travail, chargeais mon sac sur mes épaules et me mis en route. Grâce à mon sens de l'orientation et aux repères disposés à mon attention, je retrouvais vite la sortie du boyau tortueux et sombre, envahi par la végétation et les bris de statues. L'énergie de la terre pulsait tout autour de moi, en moi. Malgré tout, je me sentais toujours oppressé quand je me retrouvais dans des espaces confinés. J'avais tellement l'habitude du grand air ! C'est donc avec soulagement qu'au détour d'un coude je débouchais dans la salle principale à la voûte culminante.

La statue du Dieu se dressait là, vertigineuse, écrasante, au milieu des blocs de granit et des herbes folles. Impossible de ne pas s'arrêter pour se recueillir au pied de cette prouesse architecturale, surtout pour nous autres amateurs d'archéologie. Je m'avançais avec respect quand un bruit attira mon attention. Tiens donc, moi qui pensais être seul ici... Je fis quelques pas de plus et mon visage s'illumina d'un grand sourire.

- Ah. Mince. J'ai dû oublier ma gourde... J'ai eu une bonne vie.
- Quel mélodrame ! Mais je ne peux te contredire. Toutefois, tu m'excuseras de te sauver la vie, mon cher Cyrus.

C'était bien lui, mon camarade à tête de mort, le Chef Explorateur en personne. Que venait-il faire ici ? Avait-il été lui aussi prévenu de la découverte à qui l'on devait ma propre présence ? Je m'avançais vers lui et lui tendis ma gourde.

- Quel bon vent t'amène ? Je suis tellement content de te voir ! Nos rencontres sont bien trop rares à mon goût, Heze lui-même commence à se plaindre de ton absence. Dis-moi tout !
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Re: dry and dusty — axel écrit le Lun 25 Mai - 23:21

no tomorrow let us stop here
we did some great things didn't we ?



- Quel mélodrame ! Mais je ne peux te contredire. Toutefois, tu m'excuseras de te sauver la vie, mon cher Cyrus.

Une voix familière s'éleva dans l'air sec et en atténua la chaleur. Ah ! Comme il pouvait boire ces paroles plus rafraîchissantes encore que l'onde vue en rêve ! Axel n'aurait pas su arriver à point plus nommé, et si Cyrus n'avait pas été dans cet état avancé de dessèchement, il aurait pris moins de plaisir à voir sa gourde que son visage. Sans un mot de salut - mais avec un cri rauque - il s'en empara précipitamment, à la manière du garnement qui retrouve enfin un jouet convoité, et vampirisa le goulot pour épuiser toute la gourde d'un trait.

Avec un air de délivrance, l'homme se laissa basculer en arrière, terre brûlée fraîchement irriguée qu'il était. La vie humaine était décidément tristement inféodée à ses besoins primitifs. Combien aurait-il aimé se désolidariser de son enveloppe de chair pour devenir un pur esprit, détaché des considérations terrestres ! Il se sentait en tous cas fort dépourvu d'avoir commis une erreur aussi dramatique que celle-ci, digne d'un petit découvreur novice. Cyrus se demandait encore pourquoi parmi certains voyageurs solitaires, il était considéré comme rien de moins qu'une imposture, mais la réponse pendait pourtant au bout de son nez poudré de noir. Enfin - ce n'était pas comme s'il prêtait crédit aux racontars.

Sa soif étanchée, le chef explorateur daigna enfin reprendre contenance et put écouter Axel discourir sans craindre de défaillir.

- Quel bon vent t'amène ? Je suis tellement content de te voir ! Nos rencontres sont bien trop rares à mon goût, Heze lui-même commence à se plaindre de ton absence. Dis-moi tout !

Tout sourire, Cyrus s'assit tranquillement en tailleur, et s'adressa à son ami et sauveur en ces termes à grand renfort de gestes grandiloquents.

- Content, tu ne peux pas l'être plus que moi, sois-en sûr. Merci de m'avoir soustrait à une agonie certaine !! Je sais que je le dis toujours, mais la mort m'en est témoin, je te revaudrai ça ! Il fallait dire qu'Axel l'avait déjà tiré, à bien des reprises, de plus d'un mauvais pas ; son palmarès ne faisait d'ailleurs que s'agrandir. Figure-toi que je suis en plein pèlerinage. Heze ne sera pas déçu à mon retour : je compte faire le tour des domaines d'Atlas et passer chacun de ses temples au peigne fin. Tu vois, je suis toujours venu en touriste, mais aujourd'hui, c'est différent !

D'une vive impulsion, le nomade se mit debout, le sol aride craquant sous ses pieds. Il éleva les bras au-dessus de sa tête, fit un instant volte-face vers la colossale idole qui s'élevait un peu plus loin devant eux, et le crâne peinturluré sur son visage s'anima d'un aplomb qui s'ignorait candidement.

- Aujourd'hui, j'escalade cette statue !

Le ton était martial, puissant, enflammé. Pas une once d'irrésolution alors qu'il serrait fermement ses poings, visiblement peu au fait du caractère farfelu de ses paroles. Cyrus avait ceci de très drôle qu'il ne plaisantait jamais, ou bien quand il ne le fallait pas : il était pour lui absolument exclu que quiconque puisse l'empêcher de mettre à exécution ce qui sonnerait, aux oreilles de n'importe quel habitant d'Earthea, comme un retentissant blasphème. Il n'avait pas le moins du monde envisagé cette possibilité. S'il gravissait cette immense sculpture, peut-être découvrirait-il sur son flanc ou au sommet de son crâne une inscription gravée, un signe, un indice, quelque chose de grandiose sur les Siècles oubliés.

Sa longue tunique flottait, comme le drap fantomatique d'un revenant, tout autour de son corps décharné. De nouveau très serein, il posa une main fort abîmée par le voyage sur l'épaule de l'archéologue.

- Voilà le vent qui m'amène. Et toi ? J'ai entendu parler en chemin de quelques accidents topographiques dans le coin, tu viens compter les cailloux ?

Compter les cailloux n'avait aucune nature de moquerie dans les pensées de Cyrus, lui que le travail titanesque de son comparse impressionnait tant.

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Re: dry and dusty — axel écrit le Lun 1 Juin - 20:45

Cyrus devait être considérablement assoiffé à voir la voracité avec laquelle il vida ma gourde, sans même s'arrêter pour reprendre son souffle. Cela m'étonnait fort de sa part : n'avait-il pas pensé à emporter avec lui de l'eau ? Je l'avais connu plus prudent. J'attendis avec patience qu'il achève de se désaltérer, ne comprenant que trop bien à quel point cette eau tiède au vague goût de rouille était à présent, pour son gosier asséché, le plus divin des nectars.

Enfin apaisé, il se laissa basculer en arrière, ce qui me fit rire malgré moi. Vraiment, il agissait dans la vie comme sur les planches d'un théâtre. Toutes ses réactions étaient caricaturées, amplifiées, la tristesse était désespoir insondable et la joie une explosion de gaîté et d'énergie. Avec Cyrus, pas de faux-semblant, de retenue, de demi-mesure. C'était rafraîchissant et si différent de ma propre manière de me comporter !

- Content, tu ne peux pas l'être plus que moi, sois-en sûr. Merci de m'avoir soustrait à une agonie certaine !! Je sais que je le dis toujours, mais la mort m'en est témoin, je te revaudrai ça ! Figure-toi que je suis en plein pèlerinage. Heze ne sera pas déçu à mon retour : je compte faire le tour des domaines d'Atlas et passer chacun de ses temples au peigne fin. Tu vois, je suis toujours venu en touriste, mais aujourd'hui, c'est différent !... Aujourd'hui, j'escalade cette statue !

Par un mystérieux procédé qui allait à l'encontre des lois de la physique, l'eau venait de faire s'enflammer mon ami, qui de moribond était devenu hyperactif. Habitué à ses grandes déclarations et sachant à quel point il était sérieux, je tentais de le dissuader de commettre un tel impair : certes, la statue colossale cachait peut-être des secrets, mais nous ne pouvions pas nous permettre un tel sacrilège. Le soutien d'Earthea était précieux et un accident diplomatique de ce genre compromettrait grandement notre collaboration. Mais fidèle à lui-même, Cyrus s'apaisa avant même que je ne puisse formuler mon objection. Posant une main sur mon épaule, il me demanda ce qui m'avait conduit ici.

- Compter les cailloux, ce n'est pas peu dire ! Si tu savais ! On m'a vendu du rêve, une stèle inconnue couverte de dessins et d'inscriptions, j'ai quitté la campement en hâte pour cela et depuis ce matin, qu'est-ce que je fais ? Je déblaye, je déblaye... Dure vie que celle que nous menons, mon brave ! répondis-je en souriant, préférant tourner tout ceci à la plaisanterie. Après tout, rien de grave ne s'était passé.

Mais déjà mon regard se posait sur les mains de Cyrus, couvertes d'écorchures et de contusions, sèches et irritées. Avec un froncement de sourcil je les pris entre les miennes pour les examiner de plus près.

- Vraiment, tu es incorrigible... Regarde-moi ça, regarde un peu l'état de tes mains ! Que ferais-tu sans elles ? Prends un peu soin de toi, voyons. Je n'ose imaginer l'état de tes pieds. Tu me feras le plaisir de t'arrêter au marché pour te procurer des pommades et des onguents et surtout de les utiliser ou tu vas finir par le regretter. Allons, laisse un peu la statue en paix et viens avec moi ! À défaut de m'aider à compter les cailloux, tu me tiendras compagnie. Ta discussion me manque cruellement.
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Re: dry and dusty — axel écrit le Lun 15 Juin - 23:08

dry and dusty
i am a capsule of energy



- Compter les cailloux, ce n'est pas peu dire ! Si tu savais ! On m'a vendu du rêve, une stèle inconnue couverte de dessins et d'inscriptions, j'ai quitté la campement en hâte pour cela et depuis ce matin, qu'est-ce que je fais ? Je déblaye, je déblaye... Dure vie que celle que nous menons, mon brave !

- Un stèle inconnue ?! Que ne me l'a t-on dit plus tôt ?

Ses ambitions premières s'éclipsaient bien assez tôt et s'entortillaient au fond de lui à la manière de couleuvres. Du terreau trop fertile de tous ses projets ressortaient des idées nouvelles, plus grandioses encore, plus fourmillantes, avec des appendices tentaculaires ; au moins autant que ses mains qui s'étendaient sur les épaules de son camarade pour les secouer vigoureusement. Cyrus ne savait pas qu'il ne savait plus où donner de la tête. Il ignorait presque l'imposante phase de travail, comme un bloc de roche à dégrossir, avant d'arriver aux hypothétiques diaprures d'un joyau. Le nomade n'entrevoyait de ses péripéties que le résultat rutilant - il était bien impensable que celui-ci ne soit pas à la hauteur de ses espérances.

Axel profitait que les étoiles dans les yeux de Cyrus se dissolvent sous la chaleur de ses propres rêves farfelus pour s'emparer de ses mains brûlées par le voyage.

- Vraiment, tu es incorrigible... Regarde-moi ça, regarde un peu l'état de tes mains ! Que ferais-tu sans elles ? Prends un peu soin de toi, voyons. Je n'ose imaginer l'état de tes pieds. Tu me feras le plaisir de t'arrêter au marché pour te procurer des pommades et des onguents et surtout de les utiliser ou tu vas finir par le regretter. Allons, laisse un peu la statue en paix et viens avec moi ! À défaut de m'aider à compter les cailloux, tu me tiendras compagnie. Ta discussion me manque cruellement.

Ses mains ? Oh, et ses pieds... Ah, la statue ! Le regard du chef explorateur se porta successivement sur chacun de ces éléments, énoncés par son ami, avant de briller avec force lorsqu'il ricocha sur l'idole rituelle. Mais oui, oui, avant toute chose il devait absolument empoigner pieux et maillets, et partir à l'assaut de cette alléchante épreuve ! Il s'était planté cette idée dans les abysses du crâne trop profondément pour abandonner, c'était vrai. Mais cette histoire de stèle était une bien belle occasion elle aussi. De tout ce qu'Axel pouvait bien lui avoir raconté, l'inattentif invétéré n'avait absolument pas relevé le sujet principal, soit le piètre état de ses membres de locomotion et de préhension. Il fallait dire que ses crevasses et ecchymoses n'avaient rien de très passionnant.

- Bah ! Quelle importance ? La peau, ça guérit, ça repousse, ça se régénère ! Si on me coupe les mains, je me servirai de mes jambes, et si on me coupe les jambes, je me traînerais par terre. Par contre, si on me tranche la gorge... et bien je ne sais pas trop quelle option il me reste, mais... oh, je trouverais bien ! Annie doit avoir des élixirs de résurrection dans sa besace, à n'en pas douter !

Le ton était guilleret, plein d'un entrain sûrement puisé dans les éclaboussures d'or qui se déversaient sous les arcades. La lumière ici était d'une beauté saisissante, et comme les ramures d'une plante au soleil, Cyrus se revigorait sous la lourde chaleur qui couvait l'espace. S'il continuait ainsi à s'épancher en paroles et en gesticulations, la soif ne tarderait pas à le cueillir de nouveau.
Un sourire s'étira sur ses lèvres noires blanches.

- Allons, tu me connais, je passe peut-être pour écervelé auprès des novices, mais Grave-Roche sait toute ma détermination. Je te le dis encore : j'escaladerai cette statue aujourd'hui ! Enfin, si tu tiens à un brin de causette avec le pauvre hère que je suis, comment t'en dispenser ? Tu m'as sauvé la couenne et je te dois bien ça.

Non pas que c'était la première ou la dernière fois, gageons-le.
Cyrus prit aussitôt le pas sur son comparse et se mit à marcher au devant de lui, visiblement peu disposé à rester hiératique. Il avait des yeux partout, un souffle pour chaque seconde, un vif intérêt pour chaque pierre, un pas pour chaque centimètre de poussière.

- Alors, alors, qu'as-tu à me raconter, qu'as-tu découvert, qu'as-tu vu, est-ce que tu tiens de nouvelles pistes, de nouvelles trouvailles ? Tu as fait de nouvelles rencontres, noué de nouvelles amitiés, vu de nouveaux endroits ? Des choses importantes à me confier, des secrets, des histoires, des anecdotes ? Est-ce que je pose trop de questions ? Je me tais, d'accord, je te laisse parler.

Cyrus s'immobilisa soudainement, arrêtant sa course vagabonde vers on ne savait trop où. Il trouva du coin de l'oeil une nouvelle pierre plate, aussi lisse et noire que de l'ardoise, où poser son séant et s'asseoir sagement en tailleur face à Axel. Il déployait beaucoup d'énergie afin de ne pas trépigner.

- Allez, allez, raconte ! Moi j'ai plein de choses à te dire.

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Re: dry and dusty — axel écrit le

dry and dusty — axel

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