Et tu l'as frappé.
Sans préavis, sans même faire le moindre bruit, son poing a tout de suite embrassé le visage de ce type que beaucoup juge comme étant un énergumène. S'approcher, tapoter l'épaule et direct crochet du droit en guise de bonsoir. D'un côté, nombreux seront sans doute les personnes à lui fournir une médaille, tant cet individu semble être indésirable partout où il passe, mais d'un autre...
Pourquoi ?

Ce n'était pas réellement ce qu'il désirait, en fait. C'est absurde de dire ça, maintenant que le mal est fait et sans nul doute qu'aucune excuse ne sera acceptée. Donc ne songe même pas à la possibilité d'essayer, cela risque de conduire à une joute verbale inutile. Encore une fois, Wade fait le contraire de ce qu'il pense. Ou alors, il agit de manière extrême. Néanmoins, il reste planté là, fixant l'homme que son poing venait de frapper.
Bêtement.

« ... Hm. »

Dans sa tenue de garde, armé de son katana, on pourrait simplement croire à un règlement de compte. Mais non, non. Wade n'est pas comme ça, Wade n'est pas méchant - il n'est pas gentil non plus - et ...
À quoi bon.

La violence n'est pas une option primaire et c'est sans aucune hésitation qu'il s'est déjà préparé à en subir les conséquences. Mais pire encore ; il dégaine. Sans savoir pourquoi. Il dégaine son arme, toujours sans rien dire, sans quitter l'étranger agaçant des yeux. L'agresser dans la ruelle pacificus, quelle belle ironie ... Et juste attendre une quelconque réaction, toujours en silence. Tandis que son crâne répète sans cesse la question habituelle.
Pourquoi ?

« C'est ta nouvelle façon de me saluer, Hazel ? »

C'est vrai ça, c'est ta nouvelle façon ? Ou est-ce une façon nouvellement créée spécialement pour lui ?
Simplement, pourquoi.
Ce mot composé de deux autres est typiquement ancré dans son crâne et revient souvent, à chaque fois qu'il fait un acte quelconque. Il se demande lui-même pourquoi il a frappé ce type qui n'a encore rien fait d'alarmant ... Du moins pour l'instant. Peut-on dire qu'il a simplement agit par précaution ? Non, ça serait une excuse facile. La vérité est la suivante ; tu voulais juste le frapper, parce que l'envie se faisait sentir.
Les motifs ?

Il est libre. Et pas lui.
Quand bien même il peut démissionner, quand bien même il peut simplement demander à être muté ailleurs. Il ne peut tout simplement pas, parce que sa famille ne lui permettrait pas. Pour sûr et à l'heure actuelle : c'est une affaire qui ne regarde que lui. Néanmoins ... À force de garder le chien attaché et de le provoquer, il finira par mordre.
Et se faire mordre.

« Ca, c'est histoire de te saluer de la même façon. Je pense pas avoir fait de connerie ou quoi que ce soit aujourd'hui. »

Trop perdu dans ses pensés, il ne l'a pas vu arrivé.
C'est bien mérité.

Ça l'a surtout aidé à revenir sur terre et à se rendre compte de l'erreur de son geste.
Un ennemi, hein ? Pas besoin d'être un lynx pour remarquer que cet homme était prêt à dégainer si jamais quoique ce soit fut tenté. Soit mon petit, soit. Dégaine si l'envie te prend, mais sache juste qu'un meurtre dans la capitale de la justice est quelque chose qui se paie de manière assez lourde ... Surtout pour une personne qui n'est pas originaire d'ici.
Selon lui.

« Maintenant que j'ai ton attention. » Ou comment camoufler sa pulsion soudaine, oui. « Répond juste à ma question ; pourquoi ? »

Voilà, allons droit au but, tout en essuyant le sang qui coule de sa lèvre inférieure.
Pourquoi se battre, alors que le moindre faux pas est interdit dans un endroit aussi ... Carré. Aussi stricte, limite étouffant. Tu le sais, hein Zackary ? Que cet endroit n'est clairement pas fait pour un animal sauvage pour toi.
Dans ce cas...

« Tu n'es pas le bienvenue, tu n'es pas apprécié et pourtant tu viens tous les jours. » Un haussement d'épaules, l'air nonchalant. « Alors, pourquoi tu viens ? »

Attendons, nous parlons de Zackary.
Et il y a une chance sur deux qu'il sort une excuse totalement bidon, voir même pas complètement sincère. Ou alors accompagné d'une plaisanterie à la con... Oui, faut l'avouer, Hazel possède la fâcheuse manie de prêter une attention particulière aux gens qui l'entourent, parce que le monde manque cruellement des gens comme lui. Sans oublier cette pointe de jalousie qu'il dissimule au fond de lui, à s'en crever l'ego.
Mais il veut surtout comprendre.

Parce qu'à force d'avancer, l'humanité a cruellement oublié ce simple principe qui fait que tout peut changer et parfois, s'arranger.
Comprendre.