Attentif – bon vivant – sympathique – perfectionniste – maladroit avec les mots – handicapé sentimental – autonome – stalker – donne trop et ne prend pas assez.

Jensen aime qu'on l'appelle par son nom de famille, ça le rend fier d'être rattaché à quelque chose de plus grand que ce qu'il est, parce qu'il est un Jensen, cartographe comme ses parents et ses grands parents (et n'allons pas plus loin) avant lui. Avec seulement son nom, il pose les choses, montre que son but n'a rien de personnel, mais tout de collectif. Son rêve c'est celui que sa famille a toujours eu et que ses enfants auront, il en est certain. Il veut cartographier tout Atlas, d'Earthea à Caelestis et même aller plus loin ; et c'est normal.

Son rêve est beau et quasiment impossible, vu l'état d'Atlas, mais pas complètement irréel. Jensen est doué dans son travail, il contrôle son corps parfaitement lorsqu'il se penche sur une carte, immobile. Son trait est toujours net et certain, lisse ; sa main ne tremble pas, ses yeux sont grands ouverts. Il retient sa respiration et trace. Évidemment, ce n'est pas parfait. Il est obligé de revenir encore et encore sur ses esquisses pour être sûr des échelles, du volumes et tout ces petits détails inutiles dont il ne connait pas l'usage, mais qu'il s'accroche à retranscrire. Parce que ce pauvre trentenaire a un défaut de taille : il est perfectionniste. Il ne fait jamais assez, jamais comme il faut, et bien que dans la vie de tous les jours ça n'est pas vraiment visible, dans son travail c'est une torture. Il prend les compliments sur son travail avec le sourire, mais son regard voit déjà tous les défauts et tout ce qui fait que sa carte n'est pas à la hauteur de ce qu'il voudrait (et ce qu'il veut, c'est complètement hors de porté. Il idéalise tellement les travaux de ses parents que jamais il n'arrivera à être satisfait, mais bon, il aime être plié en deux à dessiner, alors ça compense.)

Mais Leo ne vit pas que pour son travail, il vit aussi pour les autres, ses amis et toute cette troupe de nomade. Avoir passé plus de cinq ans collé au chef fait qu'il regarde le groupe comme une famille, comme les siens qu'il faut protéger. Il est donc très protecteur, mais aussi assez ferme parce qu'il sait que la liberté n'est bonne que si on suit certaines règles (comme ne pas tuer son voisin, ce serait gentil). Bref, il fait usage d'une autorité qu'il n'a pas vraiment en titre, mais bon, avec sa carrure, son sourire et son caractère bon vivant, ça passe comme si de rien n'était.
Jensen s'énerve rarement, il est même plutôt patient et à l'écoute, plus avide de comprendre pour temporiser un problème que de se casser une dent en tapant dans le tas. Mais il n'est pas non plus très fin, plutôt brutal et maladroit dans ses mots et gestes. Ça le met toujours très mal à l'aise lorsqu'on se confie à lui parce qu'il a toujours l'impression de ne rien dire comme il faut, c'est pour ça qu'il pose plus de question qu'il ne donne de solution... malgré tout, il préfère être là que laisser un ami seul à pleurer sur son sort.

Jensen est sympathique, il est difficile de ne pas l'apprécier ou de lui reprocher quelque chose trop longtemps, tout simplement parce qu'il sait reconnaître ses erreurs et qu'il a un sourire naturel et honnête. Il aime son travail, aime sa vie et le voyage. Il n'aime pas vraiment partager ses émotions ou parler de lui, ça le gêne et il est gauche avec ce qu'il ressent, mais il sait s'intéresser aux autres, même s'il se méfie ouvertement des nouveaux nomades (alors qu'il accroche bien avec tout le monde dans les nations...).

Enfin, tout cela pour dire que Leo est banal et que dans un sens ça l'a un peu frustré quand il s'est rendu compte, lors de son trente-et-unième anniversaire, qu'il n'était jamais parti seul, qu'il avait suivi la route de ses parents et que de lui-même il n'avait pas fait grand chose. Parfois, il se demande à quel moment il a commencé à avoir peur.

C'est ridicule de croire que tout va bien maintenant que les siècles abandonnés sont terminés, maintenant qu'ils sont oubliés, maintenant qu'on croit que ce serait une bonne chose de se souvenir.
Quatre nations ? Des technologies extraordinaires, des îles dans le ciel, toutes ses choses font partis d'Atlas ; elles sont là depuis toujours et Jensen ne les a jamais regardé avec admiration, mais plus... comme si c'était normal, parce qu'il est né au milieu de tout ça. Et il aime ce monde, cassé comme il est. Il l'aime parce que l'inconnu est à un pas de lui et qu'il n'a pas besoin d'y aller seul. Jensen est un solitaire, sans en être un. Son père était un peu comme lui : il aimait être seul pour travailler, lire ou tout autre chose, mais ce qu'il préférait le plus c'était savoir que dans les pièces voisines il y avait sa famille, qu'à côté de lui il y avait la femme qu'il aimait.
Les parents de Jensen sortent presque d'une histoire pour enfant. Tous deux sont des nomades de naissance, nés les pieds sur le sol, la tête levée vers le ciel et déjà entrain d'avancer. Ils ont grandis ensemble, proches, trop proches et puis, un jour, madame Jensen a pris les choses en main et a poussé monsieur à ouvrir les yeux. Ils étaient déjà tellement proche que rien ne changea, hormis qu'ils vivaient dorénavant dans le même escargot. Leo est arrivé neuf mois et demi après, brutalement, il lui avait pourtant pris du temps à se décider à sortir. Il fut un bébé, puis un enfant assez gentil, mais maladroit ; il avait beaucoup d'ami, beaucoup trop, c'était un calvaire de voir tous les enfants qu'invitait Leo. Il s'attachait très vite et donnait tellement avec un grand sourire, c'était si facile, si naturel pour lui qu'on le laissait faire. Il n'avait rien qui l'arrêtait, sa curiosité l'emmenait à courir seul ou avec des amis un peu partout jusqu'à se perdre puis retrouver son chemin – ou être retrouvé. Dès qu'il sut tenir un crayon, il se mit à tracer, à imiter son père qui travaillait toujours au milieu de la pièce dans l'escargot. Il aimait dessiner, il aimait comprendre, il avait la fibre des cartographes dans son sang.
Et puis, vers ses onze ans, Leo vit le ventre de sa mère gonfler et gonfler et gonfler ! Leo avait peur qu'elle n'explose, mais ça n'arriva pas, non, à la place il se dégonfla après avoir laisser sortir un petit être pas très beau. Leo avait été présent lors de la naissance, parce que son père avait paniqué, que la vieille sage femme était occupée et que son apprentie ne savait pas quoi faire. Alors, lui, le tout petit garçon était resté là à tenir la main de sa mère en priant pour que son petit frère ou sa petite sœur soit gentil et ne casse pas sa maman. Il ne la cassa pas, mais quand il arriva au monde, le frère de Leo était déjà brisé comme le joli monde où ils vivaient tous. Il mourut trois jours après ; c'est long trois jours.
Leo ne changea pas vraiment après ça, sa mère s'en inquiéta, son père aussi. Mais il n'y avait pas grand chose à dire, pas grand chose à faire, c'était la vie et parfois, un bébé, ça naît cassé trop loin de toute forme de civilisation pour être sauvé. Il n'avait même pas de nom, comment voulez-vous pouvoir en parler alors ? Peu à peu, ce frère sans nom devint un tabou chez les Jensen et, en soi, c'était très bien comme ça.

Leo grandit, devint plus expérimenté, plus avide de bien faire. Il devint un homme, fit des missions, jamais seul, mais ça fait grandir quand même. Il tomba amoureux, ou alors était-ce seulement de l'amitié ? Il ne savait pas vraiment. Il voulait avoir ce que ses parents partageaient, mais... ce n'était pas si facile que ça à trouver. Et puis, un jour, après deux ans de totale absence, Heze revint. Leo était déjà cartographe, il suivait déjà le groupe principal des nomades, alors ce fut normal qu'il se rapproche du nouveau chef, qu'il s'intéresse à ses voyages et qu'il lève les yeux au ciel face à son sale caractère. C'était naturel.
Jensen ne fit pas vraiment attention à la manière dont il s'attachait à Heze, il appréciait juste le chef. Il l'appréciait beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais Jen n'a jamais été homme à faire face à ses sentiments, alors il fit comme si de rien n'était, comme si c'était normal qu'il reste auprès d'Heze quand ses parents lui proposèrent un voyage en famille, comme si c'était normal de rester dans le groupe principal quand ils ne revinrent pas à la date prévu, ni l'année d'après, ni celle d'encore après.
Jensen s'inquiète, Jensen les cherche et pourtant, il est toujours au côté d'Heze. Il n'est pas résigné, mais il se rend compte que bientôt cela fera trois ans qu'ils sont partis ; c'est long trois ans.

Gosh d'habitude il y a des questions faciles à répondre dans cette partie. Qu'est-ce qu'on raconte là ? Arg. J'aime votre fo, il est beau et on me l'a gentiment bien vendu (et puis Jensen.)(non sérieusement. C'était un signe ce nom.)(privatejokeavecmoimêmebonjour). BREF. Euh, s'il y a quoique ce soit dites moi .