keen to the scent, the hunt is my muse ▬ hestia écrit le Sam 26 Déc - 23:07
Le crépuscule, l'aurore, la nuit ou le jour, c'était le seul lieu où ces notions s'estompaient, la seule place où tu te considérais comme chez toi. Une île où l'obscurité n'était qu'éternité, un refuge libéré de toutes oppressions, de tous fardeaux liés aux dieux. Il n'y avait qu'un mot pour qualifié cette place, qu'une seule et unique palabre digne de décrire cette nature, liberté. De simples étoiles qui ne te lasseront jamais en cet endroit perdu hors du temps c'est ainsi que tu t'y étais retrouvé en guise de simple et unique refuge entre deux de tes périples.
Un semblant de repos c'est ce qui t'attendait, ce que tu recherchais depuis si longtemps alors que tu vagabondais en cette forêt sous la vigilance des astres nocturnes. Tes pas s’enchaînant alors que tu décrivais la végétation, gravant une nouvelle fois en ta mémoire cette place maintes et maintes fois arpenté guidant de par ses sangles la brave bête qui te servait de monture, tout ceci n'était que déjà vu, une escapade répété tant de fois au cours de ton existence sans pour autant te lasser. Tu n'avais tardé à retrouvé ton havre de paix au fur et à mesure de ta marche.
Tu te tenais donc là, face à cette étendue limpide, eau cristalline ayant creusée la terre en un singulier bassin. Tu avais bien rapidement ordonné à ta bête de s'arrêter, l'invitant selon son envie à se désaltérer. Tu pris place non loin de ce flot, un simple geste te séparant du précieux liquide c'est alors que l'hémoglobine vint se marier à la candeur nocturne de cette place. Remontant doucement mais sûrement l'une de tes manches pour laisser apparaître une blessure encore récente offerte par l'une des nombreuses créatures que tu avais croisé durant l'un de tes voyages. Tu t'étais empressé de t'assurer que tes quelques soins faisaient leur effet à défaut de pouvoir rejoindre Earthea actuellement. Fil traversant la chair, liant les lambeaux afin de faciliter le travail de ton propre corps, songeais tu sans doute au fait que tu venais d'ajouter une toute nouvelle cicatrice à ta collection pour ne pas changer de tes habitudes. Tu avais entrepris de nettoyer ton derme encore entaché par le sang séché. Tu t'étais bien rapidement décidé à passer un bon moment en ce lieu, y rester plusieurs heureux, y rêvasser ou encore y dormir tout simplement alors que le repos que tu recherchais te tendait la main.
Tu avais négligé une chose, négligé un détail aussi anodin soit il pour toi, de par ton mode de vie. Ton ouïe ne te faisant défaut alors que tu pouvais percevoir ces bruits, typiques à ceux d'un pas non loin de toi. C'est bien trop calmement que ta poigne vint se saisir du pommeau de ton arme alors que tu vins passer la tête par dessus ton épaule, contemplant de ton regard félin une quelconque forme qui se rapprochait, non tu n'étais plus seul comme tu l'avais supposé.
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Hestia Winkler
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Re: keen to the scent, the hunt is my muse ▬ hestia écrit le Dim 27 Déc - 2:16
laisses la nuit trembler en moi
Ta démarche se voulait lancinante, tes pas devenaient lourds sous le poids de ce fardeau qui brûlait ta poitrine. Si tu n'étais pas déjà morte tu le serais bientôt.
Ton âme s'embrase, ton coeur s'étouffe, ta poitrine est prête à exploser.
Tes lèvres sont sèches, à quand remonte la dernière fois que tu t'es arrêtée quelques instants ? A quand remonte la dernière fois que tu as pensé à toi, que tu as pensé à ta propre existence plutôt qu'à la sienne ? Attrapant la gourde tapant contre ta cuisse sous ce long manteau blanc, tu la portes finalement à tes lèvres.
Esquissant un sourire, tu te demandes encore combien de temps durera cette folie, combien de temps continueras-tu à courir après des fantômes ?
Ta mère ne veut pas être retrouvée. Il faut que tu te rendes à l'évidence. Ta mère ne veut pas que tu la retrouve.
Et alors que tu marches inlassablement dans la pénombre, éclairée par les étoiles, tu te plais à les contempler. Tu te plais à penser que ta véritable mère, celle qui t'as jamais aimée, est là haut parmi les astres. Tu te plais à penser que tu la rejoindra bientôt. Mais il faut que tu sois forte. Ton sourire s'efface, il te brûle lui aussi.
Tu dois devenir forte pour que celle qui t'as brisée n'ait plus le moindre pouvoir sur toi. Pour que personne ne puisse plus jamais te briser.
Et tu marches, sans vraiment penser à qui tu étais mais plutôt à celle que tu aimerais devenir. Tu marches vers cet idéal que tu espères un jour atteindre. Tu marches vers le seul homme sur cette Terre qui puisse te permettre de te surpasser. Tu marches vers cet homme que tu as toi même guidé un jour. Tu marches vers cette promesse qu'il t'a faite.
En traversant ce champ céleste tu espères découvrir ce nouveau Roi des nomades. Qui autrefois fut ton ami en secret. En traversant ce champ d'astres plus brillants les uns que les autres tu espères pouvoir enfin refléter celle que tu es.
Tu espères pouvoir te reconstruire, tu espères qu'il ne soit pas trop tard. Et si pour ce faire il faudra à nouveau te briser alors tu es prête.
Une autre gorgée. Il faudrait peut-être, surement même, que tu manges.
Tandis que tu glisses ta main dans ton sac à dos pour y extirper un peu de pain un bruit te fais frissonner.
C'est le bruit d'une lame qui glisse sur la brise, le bruit d'un homme qui se cache dans la pénombre avant de t'attaquer. Tu t'arrêtes sur le coup, glissant à ton tour ta main sur le manche de ta machette, prête à arracher cette cape qui refrénerait tes mouvements pour sauter sur un quelconque assaillant.
Et bien qu'affaiblie, tu gardes tes réflexes de chasseuse. Tu te caches en glissant avec le vent, tu renifles une odeur qui te donne une direction et finalement tu aperçois ses yeux qui se glissent dans les tiens.
Il semble autant sur ses gardes que tu ne l'es en ce moment même. Peut-être que ton assaillant penses que c'est toi qui souhaites l'attaquer, peut-être que si tu passes simplement à côté de lui et que tu continues ta route, cet homme restera une ombre de plus dans la nuit.
Alors tu serres les dents. Tu reprends ta marche avant de finalement le dépasser en le toisant du regard. Ses cheveux blancs contrastent dans cette nuit sans fin, tout comme cette odeur de sang que tu arrives finalement à distinguer du reste en voyant l'entaille sur son bras.
Cette plaie allait probablement s'infecter si elle ne recevait pas un traitement approprié.
Et tu soupirais. T'arrêtant à nouveau. Fouillant dans ton sac tu en tirait quelques pochons, dans l'un d'eux se trouvait un baume aux vertus antiseptiques.
Et bien que ton corps soit lui aussi taillé sous les coupures, ces dernières étaient bien plus superficielles que les siennes.
Soupirant comme si tu allais regretter ton geste, tu lançais à cet inconnu ce baume que tu avais fabriqué à partir de plantes médicinales. Encore une fois tu remerciais ta mère, celle que tu avais chérit, qui t'avais emmenée avec elle ratisser la forêt à la recherche d'herbes et de plantes exceptionnelles, aux vertus rares.
Te retournant finalement, tu reprendrais la route. Cet homme, a l'allure d'un guerrier, n'avait pas à te remercier.
Ce serait simplement du gâchis de laisser un combattant souffrir d'une blessure plutôt que de mourir au combat. Si tu avais été à sa place, tu aurais aimé que quelqu'un fasse la même chose pour toi. Alors peu importe.
Tu repartais en quête des nomades, et plus particulièrement de leur Roi.
Týr
Messages : 28 Date d'inscription : 20/12/2015
Re: keen to the scent, the hunt is my muse ▬ hestia écrit le Lun 28 Déc - 22:38
Sourcils se fronçant alors que ta poigne se faisait plus pressente auprès de ton arme. Ton regard ne cessant de la scruter emprunt à une naturelle appréhension. C'est ainsi que les secondes s'écoulaient imperceptiblement, une à une en un éternel bal perdu en ce lieu hors du temps malgré tout. Ce n'est qu'après quelques instants que tu reportas ton attention auprès de ta blessure partiellement soignée, tu n'avais pas ce qu'il te fallait pour convenablement t'en occuper présentement alors que tu étais bien trop loin d'Earthea afin de quérir l'aide d'un de leurs soigneurs. Même si les points semblaient tenir tu n'étais pas à l'abri d'une infection, l'une des pires choses qui pouvait arriver et te mener par la suite en une bien fâcheuse situation.
Voilà que malgré tout tu avais fini par recevoir comme une offrande ou plutôt un unique cadeau, rattrapant la chose, le récipient du baume que tu ne tardas à enduire auprès de ta blessure sans ne déclarer la moindre chose alors que tu pouvais toujours discerner ces bruits de pas si lourds comme écrasés par un poids inhumain. Hormis le fait qu'elle venait indirectement de veiller sur toi, te devais tu de faire la même chose ? De lui offrir un certain retour des choses des plus justes ?
Te redressant sur ceci, tu rangeas précisément ce que la jeune femme t'avait passé alors que tu fis quelques pas vers tes affaires attachés auprès de la créature qui te tenait compagnie lors de tes périples. En extirpant un bandage qui ne tarda à enlacer ton avant bras, le déchirant partiellement une fois qu'il avait choyé ta peau, rangeant ce qu'il en restait c'est dès lors que pour la seconde tu te décidas vraiment à la fixer. Même si elle se trouvait maintenant dos à toi, tout en son allure, sa démarche la trahissait même si tu ne savais quel nation tu pouvais lui attribuer. Tu commenças à préparer tes affaires pour passer un peu de temps ici en parallèle, de quoi donner naissance à un faim, te nourrir, survivre tout bonnement comme tu l'étais habitué. Tes lèvres finissant par se révoquer, voilà que le ton de ta voix finit par raisonner, par se laisser porter en cette forêt bien trop familière pour toi.
« - Tu devrais t'arrêter, on dirait un cadavre ambulant qui en a croisé un autre. »
Sauf exception qu'elle paressait bien plus fatigué et préoccupé par autre chose que mourante comme tu l'avais clairement remarqué, ce n'était qu'une simple proposition, libre à elle de continuer sa route. Libre à elle de t'ignorer comme elle l'avait fait ou alors de tout simplement continuer ce qu'elle avait déjà commencé en t'offrant ce simple baume.
Ôtant par la même occasion les sangles qui maintenaient les deux fourreaux de chacune de tes armes respectives en ton dos, les fixant à la selle de ta monture. Ta voix résonna une nouvelle fois alors que tu emprunts de faire quelques raisonnables pas en sa direction, empruntant le chemin qu'elle avait déjà suivi.
« - Qu'importe ce que tu fais ici, ce que tu cherches ou je ne sais quoi, vu ton état tu risques de ne pas arrivé à grand chose. »
Penchant doucement la tête sur ces dires alors que tu la décrivais encore et encore, alors que tu contemplais du moins cette ombre se mouvoir en l'obscurité, tes pupilles félines se faisant avides d'un anodin détail. Tu terminas par ceci, quelque chose qui ne pouvait qu'être juste, un unique retour de par ce qu'elle t'avait précédemment offert sans demander son dû.
« - Et merci pour le baume, c'était peut être de la simple bonté mais dans tous les cas je te suis redevable. »
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Re: keen to the scent, the hunt is my muse ▬ hestia écrit le
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