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L'âme du prédateur; pv. Hestia

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Beowulf
Beowulf
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Date d'inscription : 14/07/2015
L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Sam 18 Juil - 8:47


Le paysage ne changeait pas trop de l’habitude. Le crépuscule atteint, tout berçait dans une demi-noirceur. Le ciel, lorsqu’il n’était pas bloqué par les arbres, l’était par la voûte terrestre qui se rerefermait sur elle-même. L’atmosphère était lourde, humide et garante d’un orage qui n’arriverait jamais. En harmonie avec le son du vent dans le feuillage se joignaient les cris distants de la faune d’Earthea. Au milieu de tout ça, un seul homme, un campement de fortune constitué d’une seule toile qui lui offrait l’illusion d’un toit et un feu de camp encore fumant. Le plus important, son épée reposant à ses côtés, à portée de main, prête à être saisie à n’importe quel instant.

L’homme était adossé au tronc d’un arbre, une position de sommeil qu’il avait acquis avec le temps. Passé en prison, passé dans la nature. Une position qui lui permettait de réagir plus vite, lorsque nécessaire. Ses sens aussi étaient à l’affût. Toujours plongé dans un sommeil léger, il avait l’habitude de garder l’oreille au cas où les bêtes ou les hommes pensaient en faire une proie facile. Beowulf avait changé. Traqué, il avait développé l’instinct d’une bête, tuant sans prétention et sans discrimination. Car l’homme n’avait plus rien à défendre. Aucune cause dans laquelle se dévouer. Il n’avait que lui et lui seul. Et c’était pour cette raison qu’il était si dangereux.

Il ne réfléchissait plus trop. Il était passé d’un être de raison à un être de pulsions. Ses gestes étaient motivés par la nécessité plutôt que l’envie. Dans un spasme de lucidité, il arrivait à comprendre qu’il se perdait. Mais c’était le prix à payer, le prix de sa liberté. Il avait cessé d’être un homme libre le jour de son arrestation. Il avait cessé d’être un humain après sa fuite. Pour l’instant, il se contentait d’être. Et ce n’était pas plus mal.

Le poids de l’isolement avait pesé sur lui un moment, mais il en comprenait maintenant la nécessité. Tout le monde en avait que pour leur gueule et s’ils pouvaient baigner dans la fortune en causant la misère d’une seule personne, ils n’hésiteraient pas. Cela dit, la faune n’était pas plus hospitalière. Chaque jour était un combat. Bien loin des combats de Caelestis. Car s’il perdait, il mourrait.  Il était d’autant plus aguerri que par le passé où il laissait ses jeunes recrues mordre la poussière. Sauf qu’il regrettait cette époque. Il était bien las, en ce moment.

Il avait trouvé le sommeil comme ça, adossé contre son tronc d’arbre. Il faisait chaud, il faisait sombre. Ce n’est pas pour autant qu’il n’était pas alerte à son entourage. Il n’avait d’ailleurs fallu que d’un craquement de branche plus que singulier pour le voir s’animer. Et en un battement de cil, lame en main, il se jetait sur sa proie, sa puissante main se refermant sur le cou de sa victime alors que la pointe de son épée pointait sur sa joue. Ses pupilles dilatées perçaient la noirceur pour identifier tandis qu’il haletait légèrement sous le coup de la montée d’adrénaline. Son faciès était dur, hargneux. Comme possédé par une rage bestiale. Ou par le dégoût d’avoir déjà trop tué. «Un mouvement et tu meurs.» Quelle proie avait-il donc dégotté? Pas n’importe laquelle, puisqu’il sentait le froid du métal contre son propre cou. «Qui t’envoies?» Il semblait désintéressé malgré la demande. Une question d’habitude, surtout. Après tout, personne ne le cherchait jamais pour une autre raison que de le ramener d’où il venait. Il faisait noir et il faisait chaud. La sueur perlait à grosse gouttes sur son dos, mais il l’ignorait. Au loin, les cris des animaux. Avait-il encore le droit d’être surpris?
Hestia Winkler
Hestia Winkler
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Date d'inscription : 18/05/2015
Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Dim 19 Juil - 0:15


La forêt.
C'était devenu ton milieu naturel.
Beaucoup plus naturel que la capitale.
Trop de mondes, trop d'artifices que tu ignorais encore comment gérer proprement.

Ces bonjours factices, ces sourires de façade. T'y habituerais-tu un jour Hestia ?

Alors tu revenais toujours ici.
Parmi ces arbres, ressentant le tout puissant — ce dieu bienveillant — qui animait chaque être et chaque parcelle de cette verdure arborescente.

Voilà ce qu'elle était pour toi cette forêt, un refuge.

Et tu n'aimais pas y voir des étranger.
Tu n'aimais pas y voir des parasites.
Ce n'était pas ta forêt. C'était celle du dieu. Mais tu te sentais obligée de la protéger.
De la défendre comme si c'était ton propre territoire.

En ce sens, tu te sentais devenir les bras et la voix de ton dieu.

Sentant une odeur étrangère, rustre, terreuse, tu te dirigeais vers celle-ci.
Cette odeur nouvelle t'intriguait, elle ressemblait étrangement à celle d'un animal et pourtant, pourtant tu parvenais à y déceler des effluves humaines.

Attirée par l'odeur comme un papillon vers la lumière tu n'avais pas eu le temps de réagir quand le propriétaire de cette odeur mystérieuse te tomba dessus.

Il agrippa ta gorge te coupant le souffle — tu poussais un cri étouffé de part la pression de sa paume contre ton oesophage. Instinctivement tu avais posé ton poignard contre sa carotide.

Et tu sentais la lame froide de son épée appuyant contre ta joue.
Étonnée.

C'était toi la chasseuse ici, pas lui.
Et pourtant, tu te sentais proie sous son emprise.

Je ne comptes pas bouger — ces mots avaient eu de la peine à être prononcé tant ton souffle était coupé et ta gorge serrée. — mais tu peux me laisser respirer ?

Une bête.
Tu comprenais mieux pourquoi son odeur ressemblait plus à celle d'un animal qu'à celle d'un homme.

Depuis combien de temps n'avais-t'il pas rencontré quelqu'un ?
Depuis combien de temps vivais-t'il ainsi ?

Ses pupilles dilatées, la sueur qui perlait de son front, avais-t'il peur ?
Et si oui, pour quelle raison ?
Pensais-t'il que tu allais le tuer ?

Cette idée te viendrait bien à l'esprit alors que tu ne lâchais pas ton poignard pour te montrer hostile.
C'était toi la chasseuse après tout.

Personne. — tu haletais; la gorge de plus en plus sèche, n'arrivant plus à déglutir — Personne ne m'envoies.

Cette situation, cette position, ça t'excitais.
Le danger, la soumission forcée.
Une soumission à laquelle tu mettrais un terme, tu retournerais la situation.

Tes yeux dévisageaient cet inconnu — grand, puissant, des cheveux bruns tombant sur ses épaules et des yeux rouges. Les yeux rouges du peuple du ciel.

Qui es-tu ? — ton regard était noir pourtant on pouvait lire l'excitation sur ton visage — Et qu'est-ce que tu fous ici ?

Tes questions préférées.
En ces lieux tu aimais être au courant des allées et venues des étrangers.
Curiosité.

Dans cette pénombre l'atmosphère devenait pesante.
Tu te sentais faible face à cet homme.
Et tu aimais ça.

Beowulf
Beowulf
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Lun 20 Juil - 5:28
L’idéal pour le renégat se situait dans l’absence de nuance. Que tout soit noir ou blanc. Comme cela, il n’y avait aucune hésitation. Généralement, il créait volontairement cet absolu en négligeant toute particularité opposant sa vision. C’est de cette façon qu’il avait été capable de survivre jusqu’à maintenant. D’arracher le dernier souffle d’anciens amis venus le récupérer. Eux qui ne faisaient qu’obéir aux ordres qu’on leur avait donnés. C’est un processus laborieux de désensibilisation qui entraînait malgré lui une déshumanisation. Pour survivre, il fallait penser comme une bête, vivre comme une bête. Si bien, qu’à l’occasion, il était totalement dépourvu de raison. Une inconnue avait franchi ses terres, son espace personnel beaucoup trop grand pour sa propre personne. Qu’allait-il alors en faire?

La lame pointée sur la joue de la jeune avançait doucement, créant une sensation déplaisante. Comme pour lui faire comprendre qu’il ne plaisantait pas. Il n’était pas du genre à menacer pour ensuite revenir sur ses intentions comme beaucoup d’autres le faisaient. Si ces gens se compliquaient la vie pour n’importe quelle raison, lui était aussi limpide qu’une source d’eau. Il n’y avait rien de sous-jacent dans son texte. Si elle représentait un danger pour sa survie, il la tuerait. Rapidement pour que ses plaintes n’alertent pas de potentiels alliés aux alentours. Cela dit, elle le mettait dans une position désavantageuse. Même s’il n’avait rien à perdre en mourant, ce serait donner raison à Caelestis, chose qui était suffisamment amère pour l’éloigner de la promesse d’un repos éternel.

Mais il ne voulait pas lâcher. Son étreinte sur sa gorge était pesante, certaine et puissante. Il avait pris contrôle de sa vie à cet instant, lui faisant comprendre que la menace d’un poignard contre sa gorge n’était pas un argument suffisant pour l’impressionner. Il allait plus loin que ça, en un sens. Rien d’elle ne pouvait l’impressionner. La vie de soldat lui avait appris à accepter la mort. Cette vie en milieu inhospitalier lui avait appris à la défier. Ses longues respirations se méprenaient à l’occasion pour des grognements sauvages. Alors, elle lui parlait. Sa voix ne s’apparentait pas aux plaintes désespérées des soldats de Caelestis ni au ton résigné des chasseurs de prime d’Earthea. Il y avait une pâle excitation dans son timbre de voix. Il le savait, il y portait davantage attention, maintenant. Elle avait clairement l’habitude de ce genre de situations.

Sans lâcher prise, il relâcha sa poigne, lui laissant la chance de respirer. Néanmoins, il maintenait une forte pression sur le haut de son sternum, la plaquant au sol. Il approcha son visage de son cou avant de respirer son odeur. Même s’il n’était pas encore habitué à cette pratique, il distinguait très clairement l’odeur des épices, des feuilles, de la végétation. Celle de l’encens, de la terre. Loin du parfum habituel des soldats de Caelestis. Elle venait d’Earthea. Venait-elle par elle-même pour le tuer? Après tout, personne ne l’envoyait. Il resta encore quelques secondes, reniflant l’odeur de la femme. C’était vague, comme une intuition qu’elle était bel et bien inoffensive. Il y en avait eu quelque un par le passé, après tout. «Personne. Ne t’envoie.» Sa voix était basse, encore rauque du réveil forcé.

Il la relâcha, uniquement pour l’agripper par son haut de vêtement et de la soulever de force. Elle n’était pas bien lourde, mais Beowulf était étonnement fort. Il la plaqua contre l’arbre le plus près et s’avança, tenant sa main armée de son bras libre. Alors, il daigna l’observer, sans aucune retenue, aucune pudeur. Plus petite que lui, leur différence de gabarit était d’autant plus apparente maintenant qu’ils étaient debout. Elle ne représentait pas un danger. Non, elle ne représentait rien pour lui. Elle pouvait le lire sur son visage, cette expression presque dédaigneuse. S’il la sous-estimait, il n’en avait pas conscience. Peu de gens avaient eu le mérite de lui tenir tête, si peu qu’il ne le croyait toujours pas. Une centaine d’hommes entraînés avaient péri de sa lame. Autant de Caelestis que de ces fameux chasseurs d’Earthea. Il portait le fardeau d’une centaine de familles endeuillées. Alors, que représentait une seule jeune un peu trop aventurière? Cette réalisation changea son attitude légèrement. Elle n’était qu’une enfant, après tout. Une jeune habile, mais une jeune quand même. Il le souligna, d’ailleurs. «Une enfant…» Il ne pouvait pas tuer une enfant, tout de même. Qui pouvait se trouver là par erreur, qui plus est. Si lui considérait avoir trop vécu, il ne voulait pas mettre un terme à une vie innocente prématurément. Il ne tuait que pour se défendre.

Il se recula alors, la laissant libre de ses mouvements. Elle n’était pas un danger. Aussi agile pouvait-elle être, elle ne viendrait pas à bout de sa personne avec ses ustensiles de cuisine comme arme. Il poussa même l’audace à lui tourner le dos quelques secondes le temps de retourner s’asseoir près des tisons de son feu de camp. Il jouait avec une branche de bois, ravivant ceux-ci. «Je suis un homme, c’est tout ce qu’il y a à savoir. Je vis ici. Je n’ai plus ma place avec les hommes.» Survis serait sans doute plus approprié comme qualificatif. Il raviva alors le feu, la lumière lui permettant à lui tout comme elle d’avoir une image plus précise de l’autre. «Dégage, fille d’Earthea. Tu n’es pas en sécurité ici. Retourne d’où tu viens. Une gamine ne devrait pas traîner ici. Personne ne le devrait.»

Il leva les yeux vers elle, sérieux. Son regard était exempt de cette prétention que ceux qui parlaient en travers de leur chapeau semblaient posséder. Il évita toute phrase dans le style de Je ne serai pas aussi clément la prochaine fois. Parce qu’il n’y aurait pas, de prochaine fois. Il n’y en avait jamais.
Hestia Winkler
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Lun 20 Juil - 21:45


Ton crâne heurtait le tronc d'un arbre. Tu te sentais prisonnière, à sa merci.
Mais tu n'avais pas peur.
Que ce soit de la mort ou de cet homme.

D'ailleurs, s'il avait voulu te tuer ce serait fait depuis longtemps.

Et voilà qu'il te prenait pour une enfant.
Pourtant les traits de ton visage et les cicatrices parsemant ton corps sont loin d'être puériles.
Mais dans cette douce pénombre, il ne devait pas les distinguer.

L'étreinte enfin terminée.
Lui attisant le feu pour le raviver.
Toi tu reprenais ton souffle.

Un homme qui n'avait plus sa place parmi les hommes.

Tu ne t'étais pas trompée. Cet homme est plus bête qu'homme. Son odeur l'a trahit, sa manière de bouger, sa paranoïa excessive.
Il n'était presque plus homme et ne le serait bientôt plus.

Allais-t'il franchir cette limite que tu avais refusé de franchir il y a de celà une année ?
Allais-t'il dire adieu à son humanité ?
Pour ne faire plus qu'un avec la nature.

Faire disparaître l'homme. Faire naître la bête.

Tu avais pitié pour lui.
Qu'est-ce qui avait bien pu le mener au bord de ce gouffre que tu ne connais que trop bien.
Ce gouffre dont tu essais de t'éloigner avec difficulté.

Et tu crois vraiment que je vais partir ? — ta voix était claire, sérieuse, perçante — C'est toi qui n'est pas en sécurité dans ces bois.

Peut-être avais-tu attisé les flammes de sa colère.
Mais tu t'en fichais.

Maintenant que tu pouvais l'observer grâce aux lueurs de ce feu crépitant — tu voulais savoir qui il était vraiment. Ce qui le poussais à renier sa nature pour en épouser une autre. Oui toi Hestia tu t'intéressais à quelqu'un d'autre, tu t'intéressais à ses désirs, parce qu'au fond tu les avais ressenti ces mêmes désirs.

Disparaître. Renaître.

Rangeant ton poignard, tu glissais tes doigts sur la lame de ton épée à la forme de machette.

S'il voulait se battre et bien qu'il approche.
Mais il ne le ferait pas.

Il te sous estimait. Et en cet instant précis, ça t'arrangeais. Tu pourrais peut-être essayer de découvrir les raisons qui l'ont poussé à devenir ce qu'il est aujourd'hui.

Ton odeur est aussi bestiale que celle d'un ours — tu t'approchais, t'accroupissant près du feu — il y a quelques temps la mienne l'était autant qu'un tigre.

Si beaucoup auraient fuit lorsqu'il t'en a donné l'occasion, toi tu avais choisi de rester.
Beowulf
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Mar 21 Juil - 8:09
Devant le feu, les fantômes et les ombres s’éclipsaient. Le feu était gardien de l’esprit, celui qui l’empêchait de trop sombrer dans la tourmente, de faire face à ses démons. Le feu était le meilleur ami de Beowulf. Le seul, aussi. Il n’avait l’usage des mots et ne demandait aucune justification. Pas comme elle. Ses cicatrices devenaient apparentes autant que les siennes. Il ne savait pas ce qu’elle avait vécu. Peut-être connaissait-elle ces forêts comme le creux de sa main. Mais il n’avait pas besoin de connaître. Il avait seulement besoin d’agir.

Elle ne partait pas, au contraire. Elle parlait. Prononçait des mots qui se perdaient dans la noirceur de la forêt. Elle se faisait ingrate, profitait de la pitié qui lui avait été offerte. Néanmoins, il ne la regardait pas. Elle ne l’intéressait pas plus qu’il ne le fallait. Il en avait vu d’autre, des comme elle. «Surveille tes paroles, sauvageonne. Tu es encore en vie parce que je l’ai décidé. Tu ferais bien de t’en souvenir.»

Elle parlait de sécurité. Évidemment qu’il ne l’était pas. Mais c’était un peu le but de la manœuvre, non? «Je n’ai pas besoin d’être en sécurité. J’ai seulement besoin de survivre. Pour survivre je tue. Hommes et bêtes. C’est tout.» C’était prononcé avec une telle désinvolture qu’on croirait qu’il ne portait pas le fardeau des vies qu’il avait fauché. Ce qui était tout à fait faux. Chaque personne qu’il tuait ne faisait qu’ajouter au poids qu’il portait sur ses épaules. Elle s’approche près du feu et lui découpe un morceau de viande qu’il fait cuire au-dessus du feu. Son odeur était bestiale? Malgré l’incongruité de l’information, il n’avait pas de mal à lui croire. Elle parlait de la sienne. Se mettait-elle au même niveau que lui? Quelle impudence. Beowulf n’avait entretenu de conservation depuis longtemps, mais déchiffrait encore les subtilités du langage parlé. «Ah. Tu es un animal à qui on a accordé une humanité. Alors tu n’es pas en mesure de me comprendre. Je suis un homme qui a dû se défaire de la sienne pour survivre dans ce monde.»

Il délaissa son morceau de viande pour se concentrer sur la fille. Il avait toujours eu un certain charisme. Si avant il attirait les gens, maintenant il les décontenançait plus qu’autre chose. Il y avait quelque chose d’opprimant chez lui dans tout ce qu’il dégageait. Dans l’immensité de sa personne. Son visage était neutre ses intentions floues. Il s’empara du bras de la fille, sa main capable de l’entourer entièrement et traça ses cicatrices de son autre main. Il était montagne, elle était colline. La différence entre les deux ne pouvait être exprimée sur la même échelle. «Les nations me souhaitent mort. Je suis dangereux. Tu n’es pas en sécurité ici.»

Il ne cherchait pas à la contredire. Il ne faisait que traduire ce qui était. Son regard se joignit au sien, la transperçant. «As-tu déjà tué un homme? Sais-tu quel poids une mort possède? Une dizaine? Une centaine?» Pouvait-elle seulement comprendre comment il faisait pour rester debout, alors que la pile de cadavres sur sa conscience s’élevait jusqu’au firmament?
Hestia Winkler
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Mar 21 Juil - 20:03


Tu crachais par terre.
Il n'avait aucun respect pour la nature, aucun respect pour personne, cet homme n'était plus l'ombre de lui même.

Tout ce qui comptais c'était survivre.
Il avait écrasé ses émotions, enfoui ses sentiments, il ne restait plus que la paranoïa.
Une ombre qui planait constamment sur la sienne, l'étouffant, la brisant.

Il était déjà trop tard.
Tu t'en rendais compte, il n'y avait plus rien à sauver dans cette homme.
La limite que tu t'étais refusé de franchir, il l'avait déjà distancée. Et tu le voyais tomber dans ce gouffre. Il n'y avait plus rien à faire.

Un jour son corps inerte tomberait sur le sol.
Et ça serait sa seule libération.

Il se battait pour sa survie, mais sa survie l'emprisonnait, l'aliénait.

Sauvageonne.
Au moins tu ne vendais pas ton âme pour l'être.

C'était une bête, ni plus ni moins. Et peut-être étais-tu encore en vie grâce à son bon vouloir.
Mais tu en doutais.

Il t'avais laissé vivre parce que tu n'étais pas assez menaçante à ses yeux.
Pourtant il n'était que muscles. Et s'il était Goliath, tu étais David.

Les bêtes, tu y es habituée. Il ne saurait retenir une flèche volant rapidement vers son crâne. Il te suffirait de monter dans un arbre pour le fuir.
C'était ton terrain. Et tu y étais supérieure.

Il semblait fort, mais sa force devait réfréner ses mouvements.
Il semblait puissant, mais sa puissance pouvait jouer en sa défaveur.

Pourtant, sa force, c'est tout ce qu'il avait.
Alors tu ne lui enlèverais pas.
Mais l'odeur du sang parcourait son corps, tâchait ses mains.

Avais-t'il tué l'un des tiens ?

Il se défendait. Disant que tu ne pouvais pas le comprendre. Qu'il devait sacrifier son humanité tandis qu'on te rendait la tienne.
Pourtant c'était faux.
Toi aussi tu avais du sacrifier ton humanité, 9 ans plus tôt, pour faire face à la mort de ta mère, à la déchéance de ton père. Tu y avais été contrainte, pour étouffer tes émotions.
Tu étais trop jeune, tu n'avais pas réussi à gérer.

Et tu te battais depuis pour regagner cette humanité.

Tu savais quel était le coup de cette perte.
Et c'était déjà trop tard pour lui.

Survivre. Il n'avait plus que ça.
Et tu devais l'accepter.

Ton coeur ne bats déjà plus — ton regard était sombre, ce n'était pas une menace, juste une constatation, et ça se ressentais dans ta voix qui se brisait — il est trop tard.

Tu frissonnes à son contact.
Il semblait vivant, mais il ne l'était plus.

C'était comme toucher un mort.
Tâter une bête.

Tu pouvais le libérer, en le tuant.
Une flèche et c'était terminé.

Mais tu ne pouvais pas.
Tu ne pouvais pas tuer un homme.
Et il l'avait senti.

Non j'ignore le poids d'une mort. J'ignore ce que ça fait que d'ôter une vie.

J'ai failli tuer un homme, il y a longtemps, — ta main était toujours solidement tenue par la sienne — mais j'ai refusé, de peur de ne devenir ce que tu es aujourd'hui. — mais tu l'enlevais dans un mouvement rapide.

Ton regard était noir et accusateur.
Comment avais-t'il pu franchir cette ligne ?

Pourquoi avoir franchit cette limite ? — tu voulais savoir, savoir pourquoi il l'avait fait alors que tu t'en étais empêchée — Tu ne peux plus être sauvé, on ne revient pas du côté des morts. — ça sonnait comme une fin, pas une prédiction.

Tu en étais certaine, désormais, il n'y avait plus rien à faire, à part le laisser mourir.

Beowulf
Beowulf
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Mar 21 Juil - 22:58
Le subjectif permettait de poser des balises, de poser des limites sur ce qu’on voulait vivre, sur ce qu’on voulait croire. Rien n’est absolu, encore moins un point de vue. C’était la raison pour laquelle il se retrouvait dans cette situation. Considéré par tous les points de vue extérieurs comme un monstre, comme une bête, il avait perdu sa place parmi les siens. Ironiquement, il ne s’était jamais senti autant vivant. Et elle, qui se complaisait dans son monde de nuances, qui démonisait tout ce qu’elle ne comprenait pas par souci de préservation. C’était mignon, la naïveté d’une jeune. Malheureusement, rien n’est blanc ou noir. Même lui aurait préféré l’inverse.

«Selon ta logique, cela fait des années que je suis mort. Alors, à quoi bon continuer?» La question se posait, mais c’était loin d’être une réalisation. Seulement une constatation, pour la faire douter. «C’est quoi, être vivant? Être humain?» Elle se dérobe, rompt le contact. Refusait-elle de reconnaître qu’il y avait toujours une chaleur à son touché? Une lueur au fond de ses yeux? Il n’était pas mort. Il était seulement différent. Car Beowulf était jadis un homme bon, charmant, intéressé, poli. La force des choses avait forcé ses qualités à s’isoler au fond de son être et était perceptible uniquement à l’état de traces. Encore fallait-il savoir où chercher. Mais c’était trop lui demander.

Elle tente de tracer le parallèle entre eux, de justifier sa position, de s’élever au-dessus de lui. Il rit doucement, relevant la grossièreté de son propos. Il ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas comprendre. C’était trop lui en demander.

«Vous êtes similaires, gens d’Earthea.» Il retourne à son morceau de viande. «Tu as donc eu le choix d’épargner ou de tuer un être humain. Tu es chanceuse. Néanmoins…» Il marqua une pause. Il n’était pas éducateur, du moins ne l’était plus. Pourtant, cette facette de lui resurgissait dans son parler. «Ce n’est pas tout le monde qui possède cette chance. J’ai été élevé comme un chien de garde. Bien dressé et fidèle. Ils m’ont fait vivre parmi eux. Quand ils n’ont plus eu besoin de moi, ils m’ont envoyé à l’abattoir. Mes proches, mes amis, ma famille. Tous ont pointé leur lame contre moi. Dis-moi, est-ce inhumain de vouloir vivre?» La pathétique histoire de sa vie. Il n’avait pas de mal à en parler, rares étaient les âmes friandes de ce genre de contes, cela dit.

Il attrapa la viande et croqua dedans, savourant ce goût fade autant que possible. «Tu parles comme si tu savais. Tu as raison, un peu. Mais tu n’as que le peu d’expérience que tu as accumulée en guise de référence. Tu es curieuse, mais tu as peur de ce que tu ne connais pas. Pire encore, tu redoutes ce qui pourrait faire changer ta vision des choses. Mais tu y seras confrontée malgré toi, un jour.»

Affamé, il termina son morceau de lapin, jetant l’os au feu. Il était empreint d’une certaine mélancolie. Son discours avait eu pour effet de faire tomber l’image de l’automate sanguinaire. «Oui, je tué et je continuerai de le faire. Pourquoi est-ce que j’ai franchi cette limite? Parce que je ne veux pas arrêter de me souvenir. Je ne veux pas oublier qui j’étais ou ce que j’ai vécu. Je ne veux pas que la mort de ceux qui sont venus me chercher sous les ordres d’un autre ait été en vain. Je porte leur fardeau, pour qu’au moins ils sachent qu’ils n’ont pas été oubliés. Il n’y a aucune gloire, aucun plaisir à enlever une vie. Seulement, c’est parfois inévitable.» C’est le genre d’homme qu’il a été, Beowulf. Ce le genre d’homme qu’il est toujours, même s’il l’applique différemment. «Ce gouffre dont tu parles, on m’a jeté dedans. J’ai atteint le fond et j’ai continué de creuser mon chemin. Ce qu’il y a de l’autre côté est un monde pire que celui où tu vis. L’ironie veut que ce soit que les plus forts qui y subsistent, alors que tu crois qu’il s’agit de ceux qui ne sont plus rien. Tu n’as pas eu l’odeur d’un tigre, mais celle d’un tigron. Tu fais encore tes premiers pas dans ce monde. Ne t’aventure pas trop loin; le paysage n’est pas si beau. »
Hestia Winkler
Hestia Winkler
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Mer 22 Juil - 0:45


Être vivant ?
C'était avoir des désirs, avoir des envies, assouvir ses pulsions.

Être humain ?
Tu l'ignorais encore.

Si tu essayais de devenir humaine, tu t'éloignais de ton instinct sauvage. Pourtant ton instinct grandissait chaque jour.
Alors qu'est-ce qu'être humain ? Si ce n'est ressentir de la pitié, du doute, être doué de raison ?

La raison. C'était ça.
Tuer un homme ne pouvait pas être raisonné, sauf si cet homme essayait de vous tuer en retour.

Et tu commençait à comprendre. Il fuit. Mais il ne fuit pas son humanité, on la lui a arrachée. Il fuit simplement les hommes qui lui ont fait ça.
Tu venais reposer ta main dessinant ses cicatrices.

Chanceuse ? — tu laissais échapper un rire nerveux — Si on ne m'avait pas arrêtée, cet homme serait mort. — que serais-t'il advenu de ton humanité si on ne t'avais pas arrêtée ?

Ton regard se voulait perçant, tu tentais de voir à travers son âme les plus noirs secrets que renfermaient son coeur.
Mais tu n'en était pas capable. Seul Earthea pouvait voir à travers les âmes.
Il te fallait poser les questions, redoutant les réponses.

Oui je suis chanceuse. — le ton de ta voix se voulait sérieux — Et je n'ai pas la prétention de pouvoir dire que je comprends ce que tu as vécu. — bien que tu ne saches pas ce qu'il avait vécu, personne qui t'étais cher n'avait jamais osé s'élever, se dresser contre toi, encore moins ta nation entière.

Que ferais-tu; Hestia, si ta nation même te reniait ?
Serais-tu prête à tuer ?
Deviendrais-tu cette bête sans morale ?

Mais si tu me laisses une chance, je peux peut-être essayer. — tu ne souriais pas, mais c'était sincère — Que t'es-t'il arrivé ? — tu voulais savoir ce qui l'avait mené à sa perte, ou plutôt ceux.

Tu enlevais finalement ta main, mangeant un bout de viande à ton tour.

Non je n'ai pas peur. — tu croquais,  — Tu penses me connaître mais tu te trompes — mâchais, — L'inconnu m'attires désespéremment, — parlais la bouche pleine — mon esprit ne demande qu'à se renouveler. — et tu essayais de lui faire comprendre.

Comprendre que ce monde ne te convenais déjà plus.
Que tu avais soif d'aventures.
Mais que ton humanité t'empêchait de prendre ton envol.

Tu ne pouvais pas quitter ta famille, tes amis, ta nations.
Tout ce qu'il avait du abandonner.

Tu ne pouvais pas comprendre. Il l'avait soulevé. Ta maigre expérience, pourtant pas si maigre que ça. Tu n'étais plus une gamine. Des souffrances, des pertes, des déceptions, des déchirements, des tourments, tu en avais déjà eu plus qu'il ne t'en fallait. Et tu te préparais encore à en surmonter d'autres.

Les cicatrices sur ton corps pouvaient en attester.
Alors tu n'avais certes pas vécu ce que cet homme avait vécu, mais tu n'avais pas rien vécu non plus.

Tu pouvais concevoir qu'on ait pas le choix entre la vie et la mort d'un homme parfois. Toi même tu avais eu l'occasion d'éteindre ta raison pour tenter de tuer cet homme qui t'avais volé quelque chose de précieux, quelque chose que tu ne retrouverais plus jamais. Ce n'était pas ta vie, mais c'était assez précieux pour t'avoir donné envie de le tuer.

Un bruit venait de te sortir de tes pensées.
Et sans réfléchir tu jetais ton poignard sur le gibier.
Tu ne t'étais même pas levée. Mais tu le faisais désormais, ramenant à toi seule un sanglier d'une cinquantaine de kilos.

Tu ne pensais pas à l'impressionner.
Tu avais juste eu ce réflexe, chasser.

Et toi ne te perds pas en chemin. — tu posais le sanglier à ses côtés, tu n'en aurais pas l'utilité, tu avais déjà rempli ton quota  — Ne te perds pas dans cette pénombre — tu lui offrais en cadeau — je ne dis pas comprendre ce que tu vis — à cette âme qui semblait en peine — mais j'ai failli me perdre moi aussi. — tu te rasseyais de ton côté du feu.

Glissant tes cheveux d'un côté de ta nuque pour sentir la chaleur apaisante du feu sur ton cou et ton visage.

Quelque chose t'intriguait.
Qu'avais-t'il bien pu vivre qui le pousse à sombrer ?

Il parlait beaucoup pour un mort.
Et ça t'intriguait encore plus.

Un mort. Après tout c'est ce qu'il semblait essayer de se faire passer pour.

Beowulf
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Mer 22 Juil - 8:26
Son regard avait changé, l’espace d’un instant. Avant, elle le regardait avec le même regard que les autres. Le genre qui se base sur les faits plutôt que les raisons. Le regard qui incrimine, qui dénonce, qui juge. Peut-être que son discours avait rejoint une partie d’elle? Peut-être était-elle apte à voir plus loin, de continuer là où les autres arrêtaient? C’était un peu ça, de braver l’inconnu. Alors, il se montrait conciliant. Il manquait cruellement de personnes avec qui discuter, en fait. Il n’était pas bien difficile. Comprendre la personne qu’il était nécessitait une grande ouverture d’esprit. Il devait accorder le mérite là où il en avait. Le contact de ses doigts sur sa peau scarifiée le força à se figer, à nouveau méfiant, mais ses inquiétudes s’estompèrent assez vite. Ah, on l’avait arrêté avant qu’elle ne commette l’irréparable. Évidemment, il y avait une partie de chance. Elle se faisait curieuse et lui se faisait étrangement loquace, ce soir. Parler serait bon, ça éloignerait les fantômes qui le tiraient dans la noirceur.

«Comprends-moi bien…» Il s’arrêta un instant, cherchant ses mots. «Je ne souhaite pas de cette vie qui n’en est pas une. Il n’y a pas un jour où je ne regrette pas tout ce que j’ai déjà eu.» Elle voulait savoir. Alors il parlerait. Si ce n’était pas pour elle, alors ce serait pour lui. «L’homme est à la fois son meilleur ami comme son pire ennemi. D’où je viens, la réputation joue un grand rôle dans la façon dont les gens te voient. Plus que tout. Les gens sont jaloux et haïssent ce qu’ils ne sont pas. On a créé une histoire sur moi et les gens ont cru. On ne m’a pas laissé me défendre. Bref, je ne sais pas pourquoi ni à cause de qui je suis ici. Mais cette personne m’a tout pris.» C’est tout ce qu’il y avait à savoir, en fait. Forcé de vivre dans l’isolement, forcé de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, retenue par le mince fil de sa conscience qui rattachait son esprit d’homme à la créature qu’il était devenu. Il portait sur ses épaules le poids de plusieurs vies d’hommes, mais il continuait d’avancer. Il était ce genre d’homme Beowulf. Il avait l’étoffe des conquérants, de ces hommes de légende. La force de continuer malgré les épreuves sans pour autant oublier les sacrifices. Le respect de ses alliés comme de ses ennemis. Le courage de voir de la lumière là où tout n’était que noirceur. Le poids de sa conscience était trop lourd pour un seul homme. Lui qui se complaisait dans son rôle de général alors qu’il aurait pu aspirer à tellement plus.

Un craquement éveille tout à coup ses sens, fait surgir cette adrénaline dans une cascade de sensations qu’il ne connaît que trop bien, désormais. Il n’a pas le temps de réagir que la jeune a déjà terrassé la bête, d’un poignard bien placé. Il était soulagé de ne pas avoir eu à se battre contre elle. Il n’en serait certainement pas sorti indemne. «Tu es étrange. Tu désires, mais tu redoutes. Tu es prisonnière de tes conceptions, de tes propres barrières. Tu me ressembles beaucoup, il y a quelques années. Mais tu dois comprendre que l’avancement implique des conséquences. Parfois, tu n’as pas le choix d’embrasser le changement. Là où tu crois n’y avoir que du négatif se trouve toujours quelque chose de positif. Mais si tu es bien comme tu es, alors je n’ai pas de conseil à te donner. Que veux-tu accomplir de cette vie?»

Chacun vivait sa vie comme il l’entendait. Juger était se limiter à un seul point de vue, une seule vérité. Alors que la réalité était toute autre. «Quant à moi, je ne me perdrai pas. Même si j’erre, je ne suis pas perdu pour autant. Il s’agit de la seule façon que j’ai de me défendre contre ceux qui veulent me voir crouler. Je continuerai de me battre et je me hisserai au sommet, peu importe ce qui se dressera devant moi. Je ne suis pas mort et je ne mourrai pas. Seuls les dieux rendront leur verdict. Je suis Beowulf.» C'était la vraie version, celle qui se butait à l'image de la bête sanguinaire. Mais personne ne l'écoutait, alors il avait perdu le besoin de se faire comprendre. Peut-être aussi parce que d'être humain éveillait ses faiblesses, le rendait vulnérable.

Il regarde la bête gisant à ses pieds et accepte le cadeau pour ce qu’il était. C’était un échange de bons procédés, son histoire contre de la viande fraîche. Même s’il était seulement satisfait qu’on daigne écouter son récit. Il posa son regard sur elle. «Quel est ton nom, femme d’Earthea?» Car elle n’était pas une enfant, il l’avait bien constaté.
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Jeu 23 Juil - 19:27


Il l'avait dit.
Il ne désirait pas de cette vie. Au contraire, chaque jour il regrettait, il regrettait cette vie, mais changerais-t'il le cours de son histoire si on lui en donnait l'occasion ?

D'où il vient. Réputation.
Evidemment. Quelle nation pouvait renier l'un des leurs si ce n'était Caelestis. Les hommes du ciel te semblaient alors cruels, quel sens de la justice y avais-t'il ici ? A traquer un homme comme une proie jusqu'à ce qu'il ne devienne plus qu'une bête dénuée de raison, forgée par la survie et une paranoïa intempestive.

Ton coeur se serrait.
Comment pouvais-t'on briser un homme sans lui laisser la moindre chance de se défendre.
A mesure qu'il parlait tu n'avais plus faim.
Son récit te coupait toute envie.

Embrasser le changement ? — tu riais  — Je ne demande que ça. — ton sourire s'estompait pourtant — Non je ne me complet pas dans ma vie, une grande partie de moi, j'ignore à quel point, désirera toujours ce renouveau, ma soif de découverte est insatiable, j'ai besoin de voler, de partir, de suivre le vent, — ta voix était faible, tremblante, animée par des désirs qui t'emprisonnent — malheureusement je ne peux pas. Je ne peux pas abandonner mes proches comme ils t'ont abandonné. — et ta voix se brisait.

Tu es terrifiée. Ta raison t'empêches de partir alors que ton coeur te hurle de le faire. C'est là toute ta misère, ton paradoxe, enchaînée et pourtant si libre.
Hestia tu dois prendre une décision, tu le sais.

Pourtant tu fais taire ton coeur, tu le rend muet, tu refuses tes désirs, pire, tu les nies.

Mais en cet instant, tu les embrassaient. Tu en parlais naturellement. Tu ne refoulais déjà plus. Peut-être étais-t'il temps.

J'aimerais partir, suivre le soleil puis la lune, — tu esquissais un sourire, gênée  — mais j'ignore si j'en serais jamais capable.

Et tu te perdais parmi tes désirs, tu en avais peur.
Laisses tomber Hestia. Cette vie n'est peut-être pas pour toi.

Sa voix rauque t'arrachais de tes pensées.
Il ne se perdrait pas, non, il s'accrochait à son humanité. Sa sauvagerie n'était qu'une armure pour lui, tandis qu'elle était ton essence. Vous étiez les opposés. Tu n'avais simplement pas compris.

Il devait porter son armure chaque jour, pour prévenir toute attaque, toute tentative d'assassinat.

Tandis que tu te mentais en essayant de te défaire de ton essence même. Tu ne le pourrais jamais, lui si. Si on lui offrait la rédemption son état sauvage ne serait plus qu'un souvenir, une cicatrice qui l'accompagnerait toute sa vie sans jamais le retenir.

Alors que ton instinct d'animal sauvage te poussais à restreindre tes sentiments, à brimer ton coeur et n'écouter que ta raison, ton instinct. Tu essayais chaque jour de devenir un peu plus humaine alors qu'au fond tu n'en avais peut-être pas envie.

Ton désir le plus cher étant de migrer il était parfaitement en accord avec ton essence.
Pourtant ta raison, ton humanité que tu chéris tant, que tu as eu tant de mal à forger, elle t'emprisonnes et te brises.

Je m'appelle Hestia — tu plongeais ton regard dans le sien  — et j'espère pouvoir briser mes chaînes.

Mais en serais-tu au moins capable ?
Tu l'ignorais.

Tu ne prêtais même pas attention à ton ascension dans son estime.
Tu étais passée d'enfant à femme. D'autres pensées hantaient ton esprit qui s'embrumait un peu plus chaque seconde.

Des doutes.
Ils briseraient ton âme.

Il fallait que tu fasses un choix Hestia.
Mais en serais-tu capable ?


Pourquoi rester dans cette forêt ? — c'était ta forêt après tout, du moins, celle de ton dieu, qu'il ne priait vraisemblablement pas — Tu n'as pas peur qu'un jour, un autre chasseur que moi ne te débusque et sois moins compréhensif ?

Beowulf
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Lun 27 Juil - 5:54
À force de parler, de se confesser, il se souvenait d’un temps où il racontait des récits, à son tour. À cette jeune en prise à ses démons, qu’il réconfortait jusqu’à ce que le sommeil l’emporte. Il n’avait jamais de bonnes histoires à raconter, alors il se contentait d’inventer n’importe quoi, ce qui semblait toujours faire son bout de chemin. Maintenant, c’était lui qu’on devait rassurer. Avoir quelqu’un l’écoutant était suffisant pour l’apaiser, néanmoins. Son dilemme était celui de tous les jeunes. Tôt ou tard survient la question à savoir s’il fallait partir et quitter le nid, peu importe les gens composant cette famille. Tiraillée entre deux choix, elle ne savait trop que faire entre écouter sa tête et son cœur. Elle n’était pas à plaindre, cela dit. Là où on l’avait forcé, elle avait le choix de décider pour elle ce qui lui convenait. Lui tournant le dos, sourire aux lèvres, il alla chercher sa pipe et un peu de tabac qu’il avait récoltés allègrement sur les dépouilles de ceux qui n’en auraient plus l’utilité. Il l’alluma d’une brindille enflammée. Il en tira quelques traits, l’odeur désagréable emplissant son nez. Il n’avait jamais aimé l’odeur ni le goût. Mais c’était bien une des seules choses lui apportant une chaleur quelconque, calcinant ses poumons.

Il termina de l’écouter avec tout le respect qu’il devait lui accorder. Il pointa sa pipe vers elle, comme le ferait un vieux sage. «As-tu déjà pensé à partir pour mieux revenir? Les départs ne sont pas toujours éternels. Puis, à ton retour, ceux pour qui tu comptes réellement t’attendront, ne crois-tu pas?» Un sourire nostalgique étira ses traits. Y avait-il encore quelqu’un qui l’attendait, à Caelestis? Ce serait d’autant plus ironique puisqu’il s’agirait des mêmes personnes l’ayant condamné à la base. Il souriait, mais c’était tout sauf amusant. C’était surtout un sourire résigné à abandonner un passé qui hantait encore ses rêves à ce jour. Où serait-il aujourd’hui, si ce n’avait pas été de cet instant fatidique? Ah, il ne serait certainement pas là, au seuil de la folie, en train de sortir des discours moralisateurs à une inconnue.

Il tousse doucement et de sa voix rauque lui répond. «Hestia. J’espère pour toi que tu feras un choix dont tu seras fière. Sinon tu risques de finir comme moi, mais sans personne à blâmer autre que toi-même.» Il ricana face à son malheur.

Il se leva, délia ses membres engourdis. «Pourquoi je reste ici, hein?» La réponse était pourtant très claire, même si elle ne l’était que pour lui. «Parce que je ne peux pas vivre nulle part ailleurs, tout simplement. Les cieux me sont interdis, l’océan m’est inhospitalier, la civilisation ne souhaite rien de mieux que ma perte. Je trouve la terre comme seul refuge, en attendant…» En attendant quoi? Un dénouement à cette histoire. Qu’il rencontre plus fort que lui. Qu’on lui fauche sa vie avec autant de désintérêt qu’il fauche celle des autres. Ce ne serait que juste, après tout. Il se tourne vers elle, amusé. «Vous seriez bien cruels de priver cette vieille âme d’un moment de répit.» Une âme qui avait trop vécu pour une vie d’homme. Il semblait étrangement humain à cet instant, plus près de ce qu’il a été jadis que de la bête qu’il était il y a un moment. Elle avait réussi à le sortir de la noirceur, par sa simple présence. Mais ses traits redevinrent durs. «Si un autre chasseur se lance à ma poursuite, alors je me battrai. Et je sortirai vainqueur. Parce que je n’ai pas d’autres choix. Ne m’en tiens pas rigueur, je ne connais pas mieux.»

Il aimerait pouvoir vivre comme un homme à nouveau.
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Lun 27 Juil - 23:57


Tu l'écoutais, et tout semblait si simple.
Comme si partir était le choix le plus vraisemblable, comme si écouter ton coeur était la clé de tous tes maux.
Mais cette peur partirait-elle ? Cette peur de faire du mal.

Tu ne savais plus si tu en était capable.
Et pourtant, pourtant si tes proches tenaient à toi ils te laisseraient t'envoler pour mieux te retrouver.

Te perdre, pour te retrouver.
Alors qu'est-ce que tu attends ?

Laisses toi aller, montre aux personnes qui t'entourent la véritable nature de ton coeur, sois libre Hestia. L'aventure t'attends, elle est là, juste à quelques mètres, il te suffit de sauter à pied joint dans cette cascade d'émotions et de sensations qui raviveraient ton coeur et tes désirs.

Et si je ne reviens jamais ? — il te fallait poser cette question — Si je ne suis pas assez forte, pas assez puissante pour affronter mes possibles assaillants ?

Car si en temps que chasseuse tu te débrouillais bien, que tu parvenais à maîtriser tes proies quelles qu'elles soient, serais-tu capable d'affronter un ennemi à l'épée ? Tu en doutais. Si tu savais griffer et mordre, planter un poignard ou trancher avec ta machette étaient plus compliqué lorsqu'il s'agissait d'êtres humains.

Peut-être devrais-tu apprendre à assimiler homme et gibier.
Il te fallait apprendre à éteindre tes émotions comme Kira te le faisait si bien faire en frappant ta tête contre le sol jusqu'à entendre des craquements.

Tu pourrais peut-être m'apprendre à être forte, — de chasseuse tu deviendrais guerrière s'il te le permettait — toi qui connait si bien le combat.

Cette requête cachait aussi une profonde envie de sauver son âme, miséricordieuse, sombrant un peu plus vers la folie si aucun contact humain bénéfique ne se manifestait.
S'il t'apprenait à te battre, tu lui redonnerait peut-être son humanité ?

Un sourire s'esquissait sur ton visage alors que tu voyais le sien s'éclairer d'une expression semblable.

Sinon tu risques de finir comme moi, mais sans personne à blâmer autre que toi-même.
Ces paroles raisonnaient dans ton âme comme un écho.
Pourquoi te priver plus longtemps ? Tu étais à la fois l'oiseau et la cage et il était temps d'abandonner l'un des deux, et ce ne serait certainement pas la cage.

Tu le regardais se lever, détendre ses muscles endoloris, entendant quelques os craquer.
Et pourtant ce n'était pas son corps qui captivait ton attention, son récit était tragique, et si tu avais été un tant soit peu un animal social alors tu te serais levée et tu lui aurait montré un geste d'affection, compatissant.

Mais tu n'étais pas ce genre d'animal.
Alors tu te contentais de l'observer, affichant une expression pensive sur ton visage, essayant de lui faire comprendre que tu ne serais pas celle qui le priverait de la dernière liberté dont il disposait.

Tu avais envie de rire à sa blague, mais tu étais trop sérieuse en cet instant pour être capable de le faire.
Ses traits redevinrent durs devant ton absence de réaction. Et sa voix se fit soudain glaciale, comme s'il venait d'asséner une vérité que tu ne voulais pas admettre.

Beowulf tuerait les tiens s'ils se mettaient en travers de son chemin.
Et tu ne doutais pas de l'issue de ce terrible combat.

C'est pourquoi tu glissas ta main dans ta nuque, comme pour t'empêcher de montrer ta peur, soupirant.

Non je ne t'en tiendrait pas rigueur — était-ce vrai ? — mais comprends moi, je ne peux pas être ravie d'entendre ce genre de chose.

Après tout, c'était ton peuple, il n'était qu'un renégat du sien, ne souhaitant aucunement s'intégrer au tien.

Alors tu priais ton dieu, espérant ne jamais voir ce jour arriver, car tu serais capable de t'interposer, subissant le même sort que celui que tu aurais vainement tenté de défendre.

Tu te sentais impuissante et pourtant, pourtant tu voulais apprendre, devenir une guerrière.

L'entraînement commence quand ? — tu n'allais pas épiloguer sur l'éventuelle mort d'un des tiens, ça n'apporterait rien de bon.

Tu souriais, te levant et t'étirant à ton tour.
Si la pénombre vous entourait tu pouvais apercevoir chaque ligne de ton entourage, comme si tes yeux avaient été habitués à cette douce noirceur sauvage, l'instinct de survie sans doute.

Beowulf
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Mer 5 Aoû - 9:25
Il toussait, la fumée qu’il recrachait lui heurtant les poumons. Pouvaient-ils roussir, d’ailleurs, à force d’être exposés à cette fumée? Il n’était pas sûr, ses connaissances en médecine étant plutôt limitées. La jeune posait des questions, semblait intéressée sans toutefois être totalement convaincue. Il y a avait quelque chose de touchant, comme si elle cherchait à vivre par transposition ce qu’elle n’osait pas faire elle-même. Beowulf haussa les épaules. «Pour revenir, il faut déjà partir. Si tu commences à douter avant même d’avoir fait le premier pas, peut-être qu’il vaut mieux ne pas partir du tout. Ce n’est pas un mauvais choix en soi. Tu n’as qu’une seule vie, après tout.»

Et c’était vrai. L’important était de ne pas avoir de regrets une fois au purgatoire. Sa proposition était d’autant plus intéressante qu’elle venait le toucher. Il sentait cet effort de le ramener vers la terre des hommes, vers la société. L’intérêt y était, aussi. Cependant, ce n’était pas possible. Pas dans ces conditions. Néanmoins, il prit sa proposition avec une humeur. «Penses-tu que cela t’aidera à effacer les doutes qui te rongent? Es-tu assez forte pour endurer l’entraînement? J’ai toujours été un maître rigoureux, c’est d’autant plus vrai aujourd’hui. Si cela peut t’aider à faire tomber tes barrières, je veux bien t’aider.»

Il était sincère. D’ailleurs, ça lui manquait ces années à s’occuper de l’entraînement des soldats de l’armée de Caelestis. De les superviser et le plus souvent du temps, d’humilier les quelques têtes fortes qui osaient lui tenir tête. Peut-être que d’entraîner Hestia l’aiderait à renouer avec son passé. Il se leva à nouveau, laissant sa pipe au sol et s’approcher de la jeune femme. Il mit sa main sur son épaule. Elle était pressée, mais il faudrait plus de temps. «On commence maintenant. La première chose que tu devras faire, c’est de réfléchir. À ce que tu veux vraiment. Pourquoi tu veux devenir forte? Prends le temps d’y penser et dans quelques jours, reviens me voir. Je ne devrais pas être trop loin. Si ta réponse me convient, je t’entraînerai.»

Cela lui semblait honnête, comme marché. S’il ne doutait pas de ses intentions, il voulait être sûr de ne pas s’embarquer dans un processus sans but. Il ne serait pas gentil, encore moins doux. Elle devait être prête à saigner et à suer. Parce que les autres ne lui laisseraient pas de chances.
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Re: L'âme du prédateur; pv. Hestia écrit le Sam 8 Aoû - 12:18


Tu n'as qu'une seule vie.
Et ces mots résonnaient en toi. Ils faisaient vibrer ton âme, battre ton coeur à un rythme effréné, circuler ton sang à une vitesse folle.

Comme si c'était la seule chose dont il fallait se soucier.
Oui, il ne fallait pas gaspiller le temps car c'est tout ce qu'on a, le temps.
Tes désirs se ravivaient, poussant ton âme un peu plus vers l'extérieur.

Peut-être falais-t'il que tu sois égoïste, car après tout, on n'a qu'une seule vie.
Comme une révélation tu savais désormais que ta vie se passerait en dehors de ce sous sol qui t'as retenue prisonnière trop longtemps.

Tu devrais te défaire de tes liens, mais comme il l'avait dit, les plus forts ne se briseraient pas. Et les personnes à qui il te faudrait faire des adieux, ceux qui te resteront les plus proches, attendront ton retour avec une impatiente brûlante.

Oui. Tu partiras.
Combien de temps ? Pour aller où ? Tu l'ignorais mais n'est-ce pas là la beauté de la chose ? De l'aventure ?

Je n'attendrais rien d'autre que de la rigueur de ta part si tu acceptes de m'entraîner. — tu étais forte mentalement, un trait de caractère qui te venait de ta mère, qui serait fière que tu prennes finalement ton envol.

Et si tu te sentais capable de partir à la découverte du monde, si tu te sentais déjà assez forte pour rester en vie, tu savais qu'il te fallait t'entraîner pour être sereine, affronter chaque obstacle avec aisance, pour que ce voyage libérateur ne soit pas que survie.

Tu le voyais à présent marcher vers toi, posant sa main sur ton épaule.
Son aura était titanesque, Beowulf était l'homme le plus fort que tu avais rencontré durant ta courte existence, tu pouvais le voir rien qu'à sa carrure, sa manière de se déplacer, son odeur, sa force, sa prestance.

Personne ne serait à sa hauteur pour t'entraîner à te battre.
Chasser était facile, tu avais été le prédateur de ces bois, mais dehors, sur ces terres inconnues, tu refusais pourtant de devenir la proie.

Tu acquiesçait.
Même si tu étais impatiente de commencer l'entraînement il te faudrait d'abord remettre tes idées en place pour être sûre de ta décision.
Car tout abandonner sur un coup de tête ne serait pas acceptable.

Alors tu prendrais le temps qu'il faudra pour réfléchir.
Même si ces jours passés sans entraînement t'éloignaient de ton but ultime, partir.

Je te retrouverais dans quelques jours. — même s'il venait à changer d'endroit dans la forêt, il te suffirait de le traquer, de repérer son odeur qui t'étais devenue familière avec les heures.

Comme une empreinte dans ta mémoire, son odeur était devenue la principale source de tes désirs, son odeur était désormais assimilée ta liberté.

Tu ne pouvais plus l'oublier.

Mais il te fallait aller consulter ton dieu, prendre le temps de trouver la réponse adéquate, car tu n'accepterais pas un refus de la part de ton nouveau précepteur.

Lui souriant, comme pour lui dire au revoir, tu le salua de la main tout en te retournant pour repartir chez toi.
Le soleil se levant, il était temps que tu retournes à ta principale occupation. Chasser.

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